Une opération a été menée le 3 octobre par la Préfecture de police de Paris dans la mosquée Omar, dans le 11e arrondissement de Paris, opération à l'issue de laquelle le lieu de culte est resté ouvert. © Google Maps
Une opération menée jeudi 8 octobre à Bobigny par la préfecture de Seine-Saint-Denis contre l’association Apprendre & Comprendre dans le cadre de la « lutte contre l'islam radical » a provoqué la fermeture immédiate de l'établissement, accusé par les autorités d’être « une école clandestine rassemblant dans des conditions inqualifiables plusieurs dizaines d'enfants hors de la loi et des principes républicains ».
Deux versions s’affrontent depuis. Tandis que l’association, défendue par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), affirme ne pas être une école et ne pas comprendre en conséquence les raisons de l’opération menée contre elle, le ministère de l’Intérieur est allé jusqu’à produire une vidéo pour livrer son « décryptage ». « Les services de l’Etat ne sont pas intervenus dans l’idée de faire peur aux enfants. C’est faux de dire cela », indique Camille Chaize, porte-parole, avant de livrer quelques éléments de la version des services de l’Etat, en réponse à une vidéo réalisée par le CCIF.
Deux versions s’affrontent depuis. Tandis que l’association, défendue par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), affirme ne pas être une école et ne pas comprendre en conséquence les raisons de l’opération menée contre elle, le ministère de l’Intérieur est allé jusqu’à produire une vidéo pour livrer son « décryptage ». « Les services de l’Etat ne sont pas intervenus dans l’idée de faire peur aux enfants. C’est faux de dire cela », indique Camille Chaize, porte-parole, avant de livrer quelques éléments de la version des services de l’Etat, en réponse à une vidéo réalisée par le CCIF.
Au cours d’une interview exclusive accordée à Saphirnews.com (à lire ici), le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a fait part des raisons qui ont mené les autorités à fermer l’association, après « un signalement d'un service de renseignement » s’agissant d'Apprendre & Comprendre.
Les constats, tels qu’ils sont racontés, sont accablants. « La moitié des enfants étaient manifestement déscolarisés ou n'étaient pas inscrits à l'école. Ils ne disposaient donc pas, indépendamment de leur présence de cette structure, d'un enseignement. L'établissement en question, sachant qu’il n'est pas une école mais une association qui déclare faire du soutien scolaire ou périscolaire, n'était en réalité qu'une école de fait. », déclare-t-il.
Les constats, tels qu’ils sont racontés, sont accablants. « La moitié des enfants étaient manifestement déscolarisés ou n'étaient pas inscrits à l'école. Ils ne disposaient donc pas, indépendamment de leur présence de cette structure, d'un enseignement. L'établissement en question, sachant qu’il n'est pas une école mais une association qui déclare faire du soutien scolaire ou périscolaire, n'était en réalité qu'une école de fait. », déclare-t-il.
« Les musulmans devraient dire que ce n’est pas normal »
« Il n’y avait pas de fenêtres dans les locaux, pas de cour de récréation, avec des enfants entre 3 et 6 ans... Déjà rien sur le plan de la protection de l'enfance, je ne sais pas si les Français, quelle que soit leur religion, accepteraient qu’on laisse dans de telles conditions des enfants qui ne voient pas la lumière du jour », assure le ministre.
« Les enseignants n'en étaient pas, ils se proclament pédagogues mais n'ont aucun diplôme. Le fait qu’ils fassent de l'enseignement religieux musulman n'a aucun rapport avec le contrôle mené… En France, il existe plusieurs mouvements éducatifs parallèles, alternatifs, et les services de l'État les contrôlent de la même manière. Dans le cas présent, je constate qu'il y a beaucoup d'agitation avec le concours de personnes mal intentionnées qui viennent jeter de l'huile sur le feu uniquement lorsque cela concerne des musulmans. Je pense que les musulmans devraient dire que de telles polémiques ne sont pas normales », déplore-t-il encore.
« La République n'a pas à s’excuser des contrôles qu’elle fait contre des gens qui ont violé ses lois. Les accusés, ce ne sont pas les services de l'État mais ces gens qui vont enfermer les gamins dans des tenues religieuses, dans une école de fait, non déclarée, sans pédagogues, sans aucun respect des mesures sanitaires et d'accueil de mineurs. Personne ne portait de masques, il n'y avait pas de gel hydro-alcoolique, ni de fenêtre, ni de cour de récréation. le tout sous la responsabilité de personnes non qualifiées. Ce n est pas tolérable », affirme encore le ministre.
« Les enseignants n'en étaient pas, ils se proclament pédagogues mais n'ont aucun diplôme. Le fait qu’ils fassent de l'enseignement religieux musulman n'a aucun rapport avec le contrôle mené… En France, il existe plusieurs mouvements éducatifs parallèles, alternatifs, et les services de l'État les contrôlent de la même manière. Dans le cas présent, je constate qu'il y a beaucoup d'agitation avec le concours de personnes mal intentionnées qui viennent jeter de l'huile sur le feu uniquement lorsque cela concerne des musulmans. Je pense que les musulmans devraient dire que de telles polémiques ne sont pas normales », déplore-t-il encore.
« La République n'a pas à s’excuser des contrôles qu’elle fait contre des gens qui ont violé ses lois. Les accusés, ce ne sont pas les services de l'État mais ces gens qui vont enfermer les gamins dans des tenues religieuses, dans une école de fait, non déclarée, sans pédagogues, sans aucun respect des mesures sanitaires et d'accueil de mineurs. Personne ne portait de masques, il n'y avait pas de gel hydro-alcoolique, ni de fenêtre, ni de cour de récréation. le tout sous la responsabilité de personnes non qualifiées. Ce n est pas tolérable », affirme encore le ministre.
Pour le cas de la mosquée Omar, « des mensonges » aussi dénoncés
L’opération menée par la préfecture de police de Paris samedi 3 octobre à la mosquée Omar, dans le 11e arrondissement de Paris, n’a, en revanche, pas conduit à la fermeture du lieu de culte. Elle a néanmoins déclenché l’émoi parmi les musulmans, d’une part, parce qu’elle a eu lieu au lendemain du discours d’Emmanuel Macron contre « le séparatisme islamiste » et, d’autre part, en raison de la présence d’enfants.
Face à une hostilité marquée de mosquées et de fédérations dénonçant une stigmatisation accrue des musulmans, Gérald Darmanin, appelé à revenir sur les raisons de l’opération, a assuré que les contrôles des services de l’Etat sont quotidiens et que personne n’y échappe. « Des contrôles sont effectués tous les jours, dans toutes les écoles de France, qu'elles soient catholiques, musulmanes, juives ou publiques. Il n’y a pas de contrôle systématique pour les musulmans mais il n'y a pas non plus le droit au non-contrôle et à la susceptibilité, ce n'est pas parce que cela gêne des gens qu’on arrêtera de faire des contrôles », signifie Gérald Darmanin.
Alors que s’est-il passé à la mosquée Omar ? « Une quinzaine de policiers ont fait irruption dans la mosquée Omar pendant les cours d'arabe », une « intrusion » qui a choqué « enfants et enseignants », avait relayé le président de la mosquée, Hamadi Hammami, très vite après l’opération. Sur ce point précis, le ministre a, là encore, dénoncé « des mensonges ». « Les policiers ne sont jamais rentrés dans la classe », affirme-t-il.
« Les policiers sont venus en civil et ne sont pas rentrés là où étaient les enfants. C'est un inspecteur de l'Education nationale, qui n’est pas un policier, qui est allé voir les livres et les devoirs. Le but de ce contrôle était périscolaire et, dans ce type de contrôle, il faut qu'il y ait des enfants. Ce qu’on en savait, c’est que les cours ont lieu tous les samedis matins donc le contrôle ne pouvait avoir lieu que le samedi matin », raconte-t-il. Ce ne serait donc qu’un hasard du calendrier si l’opération a été menée au lendemain du discours présidentiel.
Face à une hostilité marquée de mosquées et de fédérations dénonçant une stigmatisation accrue des musulmans, Gérald Darmanin, appelé à revenir sur les raisons de l’opération, a assuré que les contrôles des services de l’Etat sont quotidiens et que personne n’y échappe. « Des contrôles sont effectués tous les jours, dans toutes les écoles de France, qu'elles soient catholiques, musulmanes, juives ou publiques. Il n’y a pas de contrôle systématique pour les musulmans mais il n'y a pas non plus le droit au non-contrôle et à la susceptibilité, ce n'est pas parce que cela gêne des gens qu’on arrêtera de faire des contrôles », signifie Gérald Darmanin.
Alors que s’est-il passé à la mosquée Omar ? « Une quinzaine de policiers ont fait irruption dans la mosquée Omar pendant les cours d'arabe », une « intrusion » qui a choqué « enfants et enseignants », avait relayé le président de la mosquée, Hamadi Hammami, très vite après l’opération. Sur ce point précis, le ministre a, là encore, dénoncé « des mensonges ». « Les policiers ne sont jamais rentrés dans la classe », affirme-t-il.
« Les policiers sont venus en civil et ne sont pas rentrés là où étaient les enfants. C'est un inspecteur de l'Education nationale, qui n’est pas un policier, qui est allé voir les livres et les devoirs. Le but de ce contrôle était périscolaire et, dans ce type de contrôle, il faut qu'il y ait des enfants. Ce qu’on en savait, c’est que les cours ont lieu tous les samedis matins donc le contrôle ne pouvait avoir lieu que le samedi matin », raconte-t-il. Ce ne serait donc qu’un hasard du calendrier si l’opération a été menée au lendemain du discours présidentiel.
« Les règles ne sont pas faits pour les musulmans mais pour l'ordre public »
« Ce n'est pas du tout un service à rendre musulmans de France que d'accorder un certain nombre de crédit à des extrémistes qui manipulent la réalité des faits », déclare-t-il. « Parfois, il peut exister des malentendus. La République doit et sait rendre compte des contrôles que ses services effectuent. Si un service venait un jour à commettre une irrégularité, statistiquement ça peut arriver, il y aurait des sanctions de prises. Mais, dans le cas présent, ce n est pas du tout le cas. »
« Quand il n'y a pas de problème comme c’est le cas la mosquée Omar, la structure reste ouverte. En revanche, quand il y en a, elle est fermée, comme à Bobigny. Les conclusions du contrôle (à la mosquée Omar) pourraient éventuellement alimenter un syndrome parfois évoqués de persécution - rappelons que ces accusations sont portées par quelques extrémistes qui disent que les musulmans sont persécutés - mais cela serait vrai si on fermait immédiatement sans discussion », dit-il. « Là, il y a eu quelques irrégularités relevées qui n’ont pas entraîné la fermeture du site et les enfants peuvent de nouveau se réunir le samedi matin avec les personnes qui s'occupent d’eux. »
Dans les deux cas, les opérations ont été menées par les cellules départementales dédiées à la lutte contre l'islamisme et le repli communautaire. La Préfecture de police de Paris a déclaré, pour sa part, dès dimanche 4 octobre, qu’il s’agissait d’une « procédure classique ayant établi plusieurs insuffisances liées à la sécurité incendie, pas d'autres manquements relevés ». Contacté à plusieurs reprises, Hamadi Hammami, par ailleurs président de la fédération Foi & Pratique (tabligh), n’a pas répondu aux sollicitations de la rédaction.*
Pour Gérald Darmanin, il déplore « une erreur » de penser que les musulmans font face à un « traitement d’exception » en France. « Les règles ne sont pas faites pour les musulmans mais pour l'ordre public », tranche-t-il.
Mise à jour mercredi 14 octobre : Joint par la rédaction, Hamadi Hammami conteste formellement la version livrée par le ministre. Plus à venir.
Interview exclusive de Gérald Darmanin : « C’est la grandeur des musulmans de France de constater qu'il existe des dérives au nom de leur religion »
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