Des membres de l'Union des associations musulmanes d'Epinay (UAME) manifestant contre l'ingérence du maire.
Depuis plus de deux ans, les tensions sont vives autour de la mosquée d’Epinay-sur-Seine. L’Union des associations musulmanes d’Epinay (UAME) déplore toujours que la gestion du lieu de culte ait été confiée par la mairie à la Grande Mosquée de Paris (GMP).
Et la coupure d’électricité dans la mosquée par EDF pour cause d’impayés, mardi 6 novembre, est loin d’apaiser les tensions.
Et la coupure d’électricité dans la mosquée par EDF pour cause d’impayés, mardi 6 novembre, est loin d’apaiser les tensions.
L’UAME prête à payer les factures EDF de la mosquée
L'Organisme de gestion de la mosquée d'Epinay (OGME), dépendant de la GMP, assure qu’il n’a pas les moyens de régler les factures de courant qui s’élèvent à 60 000 €. Pour l’organisme gestionnaire de la mosquée, c’est l’UAME qui devrait reverser une partie des 160 000 € collectés auprès des fidèles pour régler les impayés. « L'UAME dit garder cet argent pour l'achat d'une nouvelle mosquée », a ainsi déploré Aissa Nakes, le trésorier de l’OGME.
Mais pour Nabil Abdellaoui, le président de l’UAME, ce n’est pas le cas. « C’est une autre association qui organise une collecte pour un projet de financement d’une mosquée », indique-t-il, tout en précisant que sans en être à l’origine, l’UAME soutient ce projet qui pourrait être une solution de fond pour permettre aux musulmans de décider par eux-mêmes de leur gestion du culte.
A Saphirnews, l’UAME se dit prête à payer EDF mais en divisant la note. En effet, ce n’est pas seulement la mosquée qui n’a plus d’électricité mais également l’espace culturel, comprenant une cuisine et une école, qui est privé de courant. « La gestion de ces lieux appartient à une autre association, Intégration Musulmane Spinassienne » (IMS), ancien gestionnaire de la mosquée, rappelle le président de l’UAME. Il se dit donc prêt à régler la facture de la mosquée « par mensualité » mais veut en contrepartie la mise en place un « compteur divisionnaire » pour séparer les deux factures.
En outre, M. Abdellaoui rappelle qu’au cours du mois de Ramadan 2011, l’UAME avait déjà proposé à l’OGME de régler les factures d’électricité, ce que l'organisme de gestion aurait refusé. L’UAME avait alors engagé une procédure en référé pour qu’EDF la laisse payer : elle avait juste obtenu du fournisseur historique l’engagement de ne pas couper le courant de la mosquée afin d’éviter la fermeture du lieu de culte, le seul d'Epinay.
Mais pour Nabil Abdellaoui, le président de l’UAME, ce n’est pas le cas. « C’est une autre association qui organise une collecte pour un projet de financement d’une mosquée », indique-t-il, tout en précisant que sans en être à l’origine, l’UAME soutient ce projet qui pourrait être une solution de fond pour permettre aux musulmans de décider par eux-mêmes de leur gestion du culte.
A Saphirnews, l’UAME se dit prête à payer EDF mais en divisant la note. En effet, ce n’est pas seulement la mosquée qui n’a plus d’électricité mais également l’espace culturel, comprenant une cuisine et une école, qui est privé de courant. « La gestion de ces lieux appartient à une autre association, Intégration Musulmane Spinassienne » (IMS), ancien gestionnaire de la mosquée, rappelle le président de l’UAME. Il se dit donc prêt à régler la facture de la mosquée « par mensualité » mais veut en contrepartie la mise en place un « compteur divisionnaire » pour séparer les deux factures.
En outre, M. Abdellaoui rappelle qu’au cours du mois de Ramadan 2011, l’UAME avait déjà proposé à l’OGME de régler les factures d’électricité, ce que l'organisme de gestion aurait refusé. L’UAME avait alors engagé une procédure en référé pour qu’EDF la laisse payer : elle avait juste obtenu du fournisseur historique l’engagement de ne pas couper le courant de la mosquée afin d’éviter la fermeture du lieu de culte, le seul d'Epinay.
L’OGME illégitime pour l'UAME
La coupure d’électricité est aujourd'hui déplorée par l’UAME, d’autant qu’elle était « en négociation avec le nouveau médiateur Abderrahmane Dahmane (ancien conseiller diversité auprès de Nicolas Sarkozy, nldr) nommé par le recteur de la Mosquée de Paris (Dalil Boubakeur, ndlr) afin de trouver une solution au conflit autour du lieu de culte qui perdure depuis plus de deux ans. »
« Cette négociation avançait (jusqu'ici positivement) peut être trop aux yeux de certaines parties au conflit qui, au travers de cette coupure, souhaiteraient voir fermer l'unique lieu de culte de la communauté musulmane de la ville », note l’UAME dans un communiqué.
Depuis que la GMP a été désignée par la mairie comme gestionnaire de la mosquée d’Epinay, le 20 octobre 2010, les tensions sont courantes. L’UAME, qui dit regrouper plusieurs associations de fidèles spinassiens, dénonce l’illégitimité de la GMP. « Elle ne porte pas la parole des fidèles. L’OGME est une création du maire, qui a décidé tout seul de placer la GMP à la direction de la mosquée, sans consultation, sans information », déplore M. Abdellaoui . « Le président de l’OGME, M. Cherfaoui, est un ami du maire, personne de la communauté ne l’a nommé. On ne le connaissait pas avant à Epinay », ajoute-t-il. Pour lui, il est donc normal de se poser la question de la légitimité de l’OGME.
Au départ, l’OGME était bien loin de représenter les fidèles de la ville avec seulement deux personnes en son sein, le président M. Cherfaoui et le trésorier M. Nakes, assure-t-il. Depuis, « ils ont sensibilisé autour d’eux des personnes âgées de la mosquée en réveillant l’âme nationaliste » des Algériens. « C’est de la manipulation, ils jouent sur l’ignorance », estime M. Abdellaoui. « La majorité des fidèles nous soutiennent. On est dans notre droit », fait-t-il savoir.
« Cette négociation avançait (jusqu'ici positivement) peut être trop aux yeux de certaines parties au conflit qui, au travers de cette coupure, souhaiteraient voir fermer l'unique lieu de culte de la communauté musulmane de la ville », note l’UAME dans un communiqué.
Depuis que la GMP a été désignée par la mairie comme gestionnaire de la mosquée d’Epinay, le 20 octobre 2010, les tensions sont courantes. L’UAME, qui dit regrouper plusieurs associations de fidèles spinassiens, dénonce l’illégitimité de la GMP. « Elle ne porte pas la parole des fidèles. L’OGME est une création du maire, qui a décidé tout seul de placer la GMP à la direction de la mosquée, sans consultation, sans information », déplore M. Abdellaoui . « Le président de l’OGME, M. Cherfaoui, est un ami du maire, personne de la communauté ne l’a nommé. On ne le connaissait pas avant à Epinay », ajoute-t-il. Pour lui, il est donc normal de se poser la question de la légitimité de l’OGME.
Au départ, l’OGME était bien loin de représenter les fidèles de la ville avec seulement deux personnes en son sein, le président M. Cherfaoui et le trésorier M. Nakes, assure-t-il. Depuis, « ils ont sensibilisé autour d’eux des personnes âgées de la mosquée en réveillant l’âme nationaliste » des Algériens. « C’est de la manipulation, ils jouent sur l’ignorance », estime M. Abdellaoui. « La majorité des fidèles nous soutiennent. On est dans notre droit », fait-t-il savoir.
L'UAME, une minorité ?
Hervé Chevreau, maire d'Epinay-sur-Seine
Après plus de deux ans de tensions, l’UAME, qui se présente comme le « porte-parole des fidèles », pourrait-elle laisser l’OGME gérer la mosquée ? Ce n’est pas la « volonté de la majorité », qui souhaite être entendue, selon M. Abdellaoui. « C’est une question de liberté de choix. C’est avoir la possibilité de choisir son représentant et son imam. On veut qu’il y ait un respect de la communauté musulmane, que son choix soit écouté. »
Jusqu’à présent, selon lui, c’est loin d’être le cas. « Le maire impose, impose. Il a voulu retirer un imam qui était présent depuis plus de 15 ans. On n’a pas de mot à dire. On nous taxe de radicaux, de groupuscules, d’intégristes », regrette-t-il. Pour gagner leur indépendance, l’UAME a même proposé à la mairie l’achat de la mosquée, ce qui irait dans le sens du respect de la laïcité. Mais le maire a refusé. « Il veut garder la main mise dessus », dénonce M.Abdellaoui.
Contacté par nos soins, le maire Hervé Chevreau (divers droite) réfute toute ingérence et insiste sur le fait que l’UAME n’a aucune légitimité. « La ville a bâti le projet de la mosquée avec IMS. La ville a payé 2,2 millions d’euros et a remis les clés à IMS pour gérer la mosquée et la partie culturelle du centre. Puis elle est entrée en conflit avec certains qui ont créé l’UAME et ont souhaité prendre par la force » le contrôle de la mosquée, explique-t-il.
IMS s’est alors retiré de la gestion du lieu de culte. « J’avais le choix entre confier la mosquée à la GMP ou la fermer », indique M. Chevreau. « L’UAME ne représente qu’elle-même. Ils sont juste une petite vingtaine, une trentaine. Il n’y a qu’à voir les dernières manifestations », dit-il. « C’est une minorité. La majorité des musulmans veulent être tranquilles », ajoute-t-il.
Malheureusement, c’est cette grande majorité qui pâtit en premier lieu du conflit. Sans électricité, la mosquée pourrait être prochainement fermée car les normes de sécurité ne sont plus respectées. M. Abdellaoui redoute déjà qu’ils soient obligés de prier cet hiver dans la rue sous des tentes, comme ce fut le cas en novembre et décembre 2010 après la fermeture de la mosquée.
Jusqu’à présent, selon lui, c’est loin d’être le cas. « Le maire impose, impose. Il a voulu retirer un imam qui était présent depuis plus de 15 ans. On n’a pas de mot à dire. On nous taxe de radicaux, de groupuscules, d’intégristes », regrette-t-il. Pour gagner leur indépendance, l’UAME a même proposé à la mairie l’achat de la mosquée, ce qui irait dans le sens du respect de la laïcité. Mais le maire a refusé. « Il veut garder la main mise dessus », dénonce M.Abdellaoui.
Contacté par nos soins, le maire Hervé Chevreau (divers droite) réfute toute ingérence et insiste sur le fait que l’UAME n’a aucune légitimité. « La ville a bâti le projet de la mosquée avec IMS. La ville a payé 2,2 millions d’euros et a remis les clés à IMS pour gérer la mosquée et la partie culturelle du centre. Puis elle est entrée en conflit avec certains qui ont créé l’UAME et ont souhaité prendre par la force » le contrôle de la mosquée, explique-t-il.
IMS s’est alors retiré de la gestion du lieu de culte. « J’avais le choix entre confier la mosquée à la GMP ou la fermer », indique M. Chevreau. « L’UAME ne représente qu’elle-même. Ils sont juste une petite vingtaine, une trentaine. Il n’y a qu’à voir les dernières manifestations », dit-il. « C’est une minorité. La majorité des musulmans veulent être tranquilles », ajoute-t-il.
Malheureusement, c’est cette grande majorité qui pâtit en premier lieu du conflit. Sans électricité, la mosquée pourrait être prochainement fermée car les normes de sécurité ne sont plus respectées. M. Abdellaoui redoute déjà qu’ils soient obligés de prier cet hiver dans la rue sous des tentes, comme ce fut le cas en novembre et décembre 2010 après la fermeture de la mosquée.
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