Le maire de Stains, Michel Beaumale, et Moussa Diallo, président de l'ASDIC qui porte le projet de mosquée, ensemble à la cérémonie de la pose de la première pierre, le 6 avril
C’est tout sourire que Moussa Diallo et le maire (PCF) Michel Beaumale se sont présentés, samedi 6 avril, devant les quelques 200 Stanois de confession musulmane, amassés dans le square Georges Beauce, à Stains.
Pour le président de l’Association stanoise en dialogue pour l’identité et la culture (ASDIC), ce fut un jour heureux qu’il a partagé avec le maire de cette commune de Seine-Saint-Denis (93). Et pour cause : une cérémonie officielle pour la pose de la première pierre de la future mosquée – précédée d’un déjeuner convivial en présence d’élus locaux - a été organisée pour marquer le lancement prochain des travaux. Un geste symbolique important annonçant la réalisation d’un projet d’ampleur cher à tous qui viendra remplacer l’actuel édifice.
Pour le président de l’Association stanoise en dialogue pour l’identité et la culture (ASDIC), ce fut un jour heureux qu’il a partagé avec le maire de cette commune de Seine-Saint-Denis (93). Et pour cause : une cérémonie officielle pour la pose de la première pierre de la future mosquée – précédée d’un déjeuner convivial en présence d’élus locaux - a été organisée pour marquer le lancement prochain des travaux. Un geste symbolique important annonçant la réalisation d’un projet d’ampleur cher à tous qui viendra remplacer l’actuel édifice.
Une mosquée indigne de son dynamisme
La mosquée actuelle ne paye vraiment pas de mine. Avec son air d'usine désaffectée, rien n’indique qu’il s’agisse d’un lieu de culte en apparence. Pourtant, il existe depuis 1998 et l’ASDIC, propriétaire des lieux depuis 1999, a fait de cette mosquée un véritable lieu de recueillement et de savoir. Avec l’institut coranique Nafie et l’école Iqraa pour les enfants, l’ASDIC – indépendante de toute fédération musulmane - ouvre chaque année les portes de la connaissance à plusieurs centaines d’élèves de tous âges. Un pôle d’enseignement des sciences Islamiques a même été crée cette année en partenariat avec l’université islamique de Rotterdam, aux Pays-Bas.
Toutefois, force est de constater que le lieu, aux espaces de prière trop petit, ne se prête pas à autant d’activités. Décence et dignité : les critères essentiels que l’ASDIC a mis au cœur de son projet. Outre l'espace cultuel, le futur bâtiment sur deux étages abritera une vingtaine de classes.
Toutefois, force est de constater que le lieu, aux espaces de prière trop petit, ne se prête pas à autant d’activités. Décence et dignité : les critères essentiels que l’ASDIC a mis au cœur de son projet. Outre l'espace cultuel, le futur bâtiment sur deux étages abritera une vingtaine de classes.
Le maire de Stains, un soutien de premier ordre
« Tous mes vœux de réussite pour ce projet ! » Une phrase qui sera entendue par deux fois de la part de M. Beaumale que l’ASDIC ne cesse de remercier pour son soutien inébranlable dans le projet de mosquée. « Une dizaine d’années qu’on travaille ensemble pour le concrétiser », rappelle le maire, élu depuis 1996, aux habitants, évoquant « une course d’obstacles » qui ont jonché la route menant à la concrétisation du projet. L’acte d’achat du terrain a été signé voici trois ans mais le permis de construire n’a été obtenu que depuis quelques mois seulement.
Mais le résultat s’annonce des meilleurs. Le terrain de 3040 m², loué à l’ASDIC via un bail emphytéotique de 99 ans, devrait accueillir plus de 1 500 fidèles contre 400 à ce jour. Contrairement à nombre de mosquées de France, celle de Stains sera érigée en centre ville, tout près d’un des principaux carrefours de la commune et d’un centre commercial très fréquenté dans le quartier du Globe, rendant le futur centre cultuel et culturel accessible. Autre avantage : elle est placée à environ 500 mètres de l’actuel lieu de culte, ce qui permettra à l’association de superviser les travaux dans les meilleures conditions.
Le maire, chaudement applaudi par le public, félicite en outre la qualité du projet qui « participe au renouvellement de la ville ». La mosquée, sans minarets et dôme, va épouser le paysage urbain. Pour M. Diallo, « l’islam est une religion d’ouverture. On a fait le choix, dans le respect des voisins, de cette architecture », évoquant aussi des « espaces communs où musulmans et non musulmans pourront se côtoyer ».
Mais le résultat s’annonce des meilleurs. Le terrain de 3040 m², loué à l’ASDIC via un bail emphytéotique de 99 ans, devrait accueillir plus de 1 500 fidèles contre 400 à ce jour. Contrairement à nombre de mosquées de France, celle de Stains sera érigée en centre ville, tout près d’un des principaux carrefours de la commune et d’un centre commercial très fréquenté dans le quartier du Globe, rendant le futur centre cultuel et culturel accessible. Autre avantage : elle est placée à environ 500 mètres de l’actuel lieu de culte, ce qui permettra à l’association de superviser les travaux dans les meilleures conditions.
Le maire, chaudement applaudi par le public, félicite en outre la qualité du projet qui « participe au renouvellement de la ville ». La mosquée, sans minarets et dôme, va épouser le paysage urbain. Pour M. Diallo, « l’islam est une religion d’ouverture. On a fait le choix, dans le respect des voisins, de cette architecture », évoquant aussi des « espaces communs où musulmans et non musulmans pourront se côtoyer ».
Un espace d’ouverture et de réflexion
La future mosquée de Stains de l'ASDIC.
« Il nous parait important que chaque tradition religieuse, dans notre laïcité, puisse vivre correctement ses pratiques religieuses dans le respect de tous. D’où la nécessité d’avoir des lieux de culte dignes et beaux, (…) qui sont fait pour la louange de notre Dieu Unique », a déclaré pour sa part Père Jean Courtaudière, délégué aux relations avec les musulmans en Seine-Saint-Denis.
Venu saluer l’ASDIC et les fidèles, il en appelle aux musulmans d’Europe vivant « dans un environnement multireligieux » à « témoigner aux musulmans d’Afrique ou d’Orient qu’on peut vivre en harmonie et dans le respect mutuel tout en étant de religion différente », évoquant les souffrances des chrétiens dans trop de pays à majorité musulmane. « Nous avons à apprendre à nous connaître, à lutter contre les préjugés, à nous respecter dans nos pratiques différentes, à ne rien vouloir imposer aux autres. Ce n’est pas de la tolérance religieuse dont nous avons besoin, c’est de l’estime mutuelle, de la fraternité. »
S’associant pleinement aux paroles du prêtre, l’imam de la mosquée de La Muette, à Garges-Lès-Gonesse, rappelle que « la mosquée doit être un lieu où on apprend l’amour et le respect de l’autre. L’islam est une religion d’ascension dans l’échelle des valeurs ». « Dans un monde tourmenté par les violences, le monde a besoin d’espaces d’apaisement et de réflexion qui nous permettront de sortir » de ces situations, déclare-t-il.
Venu saluer l’ASDIC et les fidèles, il en appelle aux musulmans d’Europe vivant « dans un environnement multireligieux » à « témoigner aux musulmans d’Afrique ou d’Orient qu’on peut vivre en harmonie et dans le respect mutuel tout en étant de religion différente », évoquant les souffrances des chrétiens dans trop de pays à majorité musulmane. « Nous avons à apprendre à nous connaître, à lutter contre les préjugés, à nous respecter dans nos pratiques différentes, à ne rien vouloir imposer aux autres. Ce n’est pas de la tolérance religieuse dont nous avons besoin, c’est de l’estime mutuelle, de la fraternité. »
S’associant pleinement aux paroles du prêtre, l’imam de la mosquée de La Muette, à Garges-Lès-Gonesse, rappelle que « la mosquée doit être un lieu où on apprend l’amour et le respect de l’autre. L’islam est une religion d’ascension dans l’échelle des valeurs ». « Dans un monde tourmenté par les violences, le monde a besoin d’espaces d’apaisement et de réflexion qui nous permettront de sortir » de ces situations, déclare-t-il.
La communication, essentielle pour inciter à la générosité
La pose de la première pierre signe le début des travaux, qui interviendra dans les prochaines semaines, nous indique-t-on.
Quinze ans après la création de l’ASDIC, une nouvelle page de son histoire se tourne. Il faudra toutefois encore plusieurs années aux fidèles pour changer de lieu de culte. Pour éviter une attente trop longue, l’ASDIC en appelle à la générosité active des musulmans de Stains et de la région parisienne.
Parce que l’association n’avait rien de concret à présenter à ses fidèles pour les inciter à donner, elle était jusque là restée discrète dans ses opérations de collectes. Elle a tout de même amassé quelque 1,3 million d’euros sur les 6 millions nécessaires à la construction de son centre. La première pierre posée, l’enthousiasme des musulmans devrait avoir un impact sur les montants collectés. Outre une tournée des mosquées, l’ASDIC – qui ne dispose depuis toujours d’aucun relais sur Internet - est en passe de mettre en ligne un site dédié à leur projet. A l’ère du tout numérique, la communication web devient essentielle. Les responsables associatifs l’ont désormais bien comprise et entendent bien exploiter ce filon à bon escient pour la réussite de leurs projets.
Rien n’est gagné pour l’ASDIC mais le message est passé, les musulmans de Stains devront désormais y mettre du leur.
Quinze ans après la création de l’ASDIC, une nouvelle page de son histoire se tourne. Il faudra toutefois encore plusieurs années aux fidèles pour changer de lieu de culte. Pour éviter une attente trop longue, l’ASDIC en appelle à la générosité active des musulmans de Stains et de la région parisienne.
Parce que l’association n’avait rien de concret à présenter à ses fidèles pour les inciter à donner, elle était jusque là restée discrète dans ses opérations de collectes. Elle a tout de même amassé quelque 1,3 million d’euros sur les 6 millions nécessaires à la construction de son centre. La première pierre posée, l’enthousiasme des musulmans devrait avoir un impact sur les montants collectés. Outre une tournée des mosquées, l’ASDIC – qui ne dispose depuis toujours d’aucun relais sur Internet - est en passe de mettre en ligne un site dédié à leur projet. A l’ère du tout numérique, la communication web devient essentielle. Les responsables associatifs l’ont désormais bien comprise et entendent bien exploiter ce filon à bon escient pour la réussite de leurs projets.
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