Sur le vif

Mosquée de Tahiti : pas de soutien de la présidence

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 19 Juin 2014 à 15:41



La présidence de la Polynésie française a démenti, mardi 17 juin, dans un communiqué tout soutien de sa part envers le Centre islamique de Tahiti (CIT).

L’association, qui s’est lancée dernièrement dans une vaste campagne de dons pour la construction d’une mosquée à Tahiti, indiquait le 6 juin sur sa page Facebook bénéficier du « soutien officiel du président de la Polynésie française » avec, à l’appui, un communiqué de la présidence daté du 15 octobre 2013.

Dans ce document, elle rappelait le principe de laïcité qui garantit la liberté de culte suite aux nombreuses réactions islamophobes qui avaient accompagné l’inauguration de la première mosquée d’Indonésie, le même jour.

Mais cela ne constitue en rien un soutien, indique mardi la présidence. « Cette association sur sa page Facebook prétend avoir reçu un soutien officiel du président de la Polynésie française. A cet effet, elle met en ligne un communiqué de la présidence en date du 15 octobre 2013. Ce communiqué pris hors contexte a été publié alors que l’ouverture du centre islamique suscitait une vague de protestation importante et que montait un fort sentiment islamophobe qui faisait craindre des débordements de nature à troubler l’ordre public », peut-on lire dans le communiqué.

« La Polynésie française dans un souci d’apaisement des esprits n’a fait que rappeler les principes constitutionnels de liberté religieuse qui s’appliquent également en Polynésie française. En aucune manière, cette position de principe ne peut être interprétée comme un soutien officiel du président à l’initiative d’ouvrir un centre islamique en Polynésie française », est-il poursuivi.

La liberté religieuse... sous conditions

De plus, la présidence rappelle que dès le lendemain de son premier communiqué, le lieu de culte, qui correspond simplement à une salle de 60 m² louée par l’association cultuelle, avait reçu une interdiction de recevoir du public et donc d’être transformée en lieu de prière. « Si l’association avait correctement déposé ses statuts, en revanche le centre islamique lui-même, installé rue Gauguin, avait ouvert sans aucune autorisation de la mairie et en violation de la loi, ce qui lui valut d’être fermé sur décision du conseil municipal de Papeete », est-il déploré.

« Le gouvernement de la Polynésie française ne saurait cautionner les agissements illégaux des promoteurs du centre islamique de Tahiti et demeure particulièrement vigilant, en tout état de cause, vis-à-vis d’initiatives extérieures dont on ignore la portée. Tout en rappelant son attachement à la liberté religieuse, le président ne saurait cautionner une initiative qui masquerait une quelconque propagande islamiste », lit-on en guise de conclusion.

Après avoir mis en garde contre les dérives islamophobes, les autorités laissent à leur tour planer la suspicion sur un projet qui a fait couler beaucoup d’encre. En dépit d'un climat hostile, le CIT créé par Hisham El Berkani, un jeune homme originaire de Seine-Saint-Denis installé depuis peu sur l'archipel française déploie ses efforts pour collecter des fonds nécessaires à la construction d’une mosquée.

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