Sur le fait religieux, il y a des moments où la droite agit avec élégance. En inaugurant la mosquée d’Argenteuil, François Fillon, Premier ministre en exercice, a posé un beau geste. Sans discours dogmatique, il nous rappelle que l’islam fait partie du patrimoine français.
Pour une mosquée de banlieue, la présence de Brice Hortefeux aurait largement suffi. Dans le principe, avec Fillon ou Hortefeux, c’est la République qui pénètre un lieu de culte. Cela se peut, à la condition que la République sache se tenir poliment à sa place d’invité.
Quand Nicolas Sarkozy n’était qu’un jeune député de la République, il respectait les musulmans. Parce que « moi, quand je vais visiter la Grande Mosquée d’Istanbul, la Mosquée bleue, j’enlève mes chaussures », disait-il en 1989. Il pensait alors que les musulmans étaient certainement en France comme des touristes en vacances.
En 2003, c’est le même Sarkozy qui se mêlera, comme jamais, des affaires du culte musulman. C’est au forceps qu’il accouche du Conseil français du culte musulman (CFCM). Il laisse une cicatrice trop politique sur une institution chargée du culte. Ce profil bâtard est le venin qui coule dans les veines du CFCM et lui ôte toute vitalité.
Cette République qui se mêle des affaires d’islam, en piétinant la laïcité, a surtout un parfum de colonialisme. Et il y a des musulmans en France qui refusent cette colonisation. Comme disait Malek Bennabi, « on est colonisé que si l’on est colonisable ». Il faut croire que dans nos mosquées il y a des esprits disposés à être colonisés.
Sarkozy nous a vendu le CFCM comme la fin de l’islam des caves. A Argenteuil, avec ses 2 500 places, la mosquée Al-Ihsan est une réussite. Un garage désaffecté est plus lumineux qu’une cave à vins ! Ainsi, avec le CFCM, l’islam de France se glisse lentement hors de la moiteur des vieilles caves, pour se recroqueviller dans les caniveaux de la politique.
Pour certains analystes, François Fillon veut préparer les mentalités à la loi antiburqa. Pour d’autres dont Philippe Doucet, maire d’Argenteuil, la République voudrait adoucir le malaise créé par le débat sur l’identité. Tout cela semble bien trop simple, à moins d’accepter que nous sommes dupes.
La présence de François Fillon à l’inauguration d’une mosquée indique que l’islam n’est plus une religion d’ailleurs. Comme le judaïsme et le christianisme, l’islam est aussi d’ici, même si ces religions sont toutes nées ailleurs. Le musulman de France, comme tous ses concitoyens, doit donc se sentir libre de convier la République à une fête publique.
François Fillon a heurté les intégristes de la laïcité. C’est chose facile. Le Premier ministre s’est avant tout inscrit dans la tradition de la médiacratie sarkozyste, avec un joli buzz autour d’une mosquée de banlieue. Le culte musulman n’y est pour rien. Ce culte est établi depuis quinze siècles. Et, à ma connaissance, l’inauguration de mosquée n’en fait pas encore partie.
Pour une mosquée de banlieue, la présence de Brice Hortefeux aurait largement suffi. Dans le principe, avec Fillon ou Hortefeux, c’est la République qui pénètre un lieu de culte. Cela se peut, à la condition que la République sache se tenir poliment à sa place d’invité.
Quand Nicolas Sarkozy n’était qu’un jeune député de la République, il respectait les musulmans. Parce que « moi, quand je vais visiter la Grande Mosquée d’Istanbul, la Mosquée bleue, j’enlève mes chaussures », disait-il en 1989. Il pensait alors que les musulmans étaient certainement en France comme des touristes en vacances.
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Cette République qui se mêle des affaires d’islam, en piétinant la laïcité, a surtout un parfum de colonialisme. Et il y a des musulmans en France qui refusent cette colonisation. Comme disait Malek Bennabi, « on est colonisé que si l’on est colonisable ». Il faut croire que dans nos mosquées il y a des esprits disposés à être colonisés.
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Pour certains analystes, François Fillon veut préparer les mentalités à la loi antiburqa. Pour d’autres dont Philippe Doucet, maire d’Argenteuil, la République voudrait adoucir le malaise créé par le débat sur l’identité. Tout cela semble bien trop simple, à moins d’accepter que nous sommes dupes.
La présence de François Fillon à l’inauguration d’une mosquée indique que l’islam n’est plus une religion d’ailleurs. Comme le judaïsme et le christianisme, l’islam est aussi d’ici, même si ces religions sont toutes nées ailleurs. Le musulman de France, comme tous ses concitoyens, doit donc se sentir libre de convier la République à une fête publique.
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