Sur le vif

Municipales : Hamou Bouakkaz évincé par le PS à Paris

Rédigé par La Rédaction | Mercredi 26 Mars 2014 à 14:56



« Ma position charnière sur la liste du 20e arrondissement de Paris m'assure d'être élu dans mon arrondissement », déclarait confiant Hamou Bouakkaz dans une interview accordée à El Watan et parue mardi 25 mars.

Mais le même jour, on apprend que l'homme politique d'origine algérienne et aveugle de naissance a été écarté de cette liste suite à une alliance entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) conclue après le premier tour des municipales. L'adjoint chargé de la démocratie locale auprès du maire sortant Bertrand Delanoë depuis six ans n'a pas remporté les faveurs de la candidate socialiste Anne Hidalgo.

Hamou Bouakkaz ne cache pas sa déception dans une interview accordée au Bondy Blog juste après avoir appris qu'il disparaissait de la liste d'union de gauche du 20e arrondissement au second tour.

« J’étais douzième sur quatorze sur la liste, en position de candidat d’ouverture. Or, en principe, les candidats d’ouverture voient leur place sanctuarisée. Ça n’a pas été le cas, je le déplore. On m’a décalé, tandis que les places des partenaires d’autres partis sont relativement préservées. De sorte que j’ai été écarté au bénéfice d’apparatchiks pour permettre à des gens de cumuler », dénonce-t-il, en mettant en avant le fait qu'il était « unanimement considéré comme méritant et travailleur, en situation de handicap et franco-maghrébin ».

A ses yeux, son éviction est un coup porté à la diversité. « Ce choix est une façon de ne pas considérer et de ne pas mettre au programme une certaine partie des Parisiens, ce qui est dommageable. On choisit des gens qui font partie des sous-sectes du Parti socialiste. Il vaut mieux privilégier des sous-sectes du PS que la pluralité de la société civile », fustige-t-il. « Seul le charisme et la force de conviction de Bertrand Delanoë ont permis de réelles avancées sur ce sujet », juge-t-il en estimant qu'« il y aura probablement moins de diversité dans ce conseil de Paris que dans le précédent ».

Comme lui, Maya Akkari, une Franco-tunisienne conseillère municipale dans le 18ème arrondissement, a d'ailleurs été écartée de la liste de ce secteur après l'alliance nouée avec les écologistes. A l'annonce des têtes de listes PS à Paris en octobre 2013, l'absence de candidats issus de la diversité avait été remarquée, si bien que des critiques avaient émergé contre Anne Hidalgo.

Mais Hamou Bouakkaz n'accuse pas pour autant Anne Hidalgo. « A-t-elle les mains libres dans la constitution de ses listes », se demande-t-il, expliquant que la candidate d'origine espagnole est « sensible à la question » de la diversité. Il lui apporte d'ailleurs toujours son soutien. « Après 13 ans de travail, je ne vais pas m’opposer à la prolongation de l’œuvre, même imparfaite, initiée par Bertrand Delanoë », dit-il.

A l'issue du premier tour, Anne Hidalgo fait figure de favorite malgré l'avance de la candidate de l'UMP Nathalie Kosciusko-Morizet.

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