Sur le vif

Musharraf parle à la Nation

Rédigé par Laila Elmaaddi | Vendredi 13 Juillet 2007 à 11:30



Jeudi, le président pakistanais Pervez Musharraf a considéré dans une allocution à la Nation, que l'assaut contre la Mosquée rouge d'Islamabad était "inévitable", car étant "un foyer" d'extrémistes que le numéro deux d'Al-Qaïda a appelé à venger.

"Je suis attristé par les pertes de vies humaines au cours de l'opération, mais cette dernière s'est avérée inévitable pour le Pakistan", a déclaré le président pakistanais, dans sa première réaction après l'intervention militaire qui a fait au moins 86 morts.

Mercredi, l'armée a pris le contrôle du site de culte à Islamabad après deux jours d'intenses combats qui ont fait 75 morts dans les rangs des militants et onze parmi les soldats. 24 personnes, dont deux militaires, avaient déjà trouvé la mort dans la semaine de heurts qui avait précédé l'assaut.

Lors de son discours télévisé, le général-président, qui arborait une tenue sombre et non son uniforme militaire, a demandé aux milliers d'écoles coraniques (madrassas) que compte le pays de prêcher la modération.

Il a appelé les responsables et les imams de ces écoles "à enseigner les véritables valeurs de l'islam et à éloigner l'extrémisme de leurs esprits". Mercredi, dans un message sonore diffusé sur l'internet, le numéro deux d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a exhorté de son côté les Pakistanais à se "révolter" contre le régime de M. Musharraf.

"J'en appelle aux oulémas (religieux musulmans) du Pakistan (...). Musharraf et ses chiens vous ont déshonoré au service des croisés (Occidentaux) et des juifs", déclare Zawahiri.

"Si vous ne vous révoltez pas, Musharraf va vous anéantir. Musharraf ne s'arrêtera pas tant qu'il n'aura pas éradiqué l'islam du Pakistan", a-t-il poursuivi.

Aucun corps de femme ou d'enfant, enterré ou non, n'a été découvert. Avant l'assaut, les autorités avaient accusé les militants de retenir en otage des "centaines" d'étudiants d'écoles coraniques, dont des femmes et des enfants.