Devant la mosquée Al Fath, rue Polonceau, dans le 18e arrondissement, l'un des quartiers de Paris aux multiples origines culturelles.
Ce sont surtout l'appartenance ethnique et différents facteurs économiques et sociaux et non la religion qui sont les facteurs de discrimination à leur encontre, jugent les musulmans rencontrés lors de cette enquête*.
Alors que l'Europe connaît une montée du racisme, dans le cadre d'une série de rapports de monitoring intitulés « Les musulmans dans les villes de l’UE » qui porte sur onze villes de l’Union européenne (UE), l'étude parisienne a porté son attention sur le18e arrondissement et plus précisément sur le quartier de la Goutte-d’Or, où vit une importante communauté musulmane.
L'enquête, menée entre janvier 2008 et février 2010, a pris la forme d'une étude approfondie avec un questionnaire posé à 100 résidents musulmans et 100 non-musulmans, la constitution de six groupes de discussion rassemblant huit à dix musulmans et une série d'entretiens avec des représentants des autorités locales, des membres d’organisations non gouvernementales et des experts travaillant sur les politiques d’intégration, aux niveaux local et national.
Grâce à cette méthode d'enquête, des comparaisons ont pu être établies entre le vécu des musulmans et celui des non-musulmans.
Alors que l'Europe connaît une montée du racisme, dans le cadre d'une série de rapports de monitoring intitulés « Les musulmans dans les villes de l’UE » qui porte sur onze villes de l’Union européenne (UE), l'étude parisienne a porté son attention sur le18e arrondissement et plus précisément sur le quartier de la Goutte-d’Or, où vit une importante communauté musulmane.
L'enquête, menée entre janvier 2008 et février 2010, a pris la forme d'une étude approfondie avec un questionnaire posé à 100 résidents musulmans et 100 non-musulmans, la constitution de six groupes de discussion rassemblant huit à dix musulmans et une série d'entretiens avec des représentants des autorités locales, des membres d’organisations non gouvernementales et des experts travaillant sur les politiques d’intégration, aux niveaux local et national.
Grâce à cette méthode d'enquête, des comparaisons ont pu être établies entre le vécu des musulmans et celui des non-musulmans.
Parisiens de cœur
Résultat : les habitants musulmans comme non-musulmans sont attachés à leur quartier. Plus de la moitié des sondés dans les deux catégories expriment clairement un sentiment d'appartenance à leur quartier et à leur ville (62 de non-musulmans, contre 54 % parmi les musulmans). Mais une ambivalence est visible car, dans les entretiens, « l’amour pour son quartier » « coexiste avec le désir de le quitter », note l'enquête.
D'un point de vue national, 85,7 % des musulmans nés en France se considèrent comme Français contre 95,2 % des non-musulmans nés en France. Un écart qui s'explique par les préjugés auxquels doivent faire face les musulmans.
Une stigmatisation malheureusement renforcée par les politiques, ces dernières années.
« Les musulmans sont perçus comme une menace potentielle, et le développement de législation visant au contrôle des pratiques privées illustre cette articulation entre deux niveaux de gouvernance, l’un en termes d’enjeux sécuritaires, l’autre au plan culturel et cultuel », dénonce le rapport, en déplorant les actions menées sous la présidence de Nicolas Sarkozy comme le débat sur l'identité nationale..
Face à ce climat, les musulmans adoptent une attitude méfiante à l'égard de la police. 39 % des musulmans interrogés affirment ainsi pouvoir faire plutôt confiance ou faire confiance à la police, contre 59 % qui déclarent ne pas lui faire confiance ou ne pas lui faire confiance du tout.
Pourtant, les musulmans cherchent l'intégration et le dialogue avec autrui A la Goutte d'Or, beaucoup regrettent ainsi l’absence d’occasions d’interagir avec des personnes d’autres univers que les leurs.
D'un point de vue national, 85,7 % des musulmans nés en France se considèrent comme Français contre 95,2 % des non-musulmans nés en France. Un écart qui s'explique par les préjugés auxquels doivent faire face les musulmans.
Une stigmatisation malheureusement renforcée par les politiques, ces dernières années.
« Les musulmans sont perçus comme une menace potentielle, et le développement de législation visant au contrôle des pratiques privées illustre cette articulation entre deux niveaux de gouvernance, l’un en termes d’enjeux sécuritaires, l’autre au plan culturel et cultuel », dénonce le rapport, en déplorant les actions menées sous la présidence de Nicolas Sarkozy comme le débat sur l'identité nationale..
Face à ce climat, les musulmans adoptent une attitude méfiante à l'égard de la police. 39 % des musulmans interrogés affirment ainsi pouvoir faire plutôt confiance ou faire confiance à la police, contre 59 % qui déclarent ne pas lui faire confiance ou ne pas lui faire confiance du tout.
Pourtant, les musulmans cherchent l'intégration et le dialogue avec autrui A la Goutte d'Or, beaucoup regrettent ainsi l’absence d’occasions d’interagir avec des personnes d’autres univers que les leurs.
Pas de statistiques
Qu'en est-il des discriminations dont font l'objet les musulmans ? Les déterminer s'avèrent difficile en raison de l'absence de statistiques de cet ordre, regrettent les auteurs de l'enquête.
En ce qui concerne la recherche d'emploi, les facteurs ethniques restent associés à la religion.
« L’origine et la couleur de peau sont les deux principales variables que les gens mentionnent lorsqu’on leur demande de parler de leurs expériences de discrimination », note ainsi le rapport des Fondations pour une société ouverte. D'ailleurs, le chômage des enfants d’immigrés est en général plus important que celui des migrants, est-il rappelé.
Toutefois, dire que la discrimination à l'emploi liée à la religion n'existe pas serait faux. D'ailleurs, l'organisation pointe du doigt les discriminations à l'emploi dont font l'objet les femmes voilées comme l'avait fait dernièrement Amnesty International.
Les origines ethniques restent, par ailleurs, un des facteurs de discrimination dans l'attribution des logements sociaux, révèle l'enquête.
La population musulmane, dont la majorité est issue de l'immigration maghrébine et subsaharienne, n'y est pas dupe. A l'inverse, le secteur de la santé jouit d'une bonne image auprès d'elle, 53 % estimant que les hôpitaux respectent les coutumes religieuses.
En ce qui concerne la recherche d'emploi, les facteurs ethniques restent associés à la religion.
« L’origine et la couleur de peau sont les deux principales variables que les gens mentionnent lorsqu’on leur demande de parler de leurs expériences de discrimination », note ainsi le rapport des Fondations pour une société ouverte. D'ailleurs, le chômage des enfants d’immigrés est en général plus important que celui des migrants, est-il rappelé.
Toutefois, dire que la discrimination à l'emploi liée à la religion n'existe pas serait faux. D'ailleurs, l'organisation pointe du doigt les discriminations à l'emploi dont font l'objet les femmes voilées comme l'avait fait dernièrement Amnesty International.
Les origines ethniques restent, par ailleurs, un des facteurs de discrimination dans l'attribution des logements sociaux, révèle l'enquête.
La population musulmane, dont la majorité est issue de l'immigration maghrébine et subsaharienne, n'y est pas dupe. A l'inverse, le secteur de la santé jouit d'une bonne image auprès d'elle, 53 % estimant que les hôpitaux respectent les coutumes religieuses.
Enregistrer les contrôles d'identité
« La France interdit la collecte de données sur l’appartenance ethnique ou religieuse de ses résidents. Cette politique empêche l’élaboration de bilans nuancés des facteurs menant à l’inégalité. L’insuffisance des données sur la population de la France donne l’illusion d’un accès égal pour tous et toutes, et masque les considérables inégalités touchant les minorités et les groupes marginalisés vivant dans ce pays », déplore l'Open Society Foundations.
Pour cela, elles préconisent l'intégration de ces données dans les grandes enquêtes.
Pour créer du relationnel entre les individus de différents horizons, les institutions locales sont par ailleurs invitées à s'impliquer dans l'organisation d'événements allant dans ce sens, pour une bonne cohésion sociale.
Toujours pour un environnement plus serein, les commissariats de la capitale ont tout intérêt à « recruter des individus qui représentent la diversité en France et qui ont l’expérience des dynamiques des quartiers multiethniques », note le rapport, qui appelle également les autorités à enregistrer tous les contrôles d'identité pour faire face aux contrôles au faciès.
L'Open Society Foundations encourage, par ailleurs, l'État français a donner le droit de vote aux élections locales aux étrangers de longue date.
« La religion n’est pas un obstacle à l’identité et à l’appartenance à la communauté parisienne et française » mais « la persistance de la discrimination et des préjudices raciaux contribue à réduire le sentiment d’appartenance et d’acceptation des musulmans », souligne le rapport.
* Lire le rapport des Fondations pour une société ouverte Les Parisiens musulmans ici
Pour cela, elles préconisent l'intégration de ces données dans les grandes enquêtes.
Pour créer du relationnel entre les individus de différents horizons, les institutions locales sont par ailleurs invitées à s'impliquer dans l'organisation d'événements allant dans ce sens, pour une bonne cohésion sociale.
Toujours pour un environnement plus serein, les commissariats de la capitale ont tout intérêt à « recruter des individus qui représentent la diversité en France et qui ont l’expérience des dynamiques des quartiers multiethniques », note le rapport, qui appelle également les autorités à enregistrer tous les contrôles d'identité pour faire face aux contrôles au faciès.
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* Lire le rapport des Fondations pour une société ouverte Les Parisiens musulmans ici
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