Sur le vif

Ne pas tomber 'dans les pièges' de Sarkozy

Rédigé par Laila Elmaaddi | Lundi 16 Juillet 2007 à 09:48



Dimanche, le maire de Paris Bertrand Delanoë a dénoncé la "grande opération de confusion" menée à gauche par l'"habile" président Nicolas Sarkozy, appelant son camp à déjouer les "pièges" du chef de l'Etat et à ne "pas être dupe" de ses "arrière-pensées".

"A la fois, (Nicolas Sarkozy) veut être le président de tous les Français et ça c'est bien, parce que c'est son rôle. Mais en même temps, il oublie que 47% n'ont pas voté pour lui" et "veut semer le trouble" chez ces électeurs par des opérations diverses, a observé M. Delanoë lors du Grand Jury RTL/"Le Figaro"/LCI.

"J'entends de la part de citoyens qui ont voté à gauche une certaine colère" contre "ceux qui acceptent de rejoindre Nicolas Sarkozy". "Il faut comprendre que la démocratie, ce ne sont pas que des choix personnels, ce sont d'abord des choix d'idées et des électeurs qui les valident", a-t-il ajouté.

Pour ce qui est de Jack Lang, invité par le chef de l'Etat à rejoindre une commission sur la réforme des institutions, M. Delanoë a estimé qu'il n'y avait "rien de scandaleux" à ce que cet "homme de qualité" et "professeur de droit constitutionnel" travaille à une révision constitutionnelle, même si le président "aurait dû discuter avec les responsables de partis".

"Ne tombons pas dans les pièges du président de la République, qui est sympathique, cordial et redoutablement habile, et soyons nous-mêmes l'opposition créative, combative et rassemblée", a exhorté M. Delanoë, dénonçant un "marketing électoral" et exprimant son "antipathie" pour le "programme de droite réac de chez réac" du président.

Jack Lang, "en fait, est utilisé (...) Qu'il y aille, il fera du bon boulot, mais il ne faut pas être dupe des arrière-pensées du chef de la droite", a-t-il dit.

Quant à Dominique Strauss-Kahn, candidat de l'UE à la direction du FMI, son cas est "totalement différent, a considéré Bertrand Delanoë, en jugeant que la "conviction socialiste" de l'ancien ministre serait "mise à rude épreuve" en cas de nomination et qu'il s'agirait pour lui d'un "challenge très difficile".

Interrogé sur la situation au PS, le maire de Paris a reconnu des "éléments de crise" et souligné les "dégâts" provoqués par l'"individualisme" alors qu'il faut "faire de la politique ensemble". "Tout le monde a failli, tout le monde sans exception", a-t-il dit. "On a des choses à changer et ce n'est pas en démissionnant du bureau (national) actuel qu'on va" y parvenir. "On va faire un congrès, on va se mettre au travail".