Je suis maman d'un garçon de 10 ans que je trouve vraiment très sensible. De mes enfants, il est le plus sensible.
Je m'explique. Il est très sensible au bruit (avec ses frères, c'est parfois tendu lors des moments de lecture ou des devoirs), il est sensible à l'injustice (comme tous les enfants, je crois) et il est vraiment très, très affectueux et ça, c'est fantastique.
Le véritable problème, c'est lorsque nous sommes à l'extérieur et que nous croisons parfois, et ça arrive, des SDF et des toxicomanes. Il est tellement « choqué » par ce qu'il a vu que çà lui est déjà arrivé de ne pas réussir à dormir plusieurs jours.
Pourtant, je lui explique, je mets des mots, nous en discutons à deux. Ce qui en ressort, c'est qu'il a tellement peur de devenir comme eux que ça l'angoisse!
Je fais tout pour le rassurer. Je lui explique que ses choix de vie lui appartiennent et qu'il peut éviter tous ces pièges. Mais il est aussi très important qu'il se rende compte que la vie n'est pas rose pour tout le monde, que certains souffrent... J'aimerais l'aider à affronter ses angoisses.
Je m'explique. Il est très sensible au bruit (avec ses frères, c'est parfois tendu lors des moments de lecture ou des devoirs), il est sensible à l'injustice (comme tous les enfants, je crois) et il est vraiment très, très affectueux et ça, c'est fantastique.
Le véritable problème, c'est lorsque nous sommes à l'extérieur et que nous croisons parfois, et ça arrive, des SDF et des toxicomanes. Il est tellement « choqué » par ce qu'il a vu que çà lui est déjà arrivé de ne pas réussir à dormir plusieurs jours.
Pourtant, je lui explique, je mets des mots, nous en discutons à deux. Ce qui en ressort, c'est qu'il a tellement peur de devenir comme eux que ça l'angoisse!
Je fais tout pour le rassurer. Je lui explique que ses choix de vie lui appartiennent et qu'il peut éviter tous ces pièges. Mais il est aussi très important qu'il se rende compte que la vie n'est pas rose pour tout le monde, que certains souffrent... J'aimerais l'aider à affronter ses angoisses.
Sabah Babelmin, psychanalyste
Chère Nezha,
La sensibilité est un don de Dieu et les personnes sensibles ou « hypersensibles » sont, en général, très créatives. Comme vous l’écrivez, elles sont « affectueuses, très sensibles au bruit et à l’injustice » et ont une imagination extraordinaire qui leur permet justement de s’évader de ce monde trop bruyant, trop injuste, trop violent à leurs yeux. Ce sont des gens qui ont le cœur ouvert et ne se savent pas se protéger de l’extérieur. Il est clair que, pour un jeune garçon, cela peut être difficile à vivre aussi bien en famille qu’en société qui ne valorise pas ce genre de personnes.
Ce qui interpelle, c’est cette angoisse générée par la vue de SDF ou de toxicomanes qui l’empêche de dormir pendant des jours. Quand vous lui en parlez, il vous avoue qu’il a peur de devenir comme eux. Y a t-il quelqu'un comme cela dans le voisinage ou dans votre famille ? Y a t-il ou y a t-il eu un manque d’argent dans votre foyer, même temporaire ? Pour un enfant, ce manque pourrait être constitutif d’une grande angoisse, même si c’est temporaire. Est ce qu’il y a des jeunes qui fument du cannabis autour de vous ? De votre résidence ?
Et puis il a dix ans. Est-il en CM2 ou en 6e ? C’est là, malheureusement, que des dealers commencent à approcher des jeunes pour leur proposer du cannabis au collège. Peut être a t-il vu quelqu'un fumer ou quelqu'un dans cet état bizarre qu’entraîne le cannabis et qu’il en a eu peur ?
Il me semble qu’il va falloir explorer un peu plus avec lui la source de cette angoisse. Les enfants sont choqués, étonnés, touchés profondément de voir quelqu'un, de sale, un peu excité, dormir dehors, par terre. Ils posent des questions et, si on leur dit la vérité, ils parviennent à passer à autre chose. Ils ont la capacité de traverser vite les situations, contrairement aux adultes.
Il me semble que votre fils a été confronté à une situation qui a dû le traumatiser et que la vue de SDF et de toxicomanes l’a peut-être ravivé.
Il est bien sûr très important que vous puissiez le sécuriser en mettant des mots sur ses ressentis, ses angoisses, peut être l’inscrire à un atelier d’arts plastiques ou lui faire faire un instrument de musique pour qu’il puisse extérioriser, canaliser et faire vivre toute cette sensibilité. Lui dire que c’est un cadeau et non pas une tare, il souffrira plus que les autres mais il a la chance de pouvoir sentir les choses, exprimer ses émotions. II y en a qui doivent être accompagnés pendant des années en thérapie pour pouvoir exprimer leur sensibilité et leur émotions !
Si cela ne s’arrangeait pas, consultez un psychothérapeute d’enfants qui pourrait l’aider à comprendre conscience de l’origine de ses angoisses, et accepter cette sensibilité et la transformer en créativité.
PS : Il existe des associations pour « hypersensibles » qui ont été créées pour adultes et qui proposent plein de groupes de paroles et d’activités très intéressantes. Informez-vous en auprès d'eux.
La sensibilité est un don de Dieu et les personnes sensibles ou « hypersensibles » sont, en général, très créatives. Comme vous l’écrivez, elles sont « affectueuses, très sensibles au bruit et à l’injustice » et ont une imagination extraordinaire qui leur permet justement de s’évader de ce monde trop bruyant, trop injuste, trop violent à leurs yeux. Ce sont des gens qui ont le cœur ouvert et ne se savent pas se protéger de l’extérieur. Il est clair que, pour un jeune garçon, cela peut être difficile à vivre aussi bien en famille qu’en société qui ne valorise pas ce genre de personnes.
Ce qui interpelle, c’est cette angoisse générée par la vue de SDF ou de toxicomanes qui l’empêche de dormir pendant des jours. Quand vous lui en parlez, il vous avoue qu’il a peur de devenir comme eux. Y a t-il quelqu'un comme cela dans le voisinage ou dans votre famille ? Y a t-il ou y a t-il eu un manque d’argent dans votre foyer, même temporaire ? Pour un enfant, ce manque pourrait être constitutif d’une grande angoisse, même si c’est temporaire. Est ce qu’il y a des jeunes qui fument du cannabis autour de vous ? De votre résidence ?
Et puis il a dix ans. Est-il en CM2 ou en 6e ? C’est là, malheureusement, que des dealers commencent à approcher des jeunes pour leur proposer du cannabis au collège. Peut être a t-il vu quelqu'un fumer ou quelqu'un dans cet état bizarre qu’entraîne le cannabis et qu’il en a eu peur ?
Il me semble qu’il va falloir explorer un peu plus avec lui la source de cette angoisse. Les enfants sont choqués, étonnés, touchés profondément de voir quelqu'un, de sale, un peu excité, dormir dehors, par terre. Ils posent des questions et, si on leur dit la vérité, ils parviennent à passer à autre chose. Ils ont la capacité de traverser vite les situations, contrairement aux adultes.
Il me semble que votre fils a été confronté à une situation qui a dû le traumatiser et que la vue de SDF et de toxicomanes l’a peut-être ravivé.
Il est bien sûr très important que vous puissiez le sécuriser en mettant des mots sur ses ressentis, ses angoisses, peut être l’inscrire à un atelier d’arts plastiques ou lui faire faire un instrument de musique pour qu’il puisse extérioriser, canaliser et faire vivre toute cette sensibilité. Lui dire que c’est un cadeau et non pas une tare, il souffrira plus que les autres mais il a la chance de pouvoir sentir les choses, exprimer ses émotions. II y en a qui doivent être accompagnés pendant des années en thérapie pour pouvoir exprimer leur sensibilité et leur émotions !
Si cela ne s’arrangeait pas, consultez un psychothérapeute d’enfants qui pourrait l’aider à comprendre conscience de l’origine de ses angoisses, et accepter cette sensibilité et la transformer en créativité.
PS : Il existe des associations pour « hypersensibles » qui ont été créées pour adultes et qui proposent plein de groupes de paroles et d’activités très intéressantes. Informez-vous en auprès d'eux.
La rubrique « Psycho », qu’est-ce que c’est ?
Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme », mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
Contactez-les (anonymat préservé) : psycho@saphirnews.com
Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme », mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
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