La mobilisation est générale pour les représentants des cultes et ceux de confession musulmane des Alpes-Maritimes n’y échappent pas depuis le soir du 14 juillet. Depuis la nuit de l’attaque au camion perpétrée sur la mythique Promenade des Anglais, imams et responsables de mosquées niçoises et maralpines multiplient les visites au chevet des familles de victimes musulmanes meurtries, à l’instar de prêtres, pasteurs et rabbins auprès de leurs fidèles.
Leur présence est continue dans le Centre universitaire méditerranéen (CUM), devenu un lieu de recueillement où sont accueillie les familles, mais aussi à l’hôpital Pasteur où sont regroupés la plupart des blessés – 207 dont 49 en urgence absolue – ou encore, ces derniers jours, dans le High Club, une discothèque qui avait été transformée en poste de secours avancé.
Leur présence est continue dans le Centre universitaire méditerranéen (CUM), devenu un lieu de recueillement où sont accueillie les familles, mais aussi à l’hôpital Pasteur où sont regroupés la plupart des blessés – 207 dont 49 en urgence absolue – ou encore, ces derniers jours, dans le High Club, une discothèque qui avait été transformée en poste de secours avancé.
« On ne veut pas se dissocier des autres »
« Ce sont des citoyens dans leur ensemble qui sont meurtris. On réagit humainement, on ne veut pas se dissocier des autres et compter uniquement nos morts car on attaque le vivre ensemble. C’était le sens du prêche du vendredi (15 juillet) » durant laquelle une prière pour l’ensemble des victimes a été accomplie, témoigne Otmane Aïssaoui, co-président du Rassemblement des imams des Alpes-Maritimes (RIAM) et recteur de la mosquée Ar-Rahma.
Lui-même a vécu une soirée difficile : sa femme et ses enfants se dirigeaient vers la Promenade des Anglais pour assister aux feux d’artifice, « pour se changer les idées », mais sont arrivés au moment où « les gens couraient dans tous les sens. Ils n’ont rien vu de la tragédie » fort heureusement. Mais d’autres ont eu moins de chances, dont des fidèles de sa mosquée comme la famille de celle qui est présentée comme la première victime de l’attaque, qui a tué majoritairement des Niçois mais aussi des touristes. « Une Algérienne était venue deux semaines pour des vacances pour rendre visite à son frère et elle repartira en Algérie (vivante, ndlr) avec lui et sa belle-sœur dans un cercueil. C’est ignoble », raconte-t-il.
Lui-même a vécu une soirée difficile : sa femme et ses enfants se dirigeaient vers la Promenade des Anglais pour assister aux feux d’artifice, « pour se changer les idées », mais sont arrivés au moment où « les gens couraient dans tous les sens. Ils n’ont rien vu de la tragédie » fort heureusement. Mais d’autres ont eu moins de chances, dont des fidèles de sa mosquée comme la famille de celle qui est présentée comme la première victime de l’attaque, qui a tué majoritairement des Niçois mais aussi des touristes. « Une Algérienne était venue deux semaines pour des vacances pour rendre visite à son frère et elle repartira en Algérie (vivante, ndlr) avec lui et sa belle-sœur dans un cercueil. C’est ignoble », raconte-t-il.
Certes musulmans mais citoyens avant tout
Ils sont certes imams ou responsables de mosquées, mais ces musulmans – qu’il n’est pas bon d’enfermer dans leur simple identité religieuse - sont aussi des citoyens que l’attaque a touché au moins autant que les autres. La reconnaissance citoyenne des musulmans est « notre grand défi », déclare Otmane Aïssaoui.
« Le fait d’être musulman ne signifie pas d’être renfermé dans la sphère cultuelle. Il est important de se sentir utile pour la société, surtout dans ces moments », fait part Kawthar Ben Salam, directrice des activités au sein de l’Union des musulmans des Alpes-Maritimes (UMAM) et infirmière de profession. Elle a été mobilisée, comme tous les professionnels de santé, dans le cadre du plan blanc déclenché le soir de l'attentat dans tous les hôpitaux de Nice. Karima, une Niçoise qui a vu une amie perdre des proches, va dans ce sens : « C'est vrai que des journalistes ont voulu mon avis en tant que musulmane. Ils ont vu que je portais le voile… Mais c’est important de rappeler qu’on est Français, que nos actions sont citoyennes. Je suis émue comme les autres, je ne suis pas différente des autres Niçois. »
A ce titre, « la communication est importante » pour Otmane Aïssaoui, qui évoque la présence ces derniers jours d’un « QG improvisé dans un café » près des lieux du drame pour discuter de notre position avec ceux qui le souhaitaient ainsi que les journalistes, qui ont afflué à Nice. « Il ne faut pas rester sur la défensive mais mener des actions communes. Sortir du couscous, des baklawas et des makrout et développer une communication tournée vers l’extérieur pour que les imams ne finissent pas par ne défendre que les musulmans », déclare-t-il, annonçant le lancement prochain des « assises des mosquées au mois de septembre » avec les représentants religieux de la région. « Ce seront des assises intra pour des actions extra. »
« Le fait d’être musulman ne signifie pas d’être renfermé dans la sphère cultuelle. Il est important de se sentir utile pour la société, surtout dans ces moments », fait part Kawthar Ben Salam, directrice des activités au sein de l’Union des musulmans des Alpes-Maritimes (UMAM) et infirmière de profession. Elle a été mobilisée, comme tous les professionnels de santé, dans le cadre du plan blanc déclenché le soir de l'attentat dans tous les hôpitaux de Nice. Karima, une Niçoise qui a vu une amie perdre des proches, va dans ce sens : « C'est vrai que des journalistes ont voulu mon avis en tant que musulmane. Ils ont vu que je portais le voile… Mais c’est important de rappeler qu’on est Français, que nos actions sont citoyennes. Je suis émue comme les autres, je ne suis pas différente des autres Niçois. »
A ce titre, « la communication est importante » pour Otmane Aïssaoui, qui évoque la présence ces derniers jours d’un « QG improvisé dans un café » près des lieux du drame pour discuter de notre position avec ceux qui le souhaitaient ainsi que les journalistes, qui ont afflué à Nice. « Il ne faut pas rester sur la défensive mais mener des actions communes. Sortir du couscous, des baklawas et des makrout et développer une communication tournée vers l’extérieur pour que les imams ne finissent pas par ne défendre que les musulmans », déclare-t-il, annonçant le lancement prochain des « assises des mosquées au mois de septembre » avec les représentants religieux de la région. « Ce seront des assises intra pour des actions extra. »
Des actes symboliques menés en nombre
Des imams à l'EFS pour faire don du sang aux lendemains de l'attaque de Nice.
Plusieurs temps forts ont marqué les jours de ces cadres religieux, rassemblés derrière le RIAM. Après leur prêche unifié vendredi 15 juillet, plusieurs d’entre eux se sont rendus le lendemain à l’Etablissement français du sang (EFS) afin de faire don de leur sang et ainsi « montrer l’exemple aux fidèles », selon les mots d’Otmane Aïssaoui.
Bien que les besoins étaient pourvus dans l’immédiat pour l’EFS, les imams ont voulu accomplir « un geste symbolique important » pour Boubekeur Bekri, co-président du RIAM et délégué du CRCM PACA, à l’instar du dépôt collectif de gerbes de fleurs. La minute de silence lundi, à l’issue des trois jours de deuil national, a été le point d'orgue de ces actions, qui vont se poursuivre et qui témoignent de l’implication totale des représentants cultuels et associatifs de tous horizons dans la vie de la cité.
Bien que les besoins étaient pourvus dans l’immédiat pour l’EFS, les imams ont voulu accomplir « un geste symbolique important » pour Boubekeur Bekri, co-président du RIAM et délégué du CRCM PACA, à l’instar du dépôt collectif de gerbes de fleurs. La minute de silence lundi, à l’issue des trois jours de deuil national, a été le point d'orgue de ces actions, qui vont se poursuivre et qui témoignent de l’implication totale des représentants cultuels et associatifs de tous horizons dans la vie de la cité.
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