-Vous êtes, a priori, le plus jeune président de CRCM. A 31 ans, qu’est ce qui vous a amené à vous présenter à ces élections ?
Tout d’abord, j’ai été frappé par la méconnaissance parfois totale de la part des populations musulmane de l’ouest à l’égard du CFCM et du CRCM. Je me suis dit que ce n’était pas normal qu’un jeune aujourd’hui ou d’autres se disent encore "on ne sait pas à quoi ça sert ". C’est une des raisons essentielles de mon engagement. Avec mes collègues, on est tous d’accord là dessus. Et aussi, si l’on veut se faire connaitre pour pouvoir s’adresser à la population, il fallait un CRCM à l’image de la population. C’est vrai qu’il y a beaucoup de jeunes qui fréquentent les mosquées et je pense que le message pourrait mieux passer si des personnes "de leur génération" s’adressent à eux.
-Vous voulez donner une autre visibilité et une nouvelle image au CRCM, c’est ça ?
Exactement. C’est important. Nous en avons fait une priorité dans notre bureau. Une meilleure connaissance du CRCM, de ses activités, de ses prérogatives. Nous souhaitons également une meilleure connaissance et reconnaissance de la part de la communauté. Et pour cela, il faut travailler, être initiateur de projets.
-Et justement, quelles vont être vos prochaines actions, quelles sont vos priorités à la tête du CRCM Pays de la Loire?
D’une part, il est important de considérer le travail qui a déjà été fait. Il y a eu deux premiers mandats qu’il ne faut pas nier. Des personnes étaient là avant nous. Elles ont mené un travail qu’il faut conserver, améliorer et renforcer.
Aujourd’hui, notre priorité, c’est d’abord la communication vers les mosquées, la communauté et les fidèles. Nous allons poursuivre le travail de reconnaissance auprès des pouvoirs publics, c’est important.
Tout un tas d’autres services sont à mettre en place, comme les aumôneries dans les armées, les hôpitaux et les prisons. Les sépultures et les carrés musulmans aussi. Il y a une carence un peu partout. On s’est rendu compte que certaines tombes étaient mal orientées, alors que dans d'autres villes il n’y avait aucun espace aménagé.
Le dialogue interreligieux est également important à notre sens, parce que ça va vers la connaissance de l’autre, vers la tolérance et le respect d’autrui. Il ne faut pas négliger ce domaine là. Voilà, nos priorités. Mais il y a tellement de dossiers… on s’en chargera quand on aura les moyens, le temps et la capacité de s’y consacrer.
Aujourd’hui, notre priorité, c’est d’abord la communication vers les mosquées, la communauté et les fidèles. Nous allons poursuivre le travail de reconnaissance auprès des pouvoirs publics, c’est important.
Tout un tas d’autres services sont à mettre en place, comme les aumôneries dans les armées, les hôpitaux et les prisons. Les sépultures et les carrés musulmans aussi. Il y a une carence un peu partout. On s’est rendu compte que certaines tombes étaient mal orientées, alors que dans d'autres villes il n’y avait aucun espace aménagé.
Le dialogue interreligieux est également important à notre sens, parce que ça va vers la connaissance de l’autre, vers la tolérance et le respect d’autrui. Il ne faut pas négliger ce domaine là. Voilà, nos priorités. Mais il y a tellement de dossiers… on s’en chargera quand on aura les moyens, le temps et la capacité de s’y consacrer.
-Quels sont vos projets en cours ?
C’est le début. On ne veut pas aller trop vite non plus, pour ne pas donner de faux espoirs. On veut vraiment développer des projets viables. A court terme nous allons créer un conseil des imams de la région Pays de la Loire. Il se réunira régulièrement et aura pour objectif de produire une meilleure coordination et communication entre les mosquées. Et agir ainsi d'une façon homogène lors de certains grands moments de l'année ou quand un problème se présente, ponctuellement, ou pour parler de sujets importants touchant à la communauté afin que chaque imam puisse le traiter dans sa mosquée. Par exemple, le mariage civil avant le mariage religieux, une obligation de loi française que certains ignorent et qui cause beaucoup de problèmes dans des couples.
Lors de la dernière réunion de CA, nous avons également émis l’idée de travailler, à long terme cette fois-ci, sur la création d’un cimetière musulman. C’est un projet assez ambitieux qui demande beaucoup plus d’implications. On va y aller doucement quand même.
Lors de la dernière réunion de CA, nous avons également émis l’idée de travailler, à long terme cette fois-ci, sur la création d’un cimetière musulman. C’est un projet assez ambitieux qui demande beaucoup plus d’implications. On va y aller doucement quand même.
-Quel bilan tirez-vous des actions menées par la précédente équipe ?
Je les salue, d’ailleurs, car ils ont fait un travail remarquable. Son président était Medet Guven. Même si, comme dans toute structure, il peut y avoir des essoufflements, des moments où on peut baisser les bras et c’est un peu la difficulté, être constant dans le travail; les mandats durent trois ans. Mais sans eux nous n’en serions pas là aujourd’hui.
Qu’on-t-ils réalisé concrètement ?
Ils ont commencé un travail au niveau des nominations d’aumôniers sur la région. Sur les carrés musulmans également : des espaces ont été ouverts à Saint Nazaire. Dans certaines villes les orientations des tombes ont été a rectifiées, comme à Chateaubriand et Saint-Saint-Herblain. En ce qui concerne le dialogue interreligieux, un travail de communication a été mené mais il n’a pas atteint ses objectifs.
-En fait vous restez dans la ligne qui a été ouverte par les précédentes équipes ?
Oui. On va juste essayer de faire les choses correctement pour que l’on atteigne ces objectifs. On a trois ans.
-Vous êtes optimiste ?
Oui sincèrement. J’ai senti une réelle unité dans cette équipe. Et même si nous venons de différentes listes (RMF, RAMO et DITIB ndlr) nous avons eu la capacité de mettre ça de coté, c’est une bonne chose. Je sens qu’il y a une certaine unité et des compétences nouvelles qui sont là. Aujourd’hui, les personnes qui sont autour de moi sont issues du milieu associatif, avec une certaine expérience. Ils sont gestionnaires d’associations, pour la plupart universitaires ou du terrain. De plus, la moyenne d’âge n’est pas très élevée. Par exemple mon secrétaire général, Omer Demirel est un jeune de 22 ans!
-Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la composition de la communauté musulmane du Pays de la Loire ?
Sur un peu plus de 3 millions d’habitants sur la région, je dirai qu’il y a environ, 30 à 40 000 musulmans en Pays de la Loire. Ce n’est pas un chiffre officiel. Après, les grosses structures, les grosses mosquées sont sur Nantes et Angers, notamment. Mais dans le détail, je ne sais pas trop encore. C’est le début, et je n’ai pas encore rencontré les associations pour vous dire.
- Existe-t-il des besoins ou des demandes spécifiques exprimées par les musulmans de votre région ?
Justement c’est quelque chose que l’on ne connait pas encore, puisque l’on débute. C’est quelque chose qui va se faire, puisque nous avons prévu de visiter chaque mosquée au moins une fois dans l’année. Leur rendre visite et les écouter, surtout, pour voir ce qui va, ce qui ne va pas et procéder ainsi à une remontée d’information ; voir quels sont leur besoins et leurs difficultés, les soutenir et écouter leurs remarques. Ça, c’est un travail qui va être fait et qui nous permettra de répondre au mieux aux attentes des gens que nous représentons.