Sur le vif

Nouvelles inquiétudes sur la politique familiale

| Samedi 19 Avril 2008 à 01:04



Syndicats et associations s'inquiètent d'une possible baisse de l'allocation de rentrée scolaire (ARS) après celle des allocations familiales pour les parents d'adolescents confirmée cette semaine. Le gouvernement a assuré de son côté que les ajustements de la politique familiale ne visaient pas à réaliser des économies.
La modulation du montant de l'ARS suivant l'âge de l'élève est inscrite dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2008. Son barème doit être fixé dans un futur décret.
Cette situation est identique à celle de la majoration unique des allocations familiales à 14 ans qui se traduira, après la publication d'un décret dans les prochains jours, par une perte de près de 600 euros par enfant pour les familles, selon les syndicats.
Un haut responsable de la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf), la CGT, Force ouvrière et la CFTC ont protesté contre une série de mesures défavorables aux familles.
"Il y aura zéro perdant", a répliqué le ministre du Travail, Xavier Bertrand.
"C'est pas moins d'argent pour les familles", a dit pour sa part le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, "la France conserve la politique familiale dont elle a besoin".
A un journaliste de France 2 qui lui demandait si ces modifications ne se traduiraient donc pas par des économies, il a répondu : "Non, l'objectif c'est un redéploiement qui permet d'avoir une politique familiale soutenue."

Pour la CGT, au contraire, l'allocation de rentrée scolaire "est dans le collimateur gouvernemental".
"Cette allocation de 272 euros en 2007 pourrait être diminuée de manière importante pour les enfants du primaire et ne serait pas totalement compensée par des montants plus élevés pour ceux du collège ou du lycée", dit elle dans un communiqué.
Carte Familles nombreuses, baisse des allocations familiales, modulation de l'ARS, "les familles ne peuvent accepter de telles réformes dans le contexte économique" actuel, déclare le président du conseil d'administration de la Cnaf, Jean-Louis Deroussen, dans Le Parisien.
La thèse du "rééquilibrage" est fallacieuse, ajoute-t-il, car "on prend 138 millions d'euros" sur l'allocation versée à l'adolescence et "on redonne 40 millions d'euros" d'aides à la garde par des assistantes maternelles des enfants en bas-âge.
"Où va la différence ? Il faut que le gouvernement revoie sa copie et travaille plus sereinement", estime-t-il.
Selon Force ouvrière, "une fois de plus l'Etat est pris la main dans le sac".
La hausse des aides à la petite enfance "ne peut servir de justification sachant que cette mesure cache le désengagement financier de l'Etat en faveur des crèches et mode de garde collectif", poursuit le syndicat dans un communiqué.
"Rien n'assure que les économies iront bien au financement de la politique familiale", juge la CFTC qui demande au gouvernement des garanties et "la plus grande transparence quant à l'affectation des dépenses". Pour le syndicat, "c'est un nouveau coup dur pour les familles".