Un prêtre ouvrier, théologien de banlieue
Gilles Couvreur est né le 22 mars 1927 à Paris d’un père chef d’entreprise et d’une mère présidente de l’Action Catholique Indépendante (ACI). Après une licence de droit puis des études à Sciences Po ; il entre au séminaire d’Issy les Moulinaux pour y devenir prêtre.
C’est en 1950 qu’il rejoint la Mission de France poussé par une attirance vers les « païens », les non- chrétiens et les non-croyants. Après avoir été ordonné prêtre en 1955, il soutient une thèse sur le droit des pauvres et rejoint Saint Michel de Marseille, où il fait le choix d’un travail de peinture en Bâtiment. Sa vocation de prêtre ouvrier, entamée peu après la guerre d’Algérie, fut le point d’encrage de ses rencontres avec les musulmans.
« Sur les chantiers, parmi mes camarades peintres, nombreux étaient musulmans, originaires du Maghreb ou d’Afrique. De mon côté, comme l’a écrit avec grande lucidité, Père Claverie : « Je vivais comme dans une bulle ». Respectant certes la religion de mes compagnons mais me maintenant à distance puisque c’était une religion venue d’ailleurs » , écrivit Gilles Couvreur dans un numéro de Spiritus , en novembre 2002.
C’est en 1950 qu’il rejoint la Mission de France poussé par une attirance vers les « païens », les non- chrétiens et les non-croyants. Après avoir été ordonné prêtre en 1955, il soutient une thèse sur le droit des pauvres et rejoint Saint Michel de Marseille, où il fait le choix d’un travail de peinture en Bâtiment. Sa vocation de prêtre ouvrier, entamée peu après la guerre d’Algérie, fut le point d’encrage de ses rencontres avec les musulmans.
« Sur les chantiers, parmi mes camarades peintres, nombreux étaient musulmans, originaires du Maghreb ou d’Afrique. De mon côté, comme l’a écrit avec grande lucidité, Père Claverie : « Je vivais comme dans une bulle ». Respectant certes la religion de mes compagnons mais me maintenant à distance puisque c’était une religion venue d’ailleurs » , écrivit Gilles Couvreur dans un numéro de Spiritus , en novembre 2002.
Sa rencontre avec les musulmans
Deux évènements vont contribuer à le faire sortir de cette « bulle ».
Après dix ans passé au Maroc, l’un de ses anciens élèves devenu prêtre, se convertit à l’islam. i[« J’ai pu passer une soirée avec lui, à Casablanca, non pour le faire changer d’idée, mais pour le comprendre. […] Au retour du Maroc, j’ai acheté mon premier Coran et j’ai commencé à le lire » ]i, explique-t-il.
L’autre événement se déroule aux Minguettes, dans la banlieue de Lyon. Le Père Gilles Couvreur rencontre de nombreux militants contre le racisme l’exclusion et pour l’égalité de tous. Dans ce combat, il fut consterné que « la coexistence de ces deux "continents spirituels", le musulman et le chrétien, maintenant si proches, mais si différents dans leurs traditions religieuses respectives, ne questionnait pas les chrétiens et n’éveillait par leur curiosité. »
Rencontrant très régulièrement ces familles d’origines Marocaines, Algériennes ou Tunisiennes et dont les enfants nés en France fréquentaient « l’école de la République », il assistait « tout étonné à l’apparition, dans notre société, de « jeunes musulmans français » ; beaucoup se voulant français de nationalité et de culture, et choisissait d’être de religion musulmane ». C’est ainsi que sa conviction se renforça dans cette volonté de convivialité entre français chrétiens et français musulmans.
Au-delà de l’islam des banlieues, celui que les journalistes appelaient « l’islam des caves », Gilles Couvreur voulut découvrir l’islam dans sa réussite culturelle. Un voyage en Andalousie lui en donna l’occasion.
Après dix ans passé au Maroc, l’un de ses anciens élèves devenu prêtre, se convertit à l’islam. i[« J’ai pu passer une soirée avec lui, à Casablanca, non pour le faire changer d’idée, mais pour le comprendre. […] Au retour du Maroc, j’ai acheté mon premier Coran et j’ai commencé à le lire » ]i, explique-t-il.
L’autre événement se déroule aux Minguettes, dans la banlieue de Lyon. Le Père Gilles Couvreur rencontre de nombreux militants contre le racisme l’exclusion et pour l’égalité de tous. Dans ce combat, il fut consterné que « la coexistence de ces deux "continents spirituels", le musulman et le chrétien, maintenant si proches, mais si différents dans leurs traditions religieuses respectives, ne questionnait pas les chrétiens et n’éveillait par leur curiosité. »
Rencontrant très régulièrement ces familles d’origines Marocaines, Algériennes ou Tunisiennes et dont les enfants nés en France fréquentaient « l’école de la République », il assistait « tout étonné à l’apparition, dans notre société, de « jeunes musulmans français » ; beaucoup se voulant français de nationalité et de culture, et choisissait d’être de religion musulmane ». C’est ainsi que sa conviction se renforça dans cette volonté de convivialité entre français chrétiens et français musulmans.
Au-delà de l’islam des banlieues, celui que les journalistes appelaient « l’islam des caves », Gilles Couvreur voulut découvrir l’islam dans sa réussite culturelle. Un voyage en Andalousie lui en donna l’occasion.
Le Service des Relations avec l’Islam (SRI)
En 1991, par ses expériences multiples, Gilles Couvreur fut nommé au Service des Relations avec l’Islam. Il devient consulteur au Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux. i[« Six ans au SRI m’ont permis de rencontrer tant d’amis musulmans. […] L’islam est maintenant la voie de tant de mes concitoyens français ; je voudrais comprendre comment des gens de ma culture sont à l’aise dans ce chemin spirituel » ]i, avoue-t-il.
Il entreprend un voyage de trois mois au sein de monastères, d’abord en France puis au Maroc. i[« Me voici à lire le Coran 8 heures par jour. Au fil des semaines, […] je devenais moins étranger à l’univers du Coran. » ]i
Il entreprend un voyage de trois mois au sein de monastères, d’abord en France puis au Maroc. i[« Me voici à lire le Coran 8 heures par jour. Au fil des semaines, […] je devenais moins étranger à l’univers du Coran. » ]i
Gilles Couvreur dirige donc le SRI jusqu’en 1997. Ce secrétariat est un des organismes mis en place, dès 1974, par les évêques de l'Eglise Catholique de France. Il vise à maintenir des contacts réguliers avec des associations et des personnes appartenant à la religion musulmane, il conseille aussi les chrétiens (prêtres, religieux ou laïcs) que leur situation ou leur fonction amène à établir des liens plus suivis avec des croyants musulmans. Ainsi des rencontres sont organisées.
Tous les étés, du 1er au 8 juillet, le SRI organise une cession de formation sur l’islam. Cette session est uniquement ouverte aux chrétiens ou athées, qui, par leur travail ou leur expérience de vie, sont amenés à être en relation avec des musulmans et veulent donc en savoir un peu plus.
« Nous accueillons le plus souvent des instituteurs ou des professeurs de collège dont les élèves se questionnent à propos de l’islam, mais aussi de nombreux parents dont les enfants épousent des musulmans » , explique Cathy, secrétaire du SRI. « Chaque matin, des cours de théologie islamique sont donnés et, l’après-midi, on développe des sujets liés à l’actualité. Nous accueillons, durant la semaine, deux musulmans qui viennent nous parler de leur foi et de leur vie quotidienne dans l’islam, ainsi que deus couples mixtes qui nous expliquent leurs difficultés. »
De nombreuses initiatives sont mises en place dans toute la France afin d’ouvrir un dialogue serein et amical entre chrétiens et musulmans.
A l’image du Père Gilles Couvreur qui nous a quitté ce 6 mai 2006 à l’âge de 79 ans, le SRI constitue un véritable engagement dans la construction du « vivre ensemble. »
Tous les étés, du 1er au 8 juillet, le SRI organise une cession de formation sur l’islam. Cette session est uniquement ouverte aux chrétiens ou athées, qui, par leur travail ou leur expérience de vie, sont amenés à être en relation avec des musulmans et veulent donc en savoir un peu plus.
« Nous accueillons le plus souvent des instituteurs ou des professeurs de collège dont les élèves se questionnent à propos de l’islam, mais aussi de nombreux parents dont les enfants épousent des musulmans » , explique Cathy, secrétaire du SRI. « Chaque matin, des cours de théologie islamique sont donnés et, l’après-midi, on développe des sujets liés à l’actualité. Nous accueillons, durant la semaine, deux musulmans qui viennent nous parler de leur foi et de leur vie quotidienne dans l’islam, ainsi que deus couples mixtes qui nous expliquent leurs difficultés. »
De nombreuses initiatives sont mises en place dans toute la France afin d’ouvrir un dialogue serein et amical entre chrétiens et musulmans.
A l’image du Père Gilles Couvreur qui nous a quitté ce 6 mai 2006 à l’âge de 79 ans, le SRI constitue un véritable engagement dans la construction du « vivre ensemble. »