Une dispute sur la religion entre un chrétien et un musulman a viré à l’émeute, samedi 9 mars, à Lahore au Pakistan.
La veille, Sawan Masih, le chrétien, avait été arrêté par la police après que le musulman, Shahid Imran, l’eut accusé de blasphème envers la religion musulmane.
Ne se fiant qu'aux rumeurs, des musulmans s’en sont pris à la communauté chrétienne, minoritaire dans le pays. Plus de cent maisons de chrétiens ont été incendiées à Joseph Colony, le quartier chrétien de la ville située à l’est du pays, qui a été pris d’assaut par des centaines de musulmans.
Heureusement, aucune victime n’est à déplorer. La police a procédé à l’arrestation de quelque 150 personnes impliquées dans les violences. Le porte-parole du gouverneur de la province de Pendjab dont Lahore est la capitale a indiqué que les auteurs des violences seraient jugés par le tribunal antiterroriste.
Les autorités provinciales ont par ailleurs décidé d’accorder une compensation de 200 000 roupies (l’équivalent d’environ 1 600 €) à chaque famille chrétienne qui a vu partir en fumée son habitation. Les autorités prendront également en charge le coût des reconstructions.
Cependant, ces mesures sont loin de satisfaire les organisations des droits de l’Homme. « Au lieu d’enquêter sur l’affaire, la police a arrêté des chrétiens tandis que ceux qui ont commis les saccages et peuvent facilement être identifiés sur les images de télévision sont partis libres et impunis. Distribuer des chèques de compensation n’est pas une solution. Une action forte contre les responsables doit être garantie », a ainsi dénoncé Zohra Yusuf, présidente de la commission des droits de l’Homme du Pakistan (HRCP) des Nations Unies dans un communiqué.
Tahir Ashrafi, le président du Conseil des oulémas du Pakistan, l’une des plus hautes autorités religieuses du pays, a par ailleurs condamné ces violences. « Commettre des incendies criminels en réaction à de simples rumeurs, est immoral, illégal et l’islam ne le permet pas », a-t-il réagi.
Pourtant, dans le pays qui compte 97 % de musulmans, ce n’est pas la première fois que de telles rumeurs entraînent la persécution de chrétiens. Trop souvent, la loi sur le blasphème, qui prévoit la peine de mort pour les auteurs d’insultes au Prophète Muhammad et la prison à vie pour ceux qui brûleraient un verset du Coran, est instrumentalisée pour opprimer la minorité chrétienne.
Au mois d’août 2012, Rimsha en a fait les frais. L’adolescente chrétienne, accusée à tort d’avoir brûlé des versets du Coran, avait été emprisonnée trois semaines après qu’un imam eut fabriqué des fausses preuves pour la faire arrêter.
Lire aussi :
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Heureusement, aucune victime n’est à déplorer. La police a procédé à l’arrestation de quelque 150 personnes impliquées dans les violences. Le porte-parole du gouverneur de la province de Pendjab dont Lahore est la capitale a indiqué que les auteurs des violences seraient jugés par le tribunal antiterroriste.
Les autorités provinciales ont par ailleurs décidé d’accorder une compensation de 200 000 roupies (l’équivalent d’environ 1 600 €) à chaque famille chrétienne qui a vu partir en fumée son habitation. Les autorités prendront également en charge le coût des reconstructions.
Cependant, ces mesures sont loin de satisfaire les organisations des droits de l’Homme. « Au lieu d’enquêter sur l’affaire, la police a arrêté des chrétiens tandis que ceux qui ont commis les saccages et peuvent facilement être identifiés sur les images de télévision sont partis libres et impunis. Distribuer des chèques de compensation n’est pas une solution. Une action forte contre les responsables doit être garantie », a ainsi dénoncé Zohra Yusuf, présidente de la commission des droits de l’Homme du Pakistan (HRCP) des Nations Unies dans un communiqué.
Tahir Ashrafi, le président du Conseil des oulémas du Pakistan, l’une des plus hautes autorités religieuses du pays, a par ailleurs condamné ces violences. « Commettre des incendies criminels en réaction à de simples rumeurs, est immoral, illégal et l’islam ne le permet pas », a-t-il réagi.
Pourtant, dans le pays qui compte 97 % de musulmans, ce n’est pas la première fois que de telles rumeurs entraînent la persécution de chrétiens. Trop souvent, la loi sur le blasphème, qui prévoit la peine de mort pour les auteurs d’insultes au Prophète Muhammad et la prison à vie pour ceux qui brûleraient un verset du Coran, est instrumentalisée pour opprimer la minorité chrétienne.
Au mois d’août 2012, Rimsha en a fait les frais. L’adolescente chrétienne, accusée à tort d’avoir brûlé des versets du Coran, avait été emprisonnée trois semaines après qu’un imam eut fabriqué des fausses preuves pour la faire arrêter.
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