Sur le vif

Palestine: Mahmoud Abbas demande à Ismaïl Haniyeh de former le gouvernement

| Mardi 21 Février 2006 à 22:09



Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, a officiellement confié à Ismaïl Haniyeh, l'un des dirigeants du Hamas, la tâche de former le gouvernement, et celui-ci a laissé entendre qu'il acceptait.

Abbas a rencontré Haniyeh à Gaza et a remis à celui-ci une lettre d'accréditation. Haniyeh, qui a une réputation de pragmatique, a été tête de liste du Hamas aux législatives du 25 janvier, largement remportée par ce mouvement puisqu'il dispose désormais d'une majorité absolue au Conseil législatif palestinien.

Haniyeh, âgé de 43 ans, a cinq semaines pour mener à bien sa mission. Il a laissé entendre mardi soir qu'il acceptait de former le prochain cabinet, disant qu'il avait déjà entamé des consultations en ce sens.

"Nous avons entamé des consultations avec les factions palestiniennes(...) et cherchons à conclure l'accord de coalition le plus large possible, afin d'obtenir la confiance du parlement", a dit Haniyeh après son entretien avec Abbas.

Au moment où Haniyeh rencontrait Abbas, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice entamait par l'Egypte une tournée dans le monde arabe, dont Washington espère qu'elle contribuera à isoler le Hamas ainsi que l'Iran. Rice doit rencontrer mercredi le président égyptien, Hosni Moubarak.

Dans la lettre qu'il a remise à Haniyeh, Abbas, qui est membre du Fatah battu le 25 janvier, expose les grandes lignes de conduite d'un futur gouvernement dirigé par le Hamas, qu'il souhaite voir respecter les accords passés avec Israël depuis les années 1990, a déclaré un conseiller du président.

Les observateurs palestiniens de la scène politique prédisent une crise constitutionnelle si le Hamas continue de rejeter les objectifs de paix qu'Abbas veut voir poursuivis.

Avant ce premier tête-à-tête entre Abbas et Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas Khaled Méchaal, en visite à Téhéran, avait réaffirmé la position intransigeante du mouvement islamique en assurant que "parler à Israël est une perte de temps tant qu'il n'envisage pas de se retirer de la Palestine".

Méchaal a ajouté que l'Iran serait amené à jouer un rôle de plus en plus important désormais dans les affaires palestiniennes: "Eu égard aux défis auxquels nous voici confrontés, le rôle de l'Iran dans l'avenir de la Palestine va prendre plus d'importance".

"Si l'Occident ne fournit pas d'aide économique à la Palestine, elle pourra bénéficier du soutien des pays arabes et musulmans", a poursuivi Méchaal.