L’armée israélienne a fait quatre sorties cette nuit pour bombarder des objectifs dans la bande de Gaza. Selon les sources palestiniennes, les hélicoptères ont tiré trois roquettes sur un centre culturel du camp de réfugiés de Jabalya dans le nord de la bande de Gaza. A Deir el-Balah et à Khan Younes, dans le centre de la bande de Gaza, les hélicoptères ont causé d’importants dégâts matériels. Peu avant ces attaques israéliennes, les forces de sécurité palestinienne affrontaient les militants du Mouvement de la résistance islamique (Hamas). Selon une dépêche de l’Agence presse, ces affrontements ont fait 9 blessés.
Le forces de sécurité palestinienne reprochent au Hamas, les tirs de roquettes sur une localité israélienne située à la frontière nord de la bande de Gaza avec Israël. Ces tirs ont causé la mort d’un Israélien. Il fallait s’attendre à une réplique israélienne. Côté israélien, les sorties de cette nuit sont donc des mesures de représailles suite aux tirs de roquettes sur son territoire. Mais l’opération était attendue côté palestinien depuis la relance des attaques suicide la veille, le 12 juillet 2005.
L’après attaque suicide
Le schéma est connu des acteurs du conflit. Chaque attaque suicide palestinienne est revendiquée et la cassette d’adieu du kamikaze est diffusée. Sa localité d’origine est ainsi connue. Suit une intervention de l’armée israélienne dans la localité, généralement contre des objectifs symboliques palestiniens. Quant la nouvelle de l’attaque suicide est diffusée, les réseaux téléphoniques sont automatiquement surchargés des deux côtés. Côté israélien pour s’informer de l’état des siens et côté palestinien pour prévoir le lieu de la riposte.
Le secteur concerné est alors bouclé. Les postes de la sécurité palestinienne, cibles ordinaires de ces attaques ainsi que les centres d’activités des organisations palestiniennes, sont immédiatement désertés. Les services médicaux de la zone se mettent aussi en alerte. Chacun attend que passe l’attaque pour reprendre ses activités ou secourir les victimes.
La famille du kamikaze se dépêche de vider sa maison des effets qu’elle peut rapidement sauver avant l’arrivée des bulldozers israéliens qui démolissent la maison familiale. Selon les spécialistes de la question, l’usage populaire veut que la famille du kamikaze garde la tête haute. En public, elle peut même approuver le geste. Mais en privé le discours est généralement à l’incompréhension.
L’attaque suicide du 12 juillet 2005, fut menée par Ahmed Abou Khalil, 18 ans, originaire de Atil, non loin de Tulkarem à quelques dizaines de kilomètres de Netanya. Ce jour-là, le jeune garçon venait d’obtenir son baccalauréat. Tout un symbole pour le Jihad islamique qui revendique l’opération.
Un coup de plus contre Mahmud Abbas
Une heure avant cette opération qui a tué deux Israéliens et en a blessé une trentaine dans un centre commercial de Netanya, un Palestinien avait été blessé par l’explosion de sa camionnette bourrée d’explosifs. Selon certaines sources israéliennes, il s’agirait d’une action de punition de la victime qui est soupçonnée de travailler pour les renseignements israéliens. Cette première explosion avait probablement pour effet de distraire l’armée israélienne afin de permettre à Ahmed Abou Khalil de mener son opération.
Cette escalade de violence, après cinq mois de trêve, est un nouveau coup porté à l’action de l’Autorité palestinienne. Sur le terrain, la signature de la trêve n’a pas mis fin aux incursions de l’armée israéliennes dans les villes palestiniennes avec les exactions d’usage à l’encontre des habitants. Les villages des Kafr Raei, Alar et Saïda, au nord de Tulkarem ont connu ces descentes durant les semaines qui ont précédé l’attaque sur Netanya.
L’Autorité palestinienne est déjà confrontée à des questions de sécurité dans les villes sous son contrôle. Le tableau de ces affrontements entre les forces palestiniennes et les militants du Hamas au moment où le retrait des troupes israéliennes de la bande de Gaza est programmé, où quelques prisonniers palestiniens ont été libérés donne la mesure de la complexité de la situation que doit affronter l’équipe de Mahmud Abbas.