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Panique à Bagdad : plus de 850 morts

Rédigé par Bensilmane Hafida | Jeudi 1 Septembre 2005 à 00:00

A Bagdad plus de 850 chiites pourraient avoir trouvé la mort hier dans un mouvement de panique au cours d'une procession religieuse sur un pont du Tigre. Une rumeur sur la présence de kamikazes au sein de la foule créant un mouvement de panique est à l'origine du drame.



A Bagdad plus de 850 chiites pourraient avoir trouvé la mort hier dans un mouvement de panique au cours d'une procession religieuse sur un pont du Tigre. Une rumeur sur la présence de kamikazes au sein de la foule créant un mouvement de panique est à l'origine du drame.

 

 

Une rumeur …

 

Des milliers de pèlerins traversaient le pont Al-Aïmah séparant les quartiers Adhamiyah et Kazimiyah, au centre-nord de la capitale, pour rejoindre le mausolée de l'imam Moussa al-Kazim, dont les chiites d'Irak célébraient l'anniversaire de la mort. Plus de 250.000 pèlerins étaient venus de tout l'Irak pour l'événement. La barrière de sécurité du pont a cédé sous la poussée de la foule en proie à la peur suite à une rumeur signalant la présence de kamikazes avec des ceintures d'explosifs. La plupart des victimes ont été piétinées sur le pont d'autres ont tout simplement plongé ou basculé, dix mètres plus bas, dans le Tigre, où elles se sont noyées. Le Dr Hamid Jassim, responsable de l'équipe médicale qui accompagnait les pèlerins, a précisé que 'la plupart des victimes sont décédées d'asphyxie ou ont été piétinées à mort'. 'La plupart des personnes paniquées qui ont sauté dans le Tigre ont survécu avec des fractures. D'autres se sont noyées parce qu'elles ne savaient pas nager'.

 

 

'La plupart étaient des femmes et des enfants'

 

'La plupart étaient des femmes et des enfants', a déclaré une source proche du ministère de l'Intérieur. Des centaines de chaussures abandonnées sur le pont témoigne de l'ampleur de la tragédie. Tandis que des imams sunnites invoquaient le «destin» et la «fatalité», des responsables chiites ont affirmé que la rumeur avait été lancée délibérément pour provoquer la panique conduisant à la tragédie.

La journée avait commencé par des tirs de mortiers contre un mausolée chiite faisant au moins sept morts parmi des civils. Un groupe armé sunnite lié au réseau Al-Qaïda en Irak, La Djaïch al Taïfa al Mansoura ('L'Armée de la secte victorieuse'), un mouvement sunnite peu connu, a revendiqué ces tirs sur un site internet.

'A 22h30, le bilan était de 852 morts et il continuait de s'alourdir', a déclaré le Dr Jaseb Latif Ali, le ministère irakien de la Santé, qui avait déclaré précédemment que les autorités s'attendaient à un total d'un millier de morts.

 

Trois jours de deuil national

 

Le président Djalal Talabani a parlé 'd'une immense tragédie qui laissera une cicatrice sur nos âmes.' Ibrahim Jaafari, premier ministre, a immédiatement décrété trois jours de deuil national. Le ministre irakien de la Santé, Abdel Mouttaleb Mohammed Ali, a publiquement appelé à la démission de ses homologues de l'Intérieur et de la Défense, les rendant responsables de la bousculade mortelle de Bagdad.

Le Premier ministre Dominique de Villepin a assuré mercredi le gouvernement irakien de 'l'entière solidarité de la France'.