La mobilisation du moment contre le racisme et les violences policières en France, portée par la vague d'indignation générée par la mort de George Floyd aux Etats-Unis, est historique et elle ne s’essouffle pas. Près de deux semaines après un rassemblement massif organisé devant le Tribunal de grande instance de Paris à l’appel du comité La vérité pour Adama, des milliers de personnes se sont de nouveau rassemblées dans la capitale, samedi 13 juin, cette fois Place de la République.
Quelque 15 000 personnes, de source émanant de la préfecture de police, étaient présents, 120 000 selon les organisateurs ; un sacré grand écart. Mais au-delà de l’éternelle guerre des chiffres, il est un fait : la Place de la République était noire de monde, comme en attestent d’impressionnantes images largement partagées sur les réseaux sociaux, signe d'une démonstration de force générée par une grande détermination de manifestants à dénoncer, aujourd’hui plus que jamais, le racisme, les abus de pouvoir et les violences policières, malgré les restrictions sanitaires toujours en vigueur.
Quelque 15 000 personnes, de source émanant de la préfecture de police, étaient présents, 120 000 selon les organisateurs ; un sacré grand écart. Mais au-delà de l’éternelle guerre des chiffres, il est un fait : la Place de la République était noire de monde, comme en attestent d’impressionnantes images largement partagées sur les réseaux sociaux, signe d'une démonstration de force générée par une grande détermination de manifestants à dénoncer, aujourd’hui plus que jamais, le racisme, les abus de pouvoir et les violences policières, malgré les restrictions sanitaires toujours en vigueur.
Une bataille qui doit engager l’ensemble de la société
C’est une foule composée de personnes de tous les âges, de toutes les couleurs et de diverses origines tant ethniques que géographiques, qui nous est amené à voir. « Je suis venue de Grenoble pour manifester contre le racisme que trop de gens doivent subir encore aujourd’hui à cause de la couleur de leur peau dans toutes les sphères de la société, à commencer par le monde du travail », déclare auprès de Saphirnews Fatou.* « Cela n’est pas seulement le problème d’une communauté, mais de toute la société », nous indique Oussama.*
« Pas de justice, pas de paix ! » Ce mot d’ordre des organisateurs a été parmi les plus scandés par la foule, haranguée par Assa Traoré. Devenue égérie de la lutte contre les violences policières, celle qui réclame vérité et justice pour son frère mort en 2016 des suites d’une interpellation policière a exhorté la foule à ne pas avoir peur de dénoncer le racisme et les abus exercés par des forces de l’ordre.
« Pas de justice, pas de paix ! » Ce mot d’ordre des organisateurs a été parmi les plus scandés par la foule, haranguée par Assa Traoré. Devenue égérie de la lutte contre les violences policières, celle qui réclame vérité et justice pour son frère mort en 2016 des suites d’une interpellation policière a exhorté la foule à ne pas avoir peur de dénoncer le racisme et les abus exercés par des forces de l’ordre.
« On est chez nous ! »
L’enthousiasme a néanmoins vite cédé la place à une grande frustration parmi les manifestants. Et pour cause : si le rassemblement a été « toléré » par le ministère de l’intérieur, aucun départ de la Place de la République vers l’Opéra, voulu par les organisateurs, n'a été possible, les forces de l’ordre ayant bloqué les axes sur ordre de la préfecture de police. La manifestation s’est tout bonnement transformée en un rassemblement statique, qui s’est tout de même bien déroulée jusqu’au moment de la dispersion, et ce malgré la provocation de militants de Génération Identitaire.
Des membres de ce groupuscule d’extrême droite ont déployé du haut d’un toit une banderole dénonçant le « racisme anti-blanc » avec le hashtag #WhiteLivesMatter (« La vie des Blancs compte »), revendiqué par les suprématistes blancs en opposition à Black Lives Matter. Une banderole finalement rapidement déchirée par des habitants de l’immeuble, sous les applaudissements des manifestants.
« Tout le monde déteste le fascisme ! » ou « Pas de fachos dans notre quartier ! Pas de quartier pour les fachos ! », ont-ils crié. Puis après des « On est chez nous ! », une Marseillaise a plus tard été entonnée, relève-t-on. « Contre le racisme et la violence policière, merveilleuse Marseillaise place de la République. Justice pour Adama Traoré », a tweeté le patron de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, présent.
« Tout le monde déteste le fascisme ! » ou « Pas de fachos dans notre quartier ! Pas de quartier pour les fachos ! », ont-ils crié. Puis après des « On est chez nous ! », une Marseillaise a plus tard été entonnée, relève-t-on. « Contre le racisme et la violence policière, merveilleuse Marseillaise place de la République. Justice pour Adama Traoré », a tweeté le patron de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, présent.
Le besoin de vérité et de justice chevillé au corps
Adama Traoré est devenu le visage des victimes de violences policières en France. Ces dernières ne sont pas oubliées : de nombreux noms ont d’ailleurs été rappelés à la foule. Vérité et justice, c’est ce que réclament inlassablement les familles et leurs soutiens malgré les entraves qu’elles déclarent subir, faute d’une reconnaissance de leurs souffrances.
Lire aussi : La quête de vérité et de justice racontée dans une bouleversante Lettre à Adama par Assa Traoré
« On assiste à un problème de racisme structurel dans les forces policières. (…) Je crois qu’il manque une reconnaissance et une acceptation de ce problème », tranche Julien,* pour qui « cette évidence » n’a pas encore été admise du gouvernement. Quelques jours plus tôt, Christophe Castaner a prôné « une tolérance zéro contre le racisme » dans la police mais les réponses apportées n’ont, en plus, d’avoir trop peu convaincu, ont généré une colère dans les rangs des forces de l’ordre et leurs syndicats. Une forme manifeste du déni dénoncé par les protestataires, parmi lesquels figurait Laurence Cohen.
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« On assiste à un problème de racisme structurel dans les forces policières. (…) Je crois qu’il manque une reconnaissance et une acceptation de ce problème », tranche Julien,* pour qui « cette évidence » n’a pas encore été admise du gouvernement. Quelques jours plus tôt, Christophe Castaner a prôné « une tolérance zéro contre le racisme » dans la police mais les réponses apportées n’ont, en plus, d’avoir trop peu convaincu, ont généré une colère dans les rangs des forces de l’ordre et leurs syndicats. Une forme manifeste du déni dénoncé par les protestataires, parmi lesquels figurait Laurence Cohen.
« Aujourd’hui, quand on est jeune, qu’on a la peau noire ou qu’on n’est pas habillé de manière classique, on se fait davantage contrôler », nous indique la sénatrice du Val-de-Marne. « Pour éviter ces abus intolérables qui crée des tensions et des discriminations, nous (les élus du Parti communiste au Sénat dont elle est membre, ndlr) avions déposé une proposition de loi (en 2015) qui a malheureusement été rejetée », poursuit-elle, espérant que le débat puisse être de nouveau ouvert au Parlement.
Le chemin menant au changement est encore long, semé d’embûches, mais la soif d’égalité est là, tenace, et elle n’attend que d’être étanchée par la « génération Adama ».
*Les prénoms ont été modifiés.
Mise à jour lundi 15 juin : « On est tous juifs », lance Assa Traoré à la manifestation contre le racisme à Paris, comme en témoigne cette vidéo qui offre une réponse à la polémique naissante autour des insultes antisémites entendues au cours du rassemblement.
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