Sur le vif

Phinéas devant les Assises pour profanation et agressions racistes

Rédigé par Laila Elmaaddi | Lundi 21 Mai 2007 à 10:08



Aujourd'hui s'ouvre devant la cour d'assises du Rhône, à Lyon, le procès de Mickaël Tronchon, alias Phinéas. Il avait revendiqué l'agression de deux Français d'origine maghrébine, près de Lyon et à Paris, et la profanation du cimetière juif de Lyon en août 2004.

Agé de 27 ans, le jeune homme avait revendiqué ses actes auprès de la police et des médias dont il souhaitait attirer l'attention, au nom d'un groupuscule d'extrême droite, déclenchant un branle-bas de combat médiatique et policier.

Celui qui s'est finalement révélé être un jeune raciste solitaire, s'était rendu à la police une dizaine de jours plus tard.

Mickaël Tronchon est accusé d'avoir d'abord tenté de tuer à coups de hache un jeune Français d'origine maghrébine, à Villeurbanne (Rhône), début août 2004, le blessant grièvement et prenant la fuite à l'arrivée de témoins.

Constatant le peu d'écho médiatique de cette agression, qu'il avait pourtant revendiquée par un appel téléphonique au commissariat de Lyon, il avait décidé de profaner le cimetière juif de Lyon.

Dans la nuit du 8 au 9 août 2004, il est soupçonné d'avoir inscrit plusieurs slogans racistes à la peinture noire ("Invasion islamique résistance", sic, "Adolf Hitler"...), ainsi que des croix gammées - à l'envers - et des croix celtiques, souillant une soixantaine de tombes.

Quelques jours plus tard, à Paris, Mickaël Tronchon avait envisagé de tuer François Hollande, qu'il considérait comme un partisan de l'immigration et du mariage homosexuel. Il avait renoncé et finalement revendiqué l'agression d'un musulman de 60 ans, frappé alors qu'il revenait de la mosquée dans le 12e arrondissement, et qu'il pensait avoir tué.

Le lendemain, le jeune homme s'était rendu au commissariat du 18e arrondissement de Paris, effectuant un salut hitlérien et revendiquant les agressions et la profanation.

Les enquêteurs ont établi que contrairement à ses déclarations, le jeune homme, dont la culture idéologique est très limitée, avait agi seul, sans soutien de groupes néo-nazis.

Né à Pontarlier (Doubs) d'une mère ouvrière et d'un père qui ne le reconnaît pas, Mickaël Tronchon a eu une enfance perturbée, ballotté entre familles d'accueil et foyers, en raison des problèmes d'alcoolisme et de dépression de sa mère.

Il a expliqué sa haine des Arabes par des brimades reçues alors qu'il était adolescent, dans un foyer lyonnais où il avait été placé après le décès de sa mère.

Le procès est prévu jusqu'à vendredi.