Pierre et Mohamed, entre fiction et réalité

Deux garçons, deux amis, voulaient être des hommes
Ils sont nés tous les deux à Amiens, dans la Somme
De galère en chômage, délinquants aux abois
C’est dans une prison qu’ils ont trouvé la foi.

Ils ont été cadrés, plus de drogue, plus d’alcool
Dans cette société, on leur confiait un rôle
Ils allaient devenir combattants en Syrie
Quelques prédicateurs donnaient sens à leur vie.

Mais là-bas le combat, et le sang et la peur
Ils se sont regardés ont compris leurs erreurs
Et ils sont revenus malheureux et contrits
Acceptant la justice promise du pays

Un retour en prison, mais si Pierre est déçu
Mohamed son ami, lui, a été déchu
En ce binational doublement condamné
En perdant son pays, perd son identité.

Ce poème est un conte, rien de ça n’est réel
On ne me fera pas croire tout autour de Noël
Qu’ici, dans mon pays, on puisse innocemment
Punir nos délinquants en fonction des parents.

Mais qu’est-il devenu, le mot égalité ?
Est-ce pour racoler ceux que « l’identité »
Excite au plus haut point ? C’est flatter leurs instincts
Les plus bas les plus vils au non du bien commun ?

Mais pourquoi faudrait-il renoncer au lynchage ?
Et quelques pendaisons et quelques caillassages ?
Si en place de grève, on les guillotinait ?
Bah je quitte la plume, là je suis fatigué.