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Plages vides, maîtres nageurs au « chômage » à Dakar : la faute au Ramadan

Rédigé par pouf.badaboum@gmail.com | Dimanche 13 Septembre 2009 à 06:01

Pendant les grandes vacances, les plages et les boîtes de nuit ne désemplissent dans les villes côtières, notamment à Dakar. Ces lieux sont fréquentés en famille ou entre amis. Mais, cette année, les vacances coïncidant avec le Ramadan, nombreux sont des maîtres nageurs et de gérants de dancing qui se tournent les pouces. De Dakar à Gorée, le constat est partout le même, la faute au Ramadan.



Plages presque vides, des maîtres nageurs qui se tournent les pouces, des propriétaires de tentes et parapluies à louer qui attendent désespérément des clients, des boîtes de nuit momentanément fermées, le temps du Ramadan.Le jeûne a des répercussions certaines sur ces secteurs d’activité. De Dakar à Gorée, le constat est partout le même. Les plages sont de moins en moins fréquentées par les populations. Il en est de même pour les boîtes de nuit qui sont fermées, faute de clients en ce mois d’abstinence. Résultats, des maîtres nageurs et des gérants de dancing attendent en vain des clients.

Pour la plupart des habitants rencontrés à l’île de Gorée et au centre ville de Dakar, « ces vacances 2009 n’ont pas la même saveur que celles précédentes » parce que coïncidant avec le mois de Ramadan. A Gorée, c’est un phénomène inhabituel en cette période de vacances. Plage presque vide. Un seul bruit vient interrompre le silence inhabituel, celui des vagues.

Daniel, un maître nageur, qui n’a souvent pas de temps pour la presse (écrite) le jour, lit tranquillement son journal. « Depuis ce matin je fais les mots croisés du fait qu’il y a personne à la plage. J’avais l’habitude de lire mes journaux tard dans la nuit, mais Ramadan oblige » explique-t-il avant de regretter la coïncidence entre Ramadan et vacances. « Certes, il y a toujours eu le Ramadan mais cette année le jeûn arrive au début des vacances ». Ce qui constitue un manque à gagner chez les propriétaires de parapluies. Badara Gueye, est l’un d’eux : « Depuis le début du ramadan, les parapluies ne sont pas loués. Les vacanciers viennent en petit nombre. C’est un manque à gagner énorme pour cette année ». Une ambiance contraire à celle de la veille du début du jeûne. « Le vendredi 22 août, y avait plein de monde à la plage » rappelle Badara Gueye.

Et de renchérir, avec la conjoncture, « les fêtards ne peuvent pas s’occuper et de leur divertissement et de leur ndogou ». Dans ce sillage, Ibrahima D., qui vient juste d’obtenir son Bfem (Brevet de fin d’études moyennes) se désole du fait qu’il y a le ramadan. « J’ai commencé mes vacances il y a seulement un mois et voila le Ramadan. Je vais bientôt commencer les cours de vacances ce qui veut dire ni plage ni football ».

Chez les élèves du primaire, le Ramadan pendant les vacances est une période propice pour l’apprentissage du jeûn en ce sens que dans notre culture sénégalaise, il est rare de voir un enfant jeûner pendant l’année scolaire. Les parents ont tendance à dire à leur progéniture d’attendre le week-end pour jeûner. « Ce mois de Ramadan ci sera un mois d’apprentissage pour les élèves de primaire », indique un jeune élève. Mais pour Ibrahima « ce sera dur pour ces derniers s’ils commencent les cours de vacances ».

A Dakar, des personnes rencontrées se réjouissent de cette coîncidence entre vacances scolaires et Ramadan. Selon Mansour, l’un d’eux, cela permettra aux élèves et étudiants de passer plus de temps en famille. « Les élèves et étudiants passeront plus de temps en famille qu’entre amis. Le mois de Ramadan est une période de spiritualité, de partage, d’union entre les membres des familles, un événement majeur pour tous les musulmans qui, d’une façon ou d’une autre, ne manqueront pas de le célébrer comme il se doit » confie-t-il.


Source : SUD QUOTIDIEN
Auteur : Aïssatou DOUCOURE - 8 septembre 2009