Le 16 décembre avait lieu le conseil d’administration de l’université Pierre et Marie Curie. Une motion particulière fut votée et approuvée par la majorité des élus étudiants et professeurs. Mais en quoi consiste elle ? Elle « se prononce pour le non-renouvellement de l'accord d'association U.E. - Israël et demande aux enseignants-chercheurs, exerçant dans les universités israéliennes, de prendre clairement et rapidement position sur la situation concrète faite aujourd'hui tant aux enseignants-chercheurs des universités palestiniennes qu'à leurs étudiantes et étudiants ».
Avec 22 votes pour, 4 contres et 6 abstentions, la motion a été adoptée avec la majorité.
La bataille médiatique…
Après le communiqué de presse fait à l’AFP par le président de Paris VI sur la décision de non renouvellement des accords d’association scientifique entre l’UE-Israël, l’association Paix Maintenant prononce une pétition contre le boycotte des universités israèliennes. « Le boycotte des universités est un boycotte de la paix » dénonce t’elle. Ajoutant : « ne pas renouveler son accord cadre de coopération universitaire avec Israël est à la fois profondément injustifié et contre productif, si l’on veut vraiment œuvrer pour la paix ».
Pourtant la décision du conseil d’administration s’explique : « le renouvellement de l'accord d'association Union Européenne - Israël, en particulier en matière de recherche (6ème PCRDT), constituerait un soutien à la politique actuelle de l'Etat israélien et serait en contradiction avec l'article 2 de cet accord ('Les relations entre les parties, de même que toutes les dispositions du présent accord, se fondent sur le respect des droits de l'homme et des principes démocratiques qui inspirent leurs politiques internes et internationales et qui constituent un élément essentiel du présent accord'). »
En outre le président de Paris VI s’était rendu, en mission officielle mandatée par le Quai d'Orsay, à l’université Al Najah de Naplouse. Constatant de lui-même les faits et les conséquences de l’occupation israélienne.
Une association étudiante stigmatisée sur de la spéculation
Faisant suite à ce vote, l’association étudiante Averroès, qui a vu le jour l'année dernière lors des élections universitaires, est montrée du doigt par le site Proche-orient.info. Que des étudiantes militent avec leur Foulard semble poser problème… Dans un entretien accordé au site, Gaël Lapeyronnie, responsable de l’UNEF, assure « je ne sais pas (si les militants sont des islamistes ndlr). Je peux seulement dire que les filles qui militent avec eux sont voilées ». Amalgame simpliste ?
Une chose est sûre, Averroès a « toujours collaboré et milité avec d’autres associations, tel ATTAC, l’OSEA, et même l’UNEF! Ne craignant ni l’ouverture ni la diversité culturelle » affirme un militant. Ajoutant « d'autant plus que l'UNEF avait auparavant exprimé, par la voie de son chargé de relations avec les autres associations étudiantes Julien Siebat, son désir de nouer des relations amicales entre l’UNEF P6 et l’association Averroès ».
En outre d’après le même site, il semblerait que « les militants d’Averroés sont les seuls qui distribuent des tracts dans des enveloppes fermées. Ils n’en donnent pas à tout le monde. Ils font un test, ils disent une phrase en arabe et si l’autre répond bien ils lui donnent un tract. » Témoignage curieux, sachant que la grande majorité des militants sont francophones et natifs de France, ignorant pour la plupart la langue arabe… « Les enveloppes fermées, c’est de la pure diffamation ! » s’insurge un membre actif de l’association, « la plupart des tracts distribués par Averroès sont aussi à l’initiative d’autres associations ».
Une association, est elle communautaire quand elle est ouverte à d’autres ? « Je peux simplement dire que les filles qui militent avec eux sont voilées »…