Sur le vif

Port du voile au lycée, menaces de mort envers le proviseur... le point sur l'affaire

Rédigé par Benjamin Andria | Mardi 5 Mars 2024 à 15:25



La ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, s'est rendue, mardi 5 mars, au lycée Maurice Ravel, dans le 20e arrondissement de Paris, en « soutien total » au proviseur menacé de mort en ligne. Celui-ci avait demandé à des élèves d’enlever leur voile dans l'enceinte de l'établissement en vertu de la loi de 2004 interdisant le port de signes religieux ostentatoires à l’école.

L'incident a eu lieu mercredi 28 février. Des menaces de mort à l'encontre du proviseur ayant été constatées sur les réseaux sociaux, une enquête a été ouverte pour cyberharcèlement par le parquet de Paris. Selon le rectorat de Paris, l’incident a « été repris et détourné sur les réseaux sociaux, générant des propos diffamatoires et des menaces ».

Selon le parquet, cité par l'AFP, deux plaintes ont été déposées, l'une par l’élève, majeure et scolarisée en BTS, pour « violences n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail », l'autre par le proviseur pour « acte d’intimidation envers une personne participant à l’exécution d’une mission de service public pour obtenir une dérogation aux règles régissant ce service ».

L'élève affirme, selon Le Parisien, avoir été « poussée » et « tapée violemment au bras » par le proviseur, tandis que ce dernier déclare avoir souhaité « entraîner vers la sortie de l’établissement » l’élève mais qui, « devant la montée de tension et pour éviter l’altercation », a choisi de se retirer pour laisser la place à la police. L'entrée du lycée a été bloquée, vendredi 1er mars, par des dizaines de jeunes arborant une banderole. Dessus était marqué « Elève frappée, lycée bloqué ». Le blocus avait alors entraîné l'annulation des cours.

Nicole Belloubet a dénoncé des « attaques inacceptables » et des « approximations avec la réalité des faits (qui) peuvent être extrêmement dangereuses ». Rappelant l'assassinat de Samuel Paty en 2020, elle a appelé à la « sérénité ». La veille de sa venue au lycée Maurice.Ravel, à l'appel de plusieurs syndicats, quelque 150 chefs d'établissements se sont réunis devant la Sorbonne à Paris pour soutenir leur collègue et témoigner des difficultés qu'ils traversent au quotidien. La situation est actuellement suivie par l’académie et les services de police « pour garantir la sécurité de l’ensemble des élèves et des personnels de l’établissement ».