Religions

Pourquoi la reprise de la prière du vendredi dans les mosquées de France est recommandée après le 22 juin

Rédigé par Lina Farelli | Vendredi 29 Mai 2020 à 19:45



Un décret autorise depuis le 23 mai l’organisation des cérémonies religieuses dans les lieux de culte en France.

Tandis que les églises, synagogues, mosquées et temples reprennent doucement vie, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a réitéré, vendredi 29 mai, au lendemain des annonces gouvernementales assouplissant des contraintes à partir du 2 juin, son appel à différer la reprise au 3 juin 2020.

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Un temps nécessaire pour « mesurer l’impact de la deuxième étape de déconfinement »

Parce que la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19 n'est pas encore terminée, cette reprise est appelée à être progressive. « Débuter par deux ou trois des cinq prières journalières, puis fixer de nouvelles étapes en fonction de la situation sanitaire de notre pays. Regrouper certaines prières comme dohr et asr (les prières de l'après-midi, ndlr), pourrait être une mesure envisageable », indique l’instance.

Elle affirme, en outre, que « la fixation du seuil maximal de fréquentation, qui peut être supérieur à 10, est sous la responsabilité des organisateurs qui doivent s’assurer du strict respect de la règle de la distanciation physique d’au moins un mètre entre deux personnes ». « Celle-ci se traduit par une superficie individuelle d’environ 4 m² par personne. En particulier, les fidèles doivent se saluer sans aucun contact physique », signifie aussi le CFCM, qui rappelle, entre autres recommandations, l’obligation du port du masque pour les personnes âgées de plus de 11 ans.

S’agissant de la prière de vendredi « qui fait partie des grands rassemblements sur lesquels pèsent encore des contraintes fortes », le CFCM « recommande vivement de la différer au-delà du 22 juin 2020, le temps de mesurer l’impact de la deuxième étape de déconfinement ».

« Créer un climat de sérénité essentiel à toute prière »

Pour l’institution, « l’extrême prudence, la vigilance excessive et la méfiance dictées par les risques encourus entraînent inéluctablement un manque de sérénité qui est l’essence même de la prière et du recueillement ». La reprise doit se faire à la condition que les responsables de mosquées puissent être « en mesure de créer ce climat de sérénité essentiel à toute prière ».

Depuis la parution du décret autorisant la reprise des cultes, les mosquées ont annoncé l'ouverture progressive de leurs portes aux fidèles à des dates qui diffèrent selon leur capacité et leur organisation.

La Grande Mosquée de Paris a ainsi annoncé la reprise d'« une vie cultuelle (presque) normale » à partir du 2 juin. Plusieurs mosquées du Rhône, à l'image de la Grande Mosquée de Lyon, ont fait savoir, pour leur part, qu'elles accueilleront, dans un premier temps, leurs fidèles pour quelques prières quotidiennes à partir du 2 juin. La reprise de la prière du vendredi est actée pour ces mosquées rhodaniennes au 19 juin, une décision très proche des recommandations du CFCM. En revanche, la Grande Mosquée de Perpignan organise dès ce 29 mai la prière du vendredi, et ce dans le respect des consignes de sécurité.

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