Ensuite c’est une série de photos prises par satellite et montrant des installations qui, toujours selon Mr Powell, abriteraient des armements chimiques. Ces photos ont été prises entre le 10 et 22 novembre, soit après le retour des inspecteurs de Nations Unis.
Pour le chef de la diplomatie américaine, les documents les plus compromettants ont été cachés par le régime au domicile des scientifiques irakiens pour que les inspecteurs ne puissent les trouver. Des scientifiques menacés de mort s’ils coopèrent avec les équipes de Hans Blix ou Mohammed El-Baradeï. Les inspecteurs sont en permanence sous la surveillance des services de renseignement irakiens, a-t-il ajouté.
«Saddam Hussein et son régime n’ont fait aucun effort pour désarmer, comme le lui demandait la communauté internationale». «Il est déterminé à mettre la main sur une bombe nucléaire», a averti Powell. De plus, a-t-il affirmé, l’Irak est lié avec les groupes terroristes, notamment Al Qaïda, tout en sachant que Saddam est connu pour sa dictature laïque, s'opposant à toute dissension politique...
Des preuves sans preuves…
Des photos, une bande sonore, sont des pièces qui ne peuvent être présentées comme preuves. Powell lui-même l’avait reconnu en prévenant qu’il ne présentera pas de preuves dites « flagrantes ». Ces pièces sont utilisées pour convaincre l’opinion publique. Une opinion gagnée déjà par la campagne de désinformation qui fut menée pour la guerre du Golfe en 1991. On se souviendra du documentaire monté de toutes pièces et qui fut montré sur toutes les chaînes de télévision mettant en scène des soldats irakiens envahissant un hôpital et s’ accaparant des couveuses, tuant ainsi les bébés prématurés (cf Tyrannie de la Communication, Ignacio Ramonet). De plus l’armée irakienne fut présentée comme la quatrième puissance militaire mondiale, et donc comme une menace pour le monde. Il fut démontré par la suite que l’Irak ne fut jamais une puissance militaire aussi impressionnante qu’on nous l’ait montré…
Les Américains veulent la guerre à tout prix avec pour arme le mensonge, l’histoire nous l’a montré. La France aura-t-elle le courage de continuer d’affirmer sa position, jusqu’à user de son droit de veto ?