Sur le vif

Près de 15 % des Français sous le seuil de pauvreté

Rédigé par La Rédaction | Mercredi 2 Juillet 2014 à 16:13



En France, les riches sont toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres, selon l’Insee, qui a dévoilé, mercredi 2 juillet, l’édition 2014 de son étude sur les revenus et le patrimoine des ménages, portant sur les chiffres de 2011.

En 2011, 14,3 % de la population totale vivait sous le seuil de pauvreté, un taux en hausse de 0,3 % par rapport à l’année précédente. Le seuil de pauvreté est fixé à 978 euros par mois pour un célibataire.

Les plus touchés par le dégradation du niveau de vie sont les chômeurs, de plus en plus nombreux à vivre sous le seuil de pauvreté, dont le taux a augmenté de 3% entre 2010 et 2011 (de 35,8 % à 38,9 %) mais aussi les salariés, qui ont enregistré sur cette période une hausse de leur taux de pauvreté de 0,6 % (de 6,3 % à 6,9 %). « Une telle hausse du taux de personnes pauvres parmi les salariés (+0.6 point) n'avait pas été enregistrée depuis 2007 », précise l'Insee dans son étude, qui l'explique par « une quasi-stabilité des bas salaires ». Au total, 8 % des personnes ayant un emploi vivent sous le seuil de pauvreté. Seuls les retraités voient leur taux de pauvreté baisser de 0,7 point, à 9,3 %.

Autre chiffre particulièrement significatif, en 2011, les personnes les plus aisées bénéficiaient d'un niveau de vie 3,6 fois plus élevé que celui des plus modestes. Un écart en forte hausse, d'après l'Insee, synonyme d'accroissement des inégalités. Les 10 % des personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10 530 euros ; celui des 10 % les plus aisées est d'au moins 37 450 euros.

Cette même année, les 40 % des ménages les plus modestes ont vu leur niveau de vie diminuer entre -0,2 % et -0,8 %, pendant que les 40 % des ménages les plus aisés l’ont vu progresser entre +0,1 % et +0,8 %.

Globalement, la plupart des indicateurs montrent une progression des inégalités qui atteignent leur plus haut niveau enregistré depuis 1996. Seul le revenu médian des Français (la moitié vit au-dessus, l’autre en-dessous) est resté stable en 2011, à 1 630 euros par moi, selon l’Insee.

A noter qu’en 2011, le PIB avait enregistré une hausse de 2,1 %, et que la croissance est depuis tombée à 0,3 % en 2012 et en 2013, laissant supposer que la dégradation du niveau de vie sera encore bien plus importante dans les prochaines études de l’Insee sur les revenus des Français.

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