De g. à dr. : (haut) Filippo Marranconi (prix Michel Seurat) ; Anne-Laure Dupont (présidente du jury de thèses 2017 IISMM-GIS Moyen-Orient et mondes musulmans) ; Éric Vallet (directeur du GIS Moyen-Orient et mondes musulmans) ; Arnaud Schaumasse (directeur du bureau central des cultes au ministère de l’Intérieur) ; (bas) Justine Martin (administratrice du bureau Maghreb de l’Agence universitaire de la francophonie) ; Hassan Chahdi (lauréat du prix de la thèse francophone) ; Justin Vaïsse (directeur du Centre d’analyse, de prévision et de stratégie) ; Tristan Leperlier (lauréat du prix de thèse en sciences politiques et relations internationales).
Mercredi 5 juillet, lors du 2e congrès du Groupement d’intérêt scientifique (GIS) Moyen-Orient et mondes musulmans, étaient remis quatre prix. Trois prix de thèse ont été décernés (sur 49 candidatures) et le prix Michel Seurat est venu récompenser un projet de thèse.
Anne-Laure Dupont, maître de conférences en histoire à l’université Paris-Sorbonne et présidente du jury, a rappelé que l’octroi de tels prix permet de « soutenir la jeune recherche en rendant visibles les travaux des jeunes chercheurs ; une démarche qui reste tout autant utile pour les chercheurs chevronnés », puisqu’elle « relève le niveau général ». Côté finances, c’est bien les pouvoirs publics – pour ne pas dire politiques – qui deviennent des partenaires de la recherche.
Anne-Laure Dupont, maître de conférences en histoire à l’université Paris-Sorbonne et présidente du jury, a rappelé que l’octroi de tels prix permet de « soutenir la jeune recherche en rendant visibles les travaux des jeunes chercheurs ; une démarche qui reste tout autant utile pour les chercheurs chevronnés », puisqu’elle « relève le niveau général ». Côté finances, c’est bien les pouvoirs publics – pour ne pas dire politiques – qui deviennent des partenaires de la recherche.
La recherche pour orienter l'action politique
Ainsi, le prix de thèse en sciences politiques et relations internationales a-t-il été remis à Tristan Leperlier pour sa thèse de sociologie (EHESS, 2015, sous la direction de Gisèle Sapiro) intitulée « Une guerre des langues ? Le champ littéraire algérien pendant la ‟décennie noire” (1988-2003). Crises politiques et consécrations transnationales ».
Ce prix est soutenu par le Centre d’analyse, de prévision et de stratégie (CAPS) du ministère des Affaires Étrangères, dont l’objet est de « nourrir en analyses ce dont le ministère a besoin pour orienter l’action politique », a expliqué Justin Vaïsse, directeur du CAPS. « Il y a un déficit en France de connaissances sur le Maghreb et en particulier sur l’Algérie », fit-il remarquer.
« Le paradoxe est l’immensité de nos intérêts politiques, économiques, etc., dans la région qui nous commande d’en faire beaucoup plus sur ces régions que d’autres (Inde, Pakistan). Il s’agit de prendre conscience de l’implication de nos espaces géographiques et culturels communs, de mieux comprendre les représentations culturelles et idéologiques réciproques qui sous-tendent nos rapports au Maghreb », a souligné le directeur du CAPS, tout en félicitant Tristan Leperlier « pour son travail qui est utile pour nous ».
Ce prix est soutenu par le Centre d’analyse, de prévision et de stratégie (CAPS) du ministère des Affaires Étrangères, dont l’objet est de « nourrir en analyses ce dont le ministère a besoin pour orienter l’action politique », a expliqué Justin Vaïsse, directeur du CAPS. « Il y a un déficit en France de connaissances sur le Maghreb et en particulier sur l’Algérie », fit-il remarquer.
« Le paradoxe est l’immensité de nos intérêts politiques, économiques, etc., dans la région qui nous commande d’en faire beaucoup plus sur ces régions que d’autres (Inde, Pakistan). Il s’agit de prendre conscience de l’implication de nos espaces géographiques et culturels communs, de mieux comprendre les représentations culturelles et idéologiques réciproques qui sous-tendent nos rapports au Maghreb », a souligné le directeur du CAPS, tout en félicitant Tristan Leperlier « pour son travail qui est utile pour nous ».
Le Groupement d’intérêt scientifique (GIS) du CNRS « Moyen-Orient et mondes musulmans » organisait son 2e congrès annuel du 5 au 8 juillet 2017.
Le prix Rémy Leveau en sciences humaines sur l’islam en France et en Europe a été décerné à Benjamin Bruce pour sa thèse de science politique « Governing Islam Abroad: The Turkish and Moroccan Muslim Fields in France and Germany » (Sciences Po, 2015, sous la direction de Catherine Wihtol De Wenden). Le prix a été financé par le Bureau central des cultes du ministère de l’Intérieur, qui soutient également le prix Mohammed Arkoun, décerné tous les deux ans.
Particulièrement incisif sur le terrain de l’islam depuis les attentats de 2015 – avec notamment la mise en place de l’instance de dialogue avec l’islam, la création de postes de chercheurs et le lancement de 18 appels à projets pour relancer l’islamologie –, le ministère de l’Intérieur est intéressé par les travaux de recherche qui permettent de « mieux comprendre les évolutions de moyen et long terme qui échappent à la bulle médiatique et à la sphère de l’urgence et de l’immédiat qui nous régit », a déclaré Arnaud Schaumasse, directeur du bureau central des cultes.
Particulièrement incisif sur le terrain de l’islam depuis les attentats de 2015 – avec notamment la mise en place de l’instance de dialogue avec l’islam, la création de postes de chercheurs et le lancement de 18 appels à projets pour relancer l’islamologie –, le ministère de l’Intérieur est intéressé par les travaux de recherche qui permettent de « mieux comprendre les évolutions de moyen et long terme qui échappent à la bulle médiatique et à la sphère de l’urgence et de l’immédiat qui nous régit », a déclaré Arnaud Schaumasse, directeur du bureau central des cultes.
Des connaissances pluridisciplinaires pour mener des politiques publiques
« Cette compréhension est un élément essentiel à prendre en compte dans la définition des politiques publiques. » « Grâce à vos travaux, nous avons des réservoirs de compétences utiles à nos actions », s’est-il félicité. « En lançant des appels à projets de recherche universitaire, à raison de 5 ou 6 pour les prochaines années, il est important pour nous de mieux appréhender la diversité des courants, des pratiques, des discours relatifs à l’islam contemporain, sa composition, ses mutations, ses recompositions… »
Voulant par là privilégier une approche pluridisciplinaire intégrant « des sociologues, des anthropologues, des juristes, des économistes, des historiens, des islamologues, des géographes… », Arnaud Schaumasse entend souligner que « le ministère de l’Intérieur est ici très loin de l’approche sécuritaire », rappelant que sur les 18 appels à recherche, un seul a porté sur le thème de la radicalisation, et qu’ils répondent avant tout à « un besoin de connaissances pour mener des politiques publiques ». Le directeur du bureau des cultes n’a pas manqué de rappeler les propos du président de la République, prononcés lors du diner-iftar du Conseil français du culte musulman, qui a émis la « volonté de rouvrir des chaires universitaires en islamologie ».
Remis par l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), le prix de la thèse francophone a été attribué à Hassan Chahdi, pour sa thèse d’études coraniques et de codicologie, intitulée « Le muṣḥaf dans les débuts de l’islam. Recherches sur sa constitution et étude comparative de manuscrits coraniques anciens et de traités de qirā’āt, rasm et fawāṣil » (EPHE, 2016, sous la direction de François Déroche). Hassan Chahdi a exprimé sa gratitude dans un poème de sa composition en langue arabe afin de remercier ses directeurs de thèse et les institutions universitaires, une prestation chaudement applaudie par le public.
Voulant par là privilégier une approche pluridisciplinaire intégrant « des sociologues, des anthropologues, des juristes, des économistes, des historiens, des islamologues, des géographes… », Arnaud Schaumasse entend souligner que « le ministère de l’Intérieur est ici très loin de l’approche sécuritaire », rappelant que sur les 18 appels à recherche, un seul a porté sur le thème de la radicalisation, et qu’ils répondent avant tout à « un besoin de connaissances pour mener des politiques publiques ». Le directeur du bureau des cultes n’a pas manqué de rappeler les propos du président de la République, prononcés lors du diner-iftar du Conseil français du culte musulman, qui a émis la « volonté de rouvrir des chaires universitaires en islamologie ».
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