Lundi, la mort était plus que jamais présente au procès de Zacarias Moussaoui pour les attentats du 11 septembre. Quatorze proches de victimes, Américains de souche ou d'origine étrangère, ont raconté leurs disparus. Un blessé, au visage encore rougi par les flammes, a évoqué son calvaire dans le World Trade Center et son complexe de survivant. Dans la matinée, Leonie Brinkema, la juge chargée de l'affaire, a même lancé un avertissement à l'accusation, en signalant que les témoignages présentés étaient "si forts qu'ils pourraient porter atteinte à la neutralité des jurés".
Face à ces récits, le Français n'a réagi que par des invectives, une fois la juge et les jurés sortis de la chambre 700 du tribunal fédéral d'Alexandria (Virginie, est) où se tient son procès pour complicité avec les auteurs des attaques: "Cirque macabre hollywoodien!", "Dieu bénisse Oussama ben Laden!".
Mary-Ellen Salamone, 42 ans, a tremblé en levant la main droite, pour jurer de dire la vérité.Son mari John, courtier au 104e étage de la tour Nord, chez Cantor Fitzgerald, est mort ce jour-là comme 657 autres des 900 employés new-yorkais de l'entreprise en services financiers. Les Salamone ont eu trois enfants, âgés de six, quatre et deux ans le 11 septembre. L'aîné Alexander, adopté en Lituanie, souffre désormais d'anxiété aiguë et craint constamment la mort de proches. Anna, la plus jeune, "pleure car elle n'arrive pas à se souvenir de son père", a dit sa mère en sanglots. Mary-Ellen, elle, n'en peut plus de regretter de ne pas avoir pu dire "je t'aime" à son mari, avec lequel elle traversait une mauvaise passe.
Lee Hanson, 73 ans, a lui raconté la perte de Peter, son fils de 32 ans, de sa belle-fille Sue et de leur fillette de deux ans et demi Christine, la plus jeune victime des attentats. Le 11 septembre, Lee Hanson a reçu deux appels de son fils qui voyageait en famille à bord du vol 175 de United Airlines. A 08h52, "il a appelé et m'a dit que son avion avait été détourné, que quelqu'un avait été poignardé". Puis, à 09h00: "Ca tourne mal papa... les passagers vomissent... Je pense qu'ils vont l'écraser contre un immeuble... Ne t'inquiète pas, cela sera très rapide". "Il a ensuite dit très doucement Oh! Mon Dieu, Oh! Mon Dieu, Oh! Mon Dieu", a raconté le père à l'audience. A cet instant, "j'ai regardé la télé et le deuxième avion a frappé la tour", a-t-il expliqué. C'était bien le Boeing 767 de United Airlines d'où son fils l'avait appelé, projeté contre la tour Sud du World Trade Center à 09h03. Environ trois quarts d'heures plus tard, un autre appel venant de cette même tour, au 99e étage, est reçu par les services de secours.
Les procureurs ont diffusé simultanément sur des écrans vidéo l'enregistrement de cette conversation et un film des tours jumelles, tourné au même instant. "S'il vous plaît, dépêchez-vous", entend-on implorer Kevin Cosgrove, 46 ans, la voix saccadée manquant manifestement d'air. Sur l'écran, les tours sont entourées d'une épaisse fumée noire. "C'est sombre (...) Nous ne sommes pas prêts pour la mort", dit-il encore. Puis: "Oh Dieu! Non!". Les deux derniers mots de cet homme, se perdant dans l'effondrement de la tour à 09h58 le 11 septembre 2001, ont résonné dans la salle alors qu'à l'écran, le gratte-ciel s'écroulait.
L'audience a ensuite été levée jusqu'à mardi. Ces récits, "circonstances aggravantes" qui justifient selon l'accusation une condamnation à mort de Zacarias Moussaoui, se poursuivront jusqu'à mercredi. La présentation des circonstances atténuantes qui doivent, selon sa défense, lui épargner cette peine commencera jeudi.
Face à ces récits, le Français n'a réagi que par des invectives, une fois la juge et les jurés sortis de la chambre 700 du tribunal fédéral d'Alexandria (Virginie, est) où se tient son procès pour complicité avec les auteurs des attaques: "Cirque macabre hollywoodien!", "Dieu bénisse Oussama ben Laden!".
Mary-Ellen Salamone, 42 ans, a tremblé en levant la main droite, pour jurer de dire la vérité.Son mari John, courtier au 104e étage de la tour Nord, chez Cantor Fitzgerald, est mort ce jour-là comme 657 autres des 900 employés new-yorkais de l'entreprise en services financiers. Les Salamone ont eu trois enfants, âgés de six, quatre et deux ans le 11 septembre. L'aîné Alexander, adopté en Lituanie, souffre désormais d'anxiété aiguë et craint constamment la mort de proches. Anna, la plus jeune, "pleure car elle n'arrive pas à se souvenir de son père", a dit sa mère en sanglots. Mary-Ellen, elle, n'en peut plus de regretter de ne pas avoir pu dire "je t'aime" à son mari, avec lequel elle traversait une mauvaise passe.
Lee Hanson, 73 ans, a lui raconté la perte de Peter, son fils de 32 ans, de sa belle-fille Sue et de leur fillette de deux ans et demi Christine, la plus jeune victime des attentats. Le 11 septembre, Lee Hanson a reçu deux appels de son fils qui voyageait en famille à bord du vol 175 de United Airlines. A 08h52, "il a appelé et m'a dit que son avion avait été détourné, que quelqu'un avait été poignardé". Puis, à 09h00: "Ca tourne mal papa... les passagers vomissent... Je pense qu'ils vont l'écraser contre un immeuble... Ne t'inquiète pas, cela sera très rapide". "Il a ensuite dit très doucement Oh! Mon Dieu, Oh! Mon Dieu, Oh! Mon Dieu", a raconté le père à l'audience. A cet instant, "j'ai regardé la télé et le deuxième avion a frappé la tour", a-t-il expliqué. C'était bien le Boeing 767 de United Airlines d'où son fils l'avait appelé, projeté contre la tour Sud du World Trade Center à 09h03. Environ trois quarts d'heures plus tard, un autre appel venant de cette même tour, au 99e étage, est reçu par les services de secours.
Les procureurs ont diffusé simultanément sur des écrans vidéo l'enregistrement de cette conversation et un film des tours jumelles, tourné au même instant. "S'il vous plaît, dépêchez-vous", entend-on implorer Kevin Cosgrove, 46 ans, la voix saccadée manquant manifestement d'air. Sur l'écran, les tours sont entourées d'une épaisse fumée noire. "C'est sombre (...) Nous ne sommes pas prêts pour la mort", dit-il encore. Puis: "Oh Dieu! Non!". Les deux derniers mots de cet homme, se perdant dans l'effondrement de la tour à 09h58 le 11 septembre 2001, ont résonné dans la salle alors qu'à l'écran, le gratte-ciel s'écroulait.
L'audience a ensuite été levée jusqu'à mardi. Ces récits, "circonstances aggravantes" qui justifient selon l'accusation une condamnation à mort de Zacarias Moussaoui, se poursuivront jusqu'à mercredi. La présentation des circonstances atténuantes qui doivent, selon sa défense, lui épargner cette peine commencera jeudi.