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Proche-Orient: pour l'heure, pas de cessez-le-feu

Rédigé par Laila Elmaaddi | Samedi 22 Juillet 2006 à 01:33

Pour l’heure les efforts diplomatiques pour obtenir un cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël semble vains. Jeudi, le Hezbollah a refusé le plan du secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan. En effet, le plan ne correspond pas aux attentes du parti.



La seule chose que nous acceptons est un cessez-le-feu inconditionnel

Jeudi, le Hezbollah a refusé le plan du secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan. Un plan qui propose un arrêt immédiat des hostilités et la libération des deux soldats israéliens, a déclaré vendredi Hussein Hajj Hassan, député de la formation chiite.

"Il est normal que nous refusions ce plan", a dit le député. "La seule chose que nous acceptons est un cessez-le-feu inconditionnel, suivi de négociations indirectes sur l'échange de prisonniers".

Le plan stipule également la mise en oeuvre par le gouvernement libanais de la résolution 1559 de l'Onu demandant le démantèlement et le désarmement de toutes les milices dont le Hezbollah.


Entretien de Hassan Nasrallah

Le Hezbollah n'a pas changé sa position depuis la capture le 12 juillet de deux soldats israéliens. Une position réitérée par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans un entretien jeudi à la chaîne de télévision Al-Jazeera.

"Le monde entier ne réussira à libérer les deux soldats (israéliens) prisonniers qu'à travers des négociations indirectes, dans le cadre d'un échange" de prisonniers, a déclaré M. Nasrallah.

"Israël applique une décision américaine et internationale de mettre en oeuvre par la force la 1559", a pour sa part indiqué Hussein Hajj Hassan déplorant la position de la France "qui n'est plus une grande puissance mais est devenue une annexe du département d'Etat".

Pour sa part, Israël se montre tout aussi intransigeant. "Nous voulons parvenir à ce que le Hezbollah soit démantelé comme force militaire en application de la résolution 1559", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mark Reguev.

Quelle armée veulent-ils ?

Recevant Philippe Douste-Blazy, le chef de la diplomatie libanaise Fawzi Salloukh s'en est pris à cette immixtion dans les affaires intérieures libanaises d'Israël, qui réclame le déploiement de l'armée libanaise au liban sud.

Les Israéliens réclament "le déploiement de l'armée et dans le même temps, ils la bombardent", a-t-il lancé, en référence à des raids israéliens sur des casernes libanaises ces derniers jours.

"Quelle armée veulent-ils? Une armée qui fasse la police de la circulation?", a répliqué M. Salloukh à l'adresse des Israéliens.

Rice contre un cessez-le-feu sans règlement politique

De son côté La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a récusé les appels en faveur d'un cessez-le-feu immédiat au liban, estimant qu'il s'agirait d'une "fausse promesse" si les causes de la crise perdurent.

"Un cessez-le-feu sans conditions politiques n'a pas de sens", a-t-elle déclaré à la presse.