Un espace de discussion pour confronter les expériences et améliorer la performance de l'enseignement de la langue arabe en Europe: tel est l'objectif du premier forum européen dédié à la promotion de son enseignement en Occident organisé à Paris par l'Organisation islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (ISESCO) et Granada Editions*. L'arabe est parlé par près de 250 millions de personnes et se classe parmi l’une des langues la plus difficile à apprendre, notamment pour les européens qui utilisent un alphabet et un système complètement différent.
« Aujourd’hui, il ya relativement peu de normes dans l’enseignement de la langue arabe et un des souhaits de l’ISESCO est d’arriver à normaliser celui-ci et faire en sorte que les professeurs soient bien formés et qu’ils travaillent avec des méthodes approuvés de façon à ce que l’enseignement soit plus performant », explique l'un des organisateurs. « Il y a un besoin fort de structurer son enseignement en Europe. Un besoin réel puisqu’il y a beaucoup de personnes d’origine –pour faire simple- arabo-musulmane qui souhaitent apprendre l’arabe ou que leurs enfants l’apprennent. »
Un constat est sûr: de plus en plus d’Européens l'apprennent. « On a observé récemment un réel engouement mondial pour l’apprentissage de cette langue », a affirmé Abdulaziz Othman Altwaijri, directeur général de l’ISESCO dans son discours d’ouverture. Les profils sont variés et beaucoup sont des jeunes qui ont des origines mais qui ont très tôt appris la langue de leur pays de résidence. « Pour leurs parents, apprendre l’arabe leur permettra de pouvoir converser avec des membres de la famille qui seraient resté "au pays" et avoir accès au Coran sans intermédiaire », ajoute l'organisateur.
« Aujourd’hui, il ya relativement peu de normes dans l’enseignement de la langue arabe et un des souhaits de l’ISESCO est d’arriver à normaliser celui-ci et faire en sorte que les professeurs soient bien formés et qu’ils travaillent avec des méthodes approuvés de façon à ce que l’enseignement soit plus performant », explique l'un des organisateurs. « Il y a un besoin fort de structurer son enseignement en Europe. Un besoin réel puisqu’il y a beaucoup de personnes d’origine –pour faire simple- arabo-musulmane qui souhaitent apprendre l’arabe ou que leurs enfants l’apprennent. »
Un constat est sûr: de plus en plus d’Européens l'apprennent. « On a observé récemment un réel engouement mondial pour l’apprentissage de cette langue », a affirmé Abdulaziz Othman Altwaijri, directeur général de l’ISESCO dans son discours d’ouverture. Les profils sont variés et beaucoup sont des jeunes qui ont des origines mais qui ont très tôt appris la langue de leur pays de résidence. « Pour leurs parents, apprendre l’arabe leur permettra de pouvoir converser avec des membres de la famille qui seraient resté "au pays" et avoir accès au Coran sans intermédiaire », ajoute l'organisateur.
La diversité culturelle passe par la promotion des langues
De son côté, « Granada Editions s’adresse, à travers un réseau associatif, à des enfants bientôt des adultes dont les parents souhaitent qu’ils parlent la langue et qui sont à 99% d’origine arabo-musulmane. Mais l’entreprise est relativement jeune, on compte se développer ». En effet, nombreuses sont les personnes qui souhaitent commercer ou établir un contact avec les pays arabophones ainsi que des musulmans européens, notamment les nouveaux convertis, qui n'ont pas de lien familial avec la communauté arabe mais qui sentent le besoin d'apprendre la langue du Coran.
Pendant longtemps, la diffusion de la langue arabe était synonyme de diffusion de l'Islam. Dans le monde occidental, on associera plus facilement le musulman à la langue arabe, croyant que la religion islamique et le monde arabophone forment un tout indissociable. Même si cette affirmation est fausse, tout le monde s'accorde à dire que religion et langue sont intrinsèquement liées dans l'Islam.
Cependant, pour l'un des intervenants libyens de la Fondation internationale Kadhafi, il est important d'adopter une autre démarche dans la promotion de la langue. S'adressant à un public majoritairement arabophone, il explique qu'il ne faut pas « faire de l'arabe un simple outil pour diffuser la religion même si c'est important. Il faut pouvoir promouvoir l'arabe en tant que langue, un produit de l'humanité et un outil de communication. Il en faut développer tous ses aspects comme l'aspect économique car si on ne met l'accent que sur la religion, on ne prépare pas les étudiants à participer à la vie économique et on ne leur donne pas accès au marché du travail surtout dans le cadre de la mondialisation. On ne fera dans ce cas que favoriser les stéréotypes qui ont grandi depuis le 11 septembre. (...) On peut aussi utiliser l'arabe comme un outil pour promouvoir la tolérance, la diversité et les échanges. »
Pendant longtemps, la diffusion de la langue arabe était synonyme de diffusion de l'Islam. Dans le monde occidental, on associera plus facilement le musulman à la langue arabe, croyant que la religion islamique et le monde arabophone forment un tout indissociable. Même si cette affirmation est fausse, tout le monde s'accorde à dire que religion et langue sont intrinsèquement liées dans l'Islam.
Cependant, pour l'un des intervenants libyens de la Fondation internationale Kadhafi, il est important d'adopter une autre démarche dans la promotion de la langue. S'adressant à un public majoritairement arabophone, il explique qu'il ne faut pas « faire de l'arabe un simple outil pour diffuser la religion même si c'est important. Il faut pouvoir promouvoir l'arabe en tant que langue, un produit de l'humanité et un outil de communication. Il en faut développer tous ses aspects comme l'aspect économique car si on ne met l'accent que sur la religion, on ne prépare pas les étudiants à participer à la vie économique et on ne leur donne pas accès au marché du travail surtout dans le cadre de la mondialisation. On ne fera dans ce cas que favoriser les stéréotypes qui ont grandi depuis le 11 septembre. (...) On peut aussi utiliser l'arabe comme un outil pour promouvoir la tolérance, la diversité et les échanges. »
La langue comme outil d’échange et d'intégration
Les méthodes d’apprentissage sont nombreuses et il est parfois difficile de dire laquelle est la plus efficace. Cependant, de nombreux intervenants présents au forum s'accordent à dire que l'immersion dans un pays arabophone reste l'un des meilleurs moyens d'apprendre la langue. Cependant, pour Fouzia Achmawi, professeur d'université en Suisse, « il existe un conflit entre l’arabe littéraire et dialectal ». Ce conflit démontre que l’enseignement n’est pas assez structuré puisqu’il résulte, selon elle, du fait que les non-arabophones, qui apprennent généralement l'arabe littéraire, se sentent perdus lorsqu'ils vont dans ces pays car ils se trouvent confrontés à l'arabe dialectal. « Mais apprendre seulement la langue parlée revient à s'éloigner du littéraire qui est la langue fondamentale », affirme t-elle.
Promouvoir l’arabe au nom du dialogue interculturel
La langue arabe n'est la langue officielle d'aucun pays européen alors qu'il y a pas moins de 15 millions de personnes arabophone et/ou originaire des pays arabophones selon les intervenants. En revanche, dans nombreux de ces pays, les langues européennes, l’anglais et le français en premier lieu, sont des langues officielles. « Nous souhaitons que l'arabe puisse être introduit dans l'enseignement en tant que seconde, voire première langue étrangère et que l'on recrute davantage de professeurs ressortissants des pays arabophones. On souhaite aussi convaincre l'Union européenne à introduire l'arabe comme langue officielle car c'est très utile et on appelle les pays membres à encourager les jeunes à se former à cette langue », déclare Mme Achmawi.
« Une des missions de l’ISESCO est de favoriser le développement de la culture et la culture passe par la connaissance de la langue », affirme l'organisateur. L’organisation considère que la diffusion et la promotion de la langue arabe en Occident s’inscrit dans le cadre du renforcement du dialogue des cultures et des civilisations et constitue « une contribution aux efforts de la communauté internationale pour la diffusion des valeurs de tolérance, d’entente et de coexistence ». D’où l’importance d’une bonne promotion de l’arabe dans cette partie du monde.
*Granada Editions est une société d'édition qui propose une approche méthodologique et professionnelle de l'apprentissage de la langue Arabe, notamment dans les pays où cette langue n'est pas la langue maternelle.
« Une des missions de l’ISESCO est de favoriser le développement de la culture et la culture passe par la connaissance de la langue », affirme l'organisateur. L’organisation considère que la diffusion et la promotion de la langue arabe en Occident s’inscrit dans le cadre du renforcement du dialogue des cultures et des civilisations et constitue « une contribution aux efforts de la communauté internationale pour la diffusion des valeurs de tolérance, d’entente et de coexistence ». D’où l’importance d’une bonne promotion de l’arabe dans cette partie du monde.
*Granada Editions est une société d'édition qui propose une approche méthodologique et professionnelle de l'apprentissage de la langue Arabe, notamment dans les pays où cette langue n'est pas la langue maternelle.