La société française, comme les autres sociétés européennes, mais peut-être avec plus d’intensité, se découvre pluriculturelle. Elle voit se côtoyer, se confronter, voire s'affronter, des femmes et des hommes se réclamant de cultures diverses.
Sous-jacente à de nombreux débats, la formulation du malaise ressenti a éclaté dans un questionnement sur l’identité nationale, dont nous avons parcouru les chemins dans le cadre du colloque que nous avons organisé en 2007. Il nous apparaissait clairement que la présence musulmane visible mêlée à la question de l’immigration était au cœur du problème. La référence à la religion est devenue centrale : source d'identification, voire de revendication de reconnaissance pour certains, menace pour les valeurs, la culture et l’identité nationales pour d’autres. Entre ces deux attitudes existent de multiples nuances, mais les médias et les politiques ne retiennent que les extrêmes.
Sous-jacente à de nombreux débats, la formulation du malaise ressenti a éclaté dans un questionnement sur l’identité nationale, dont nous avons parcouru les chemins dans le cadre du colloque que nous avons organisé en 2007. Il nous apparaissait clairement que la présence musulmane visible mêlée à la question de l’immigration était au cœur du problème. La référence à la religion est devenue centrale : source d'identification, voire de revendication de reconnaissance pour certains, menace pour les valeurs, la culture et l’identité nationales pour d’autres. Entre ces deux attitudes existent de multiples nuances, mais les médias et les politiques ne retiennent que les extrêmes.
Un colloque pour susciter la réflexion et contribuer à l’action
Le débat identitaire se déroule d’ailleurs à l’échelle européenne. La diversité des nations, de leur histoire, de leurs sociétés et de leurs cultures, à quoi s’ajoute maintenant les apports de l’immigration extra-européenne, a reporté la question dans le passé : à la discussion autour des racines chrétiennes de l’Europe se mêle la question de l’Islam et du rôle joué par la civilisation arabo-musulmane dans la transmission de l’héritage grec : fait-il partie de nos racines ? En 2008 encore, la polémique a fait rage autour de ces questions. La polémique autour du livre de Sylvain Gougenheim en témoigne. Obnubilés par les conflits du présent, la plupart ignorent sinon rejettent la richesse du passé de la civilisation arabo-musulmane et de ses apports au développement culturel de l'Europe et du monde.
Tout cela explique que le thème de la laïcité ait repris une telle importance dans le débat public français. Mais de quoi s’agit-il vraiment ? La préoccupation essentielle de l’association Islam et laïcité est de permettre la connaissance mutuelle pour donner des outils intellectuels nécessaires pour une action efficace en faveur du vivre-ensemble.
Tout cela explique que le thème de la laïcité ait repris une telle importance dans le débat public français. Mais de quoi s’agit-il vraiment ? La préoccupation essentielle de l’association Islam et laïcité est de permettre la connaissance mutuelle pour donner des outils intellectuels nécessaires pour une action efficace en faveur du vivre-ensemble.
Programme du colloque
La question que nous voulons traiter est la suivante : qu’est-ce qu’une société pluriculturelle ? Comment, dans le cadre de la société française, prendre en compte son caractère pluriculturel ? L’approche classique par la lutte contre le racisme, la xénophobie, les discriminations peut-elle être éclairée et rendue plus efficace en prenant en compte réellement cette dimension ? Comment la prise en compte des apports de l’Islam doit-elle être considérée et réalisée ? Le colloque abordera ces questions sous trois angles successifs.
Vendredi 16 janvier après midi : Choc des civilisations ? Transferts et contacts culturels dans l’Histoire : l’exemple des sociétés arabo-musulmanes et de l’Europe ; enjeux et débats actuels
L’apport des historiens rappellera comment les sociétés arabo-musulmanes se sont constituées pendant leurs premiers siècles d’existence, en mêlant des apports organisationnels et culturels des différentes régions et populations atteintes par l'expansion de l'islam : en particulier par la transmission et l'utilisation des savoirs philosophiques et scientifiques grecs. On rappellera aussi que la civilisation européenne du Moyen Âge a également reçu et intégré les apports philosophiques, scientifiques, techniques de l’Antiquité et des autres civilisations qui lui étaient contemporaines, notamment par l'intermédiaire des œuvres arabes transmettant les apports grecs augmentés des commentaires et des travaux originaux des philosophes, et des auteurs scientifiques.
Nous voudrions enfin éclairer les enjeux sous-jacents aux débats actuels sur la transmission des apports grecs – la reconnaissance de l’héritage des sociétés musulmanes ayant actuellement une certaine importance dans les rapports avec les Français qui s’en reconnaissent héritiers – et souligner la nécessité de ne pas se laisser enfermer dans la problématique du choc des civilisations, en développant dialogues et contacts clairvoyants et constructifs.
Samedi 17 janvier matin :Comprendre : pluriculturel, interculturel, les concepts
Comment mener la lutte contre le racisme sous ses diverses formes et contre les discriminations ? Par quelles voies peut-on œuvrer à la définition et à la mise en œuvre d’un socle de valeurs partagées permettant de travailler ensemble à une société de citoyens respectueux les uns des autres pour l’égalité et la justice dans la liberté ? Quels concepts permettent de mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre dans les réalités sociales et culturelles qui changent dans des sociétés confrontées aux migrations et à la mondialisation ? Les modèles « multiculturalistes » ou d’« intégration républicaine » sont-ils pertinents ? L’apport des sociologues travaillant sur ces concepts et celui d’« ethnicité » ou de « société » peuvent-ils nous aider à progresser ? Que nous apporte le travail mené au Canada par la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles (CCPARDC), dite commission Bouchard-Taylor ?
Samedi 17 janvier après-midi :Agir : pluriculturel, interculturel : les pratiques
Face à la diversité, que veut-on faire ? À quoi sommes-nous confrontés ? Quelles problématiques, quelles actions ?
Philippe Jessu, président de l’Association Islam et Laïcité
Colloque des 16 et 17 janvier 2009
Qu’est-ce qu’une société pluriculturelle ?
Institut du monde arabe
1, rue des Fossés-Saint-Bernard - 75005 Paris
M° Jussieu ou Cardinal Lemoine
Programme complet
Vendredi 16 janvier après midi : Choc des civilisations ? Transferts et contacts culturels dans l’Histoire : l’exemple des sociétés arabo-musulmanes et de l’Europe ; enjeux et débats actuels
L’apport des historiens rappellera comment les sociétés arabo-musulmanes se sont constituées pendant leurs premiers siècles d’existence, en mêlant des apports organisationnels et culturels des différentes régions et populations atteintes par l'expansion de l'islam : en particulier par la transmission et l'utilisation des savoirs philosophiques et scientifiques grecs. On rappellera aussi que la civilisation européenne du Moyen Âge a également reçu et intégré les apports philosophiques, scientifiques, techniques de l’Antiquité et des autres civilisations qui lui étaient contemporaines, notamment par l'intermédiaire des œuvres arabes transmettant les apports grecs augmentés des commentaires et des travaux originaux des philosophes, et des auteurs scientifiques.
Nous voudrions enfin éclairer les enjeux sous-jacents aux débats actuels sur la transmission des apports grecs – la reconnaissance de l’héritage des sociétés musulmanes ayant actuellement une certaine importance dans les rapports avec les Français qui s’en reconnaissent héritiers – et souligner la nécessité de ne pas se laisser enfermer dans la problématique du choc des civilisations, en développant dialogues et contacts clairvoyants et constructifs.
Samedi 17 janvier matin :Comprendre : pluriculturel, interculturel, les concepts
Comment mener la lutte contre le racisme sous ses diverses formes et contre les discriminations ? Par quelles voies peut-on œuvrer à la définition et à la mise en œuvre d’un socle de valeurs partagées permettant de travailler ensemble à une société de citoyens respectueux les uns des autres pour l’égalité et la justice dans la liberté ? Quels concepts permettent de mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre dans les réalités sociales et culturelles qui changent dans des sociétés confrontées aux migrations et à la mondialisation ? Les modèles « multiculturalistes » ou d’« intégration républicaine » sont-ils pertinents ? L’apport des sociologues travaillant sur ces concepts et celui d’« ethnicité » ou de « société » peuvent-ils nous aider à progresser ? Que nous apporte le travail mené au Canada par la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles (CCPARDC), dite commission Bouchard-Taylor ?
Samedi 17 janvier après-midi :Agir : pluriculturel, interculturel : les pratiques
Face à la diversité, que veut-on faire ? À quoi sommes-nous confrontés ? Quelles problématiques, quelles actions ?
Philippe Jessu, président de l’Association Islam et Laïcité
Colloque des 16 et 17 janvier 2009
Qu’est-ce qu’une société pluriculturelle ?
Institut du monde arabe
1, rue des Fossés-Saint-Bernard - 75005 Paris
M° Jussieu ou Cardinal Lemoine
Programme complet