Archives

Quand violence policière rime avec violence raciste

Rédigé par Mom Nicolas | Lundi 18 Avril 2005 à 00:00

La police raciste ? Que dire du rapport plus que troublant dévoilé par la Commission Nationale de Déontologie de la Sûreté (CNDS)? Si ce n’est que les violences racistes au sein de la police sont encore d’actualités… Ce rapport met en évidence l’accroissement considérable et inquiétant des violences commises à l’encontre des personnes encore et toujours « issues de l’immigration ». Et pourtant bien français sur les papiers…



La police raciste ? Que dire du rapport plus que troublant dévoilé par la Commission Nationale de Déontologie de la Sûreté (CNDS)? Si ce n’est que les violences racistes au sein de la police sont encore d’actualités… Ce rapport met en évidence l’accroissement considérable et inquiétant des violences commises à l’encontre des personnes encore et toujours « issues de l’immigration ». Et pourtant bien français sur les papiers… 

 

38%, chiffre à retenir, puisqu’il s’agit de l’augmentation du nombre de violences policières abusives. Visiblement, il ne fait pas bon d’être quelque peu basané et d’habiter des quartiers jugés sensibles. En effet le rapport relève que « les plaignants de nationalité française représentent l’écrasante majorité. La plupart d’entre eux ont un nom ou une apparence physique qui laisse entendre une origine maghrébine ou moyen orientale. »

La police nationale est en ligne de mire…

 

Une commission indépendante

 

La CNDS est une commission indépendante établie par la loi 2000-494 du 6 juin 2000.  C’est une autorité administrative. Elle est chargée de veiller aux respects de la déontologie par les personnes exerçant des activités de sécurité sur le territoire de la République. Elle remet depuis la date de sa création un rapport annuel faisant état des abus des violences à l’endroit de civils par des agents de sûretés tel que la police. Ce 18 avril, c’est le rapport 2004[1] qui a été remis au Président de la République.

 

Une police qui amalgame…

 

Etre issu de l’immigration, habiter un quartier sensible… Autant de qualificatifs qui aux yeux de certains agents de la police sont passibles de « passage à tabac » !

 

 Ainsi on peut lire dans ce rapport, « une des manifestations de la discrimination constatée réside dans une perception erronée de la complexité sociale des quartiers d’interventions de la part d’agents. Certains, pratiquant volontiers l’amalgame entre populations « visibles », criminalité et quartiers sensibles, ne perçoivent pas les interpellés comme des citoyens ordinaires, indépendamment de leur appartenance supposée à un groupe ciblé comme groupe à risque. » 

 

Ce qui est d’autant plus inquiétant, ce sont les témoignages relevés par ce rapport. Ils relèvent tous des passages à tabac sans raison aucune valable. « Loin des idées reçues, certains interpellés sont diplômés, occupent des emplois qualifiés et sont appréciés localement, » souligne t’il.

 

On y apprend ainsi les mésaventures d’un camerounais à Evry. Connus pour ses actions positives au sein de sa ville, il a été tutoyé, menotté en dehors de tout cadre légal. Mais aussi l’immobilisation au sol d’un ingénieur chimiste antillais par un policier alors qu’il répondait à une insulte de « sale nègre »… Il a été qualifié par un policier d’individu de type négroïde…

Un marocain de 57 ans atteint d’un malaise diabétique a été jugé en état d’ivresse par des agents en service et s’est retrouvé molesté et abandonné dans un champs… Bref que de témoignages sans tous les citer qui suscitent bon nombre d’interrogations sur les pratiques policières.

 

La politique du « tout sécuritaire » mise en place par Nicolas Sarkozy à l'époque ministre de l'intérieur, semble faire d’énormes dommages racistes collatéraux. Ce rapport a été remis au Président de la République qui devra se prononcer sur ces dérapages discriminatoires.    


[1] Pour consulter le rapport : http://www.cnds.fr/