Le procès très attendu de Darren Osborne a débuté lundi 22 janvier devant la cour d’assises de Woolwich, dans la banlieue de Londres. L’auteur présumé de l’attentat visant des fidèles sortant d’une mosquée à Finsbury Park, dans la capitale britannique, le soir du 19 juin 2017, doit répondre de l’accusation de « meurtre et tentative de meurtre lié au terrorisme » à laquelle l’homme de 48 ans, père de quatre enfants, plaide non coupable.
L’attaque perpétrée en plein mois du Ramadan avait provoqué la mort d’un fidèle, Makram Ali, 51 ans, originaire du Bangladesh. Neuf personnes avaient également été blessées. Tentant de fuir, Darren Osborne a été arrêté sur les lieux même de l’attentat par des fidèles et a échappé à un passage à tabac en règle grâce à l’intervention de l’imam jusqu'à l’arrivée rapide de la police.
L’attaque perpétrée en plein mois du Ramadan avait provoqué la mort d’un fidèle, Makram Ali, 51 ans, originaire du Bangladesh. Neuf personnes avaient également été blessées. Tentant de fuir, Darren Osborne a été arrêté sur les lieux même de l’attentat par des fidèles et a échappé à un passage à tabac en règle grâce à l’intervention de l’imam jusqu'à l’arrivée rapide de la police.
Une soudaine radicalisation après la diffusion d'une série télévisée
Darren Osborne © Facebook/SWNS
Originaire de Pentwyn, au nord de Cardiff, capitale du Pays de Galles, Darren Osborne, sans emploi, a été décrit par sa compagne comme un alcoolique « obsédé par les musulmans » depuis la diffusion, en mai 2017 sur la BBC, de « Three Girls ». Cette série, basée sur des faits réels, raconte l’histoire de jeunes femmes victimes de viols et d’agressions sexuelles commises à Rochdale, dans le Grand Manchester, par un groupe d’hommes originaires du Pakistan.
Alors que l'appartenance religieuse des hommes incriminés n'a pas été mise en avant par les scénaristes, l'extrême droite ne s'est en revanche pas gênée de se servir de la série pour faire le lien entre islam et crimes sexuels. Darren Osborne s'en est aussi persuadé, inquiétant sa famille de sa soudaine radicalisation. Selon sa compagne dont les propos sont rapportés par The Sun, la fille du couple avait indiqué avoir « trop peur d'amener des amis musulmans à la maison à cause de la façon dont il agissait » les dernières semaines avant les faits.
Alors que l'appartenance religieuse des hommes incriminés n'a pas été mise en avant par les scénaristes, l'extrême droite ne s'est en revanche pas gênée de se servir de la série pour faire le lien entre islam et crimes sexuels. Darren Osborne s'en est aussi persuadé, inquiétant sa famille de sa soudaine radicalisation. Selon sa compagne dont les propos sont rapportés par The Sun, la fille du couple avait indiqué avoir « trop peur d'amener des amis musulmans à la maison à cause de la façon dont il agissait » les dernières semaines avant les faits.
Une haine alimentée par l'extrême droite
Les attentats qui ont secoué la Grande-Bretagne à Londres et à Manchester ont gravement alimenté sa haine menant à confondre les musulmans avec les terroristes.
Inconnu des services de police, il s'est radicalisé au travers des discours de l'extrême droite. Il suivait ainsi attentivement les activités de Tommy Robinson et de Jayda Fransen, vice-présidente de Britain First qui a été l'auteure de tweets islamophobes relayés par Donald Trump en novembre 2017.
Ces derniers, rapportent la presse britannique, ont même adressé des messages personnels à Darren Osborne, a révélé la cour lors du procès. « Ce que Salman Abedi (l’auteur de l’attentat de Manchester, ndlr) a fait n'est pas le début et ce ne sera pas la fin. Il y a une nation au sein d'une nation qui se forme juste sous la surface du Royaume-Uni... construite sur la haine, la violence et l'islam », a lu le procureur d'un message signé de Tommy Robinson.
Inconnu des services de police, il s'est radicalisé au travers des discours de l'extrême droite. Il suivait ainsi attentivement les activités de Tommy Robinson et de Jayda Fransen, vice-présidente de Britain First qui a été l'auteure de tweets islamophobes relayés par Donald Trump en novembre 2017.
Ces derniers, rapportent la presse britannique, ont même adressé des messages personnels à Darren Osborne, a révélé la cour lors du procès. « Ce que Salman Abedi (l’auteur de l’attentat de Manchester, ndlr) a fait n'est pas le début et ce ne sera pas la fin. Il y a une nation au sein d'une nation qui se forme juste sous la surface du Royaume-Uni... construite sur la haine, la violence et l'islam », a lu le procureur d'un message signé de Tommy Robinson.
Expulsé d'un pub la veille de l'attaque
Une note manuscrite sur laquelle les empreintes de Darren Osborne a été retrouvée après l'attentat dans la camionnette qu'il avait loué et conduit depuis Cardiff. Se plaignant de la présence de « terroristes dans nos rues (...) malgré trois récents attentats », il a qualifié le maire de Londres Sadiq Khan de « honte » et le dirigeant du Parti travailliste Jeremy Corbyn d'être un « sympathisant des terroristes ».
La veille de l’attaque, il s'était rendu dans un pub à Pentwyn où il vociférait que « tous les musulmans sont des terroristes », ne manquant pas d'insulter et de menacer ces derniers à les tuer. Il avait alors été expulsé des lieux.
La veille de l’attaque, il s'était rendu dans un pub à Pentwyn où il vociférait que « tous les musulmans sont des terroristes », ne manquant pas d'insulter et de menacer ces derniers à les tuer. Il avait alors été expulsé des lieux.
Une marche pro-palestinienne était sa cible initiale
Darren Osborne prévoyait initialement de lancer son camion sur la marche de la Journée mondiale d’Al-Qods. Organisée à Londres par la Commission islamique des droits de l’Homme (IHRC) afin de protester contre l’occupation israélienne à Jérusalem, cet événement avait réuni plusieurs milliers de personnes le 18 juin. Cependant (et par chance, dira-t-on), il était arrivé en retard sur les lieux. Il s’est alors (et malheureusement) rabattu sur la mosquée en décidant de foncer sur la foule dans la nuit du 18 au 19 juin.
Lors de sa mise en examen en juin, le parquet avait décrit une personne « animée par des opinions politiques extrêmes et une haine personnelle des musulmans » et avait estimé que Darren Osborne avait « agi pour tuer, mutiler, blesser et terrifier autant de personnes que possible ». Un profil qui devrait amener les juges à condamner lourdement l'individu.
Mise à jour : L'homme a été reconnu coupable de meurtre et tentative de meurtre jeudi 1er février. Il a été condamné, vendredi 2 février, à la perpétuité.
Lire aussi :
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Attentat à Finsbury Park : les musulmans exhortent les autorités britanniques à combattre l'islamophobie
Londres : ce qu'on sait de l'attaque au camion visant des musulmans
Lors de sa mise en examen en juin, le parquet avait décrit une personne « animée par des opinions politiques extrêmes et une haine personnelle des musulmans » et avait estimé que Darren Osborne avait « agi pour tuer, mutiler, blesser et terrifier autant de personnes que possible ». Un profil qui devrait amener les juges à condamner lourdement l'individu.
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