La Rencontre annuelle des musulmans de France (RAMF) 2015 a été organisée du 3 au 6 avril au Bourget, en région parisienne.
Trois mois après les attentats de Paris, l’UOIF a pris le soin de soigner la programmation de la 32e édition de la Rencontre annuelle des musulmans de France (RAMF), qui s’est déroulée du 3 au 6 avril en région parisienne. Avec le thème « Muhammad, Prophète de miséricorde et de paix », l'occasion a été de présenter au public principalement musulman le Sceau des Prophètes sous diverses facettes, à une époque où cette figure de l'islam est régulièrement mobilisé pour justifier l’injustifiable en dépit de ses enseignements et du bon sens.
Après l’attaque du siège de Charlie Hebdo, Amar Lasfar, le président de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), répète à l'envi : « Bien évidement que nous défendons la liberté d'expression, en particulier la liberté de la presse. (…) Nous dénonçons le terrorisme, nous dénonçons la barbarie en tant que citoyens musulmans. Mais nous demandons aussi le respect », a-t-il martelé lors de la réception organisée samedi 4 avril au Bourget, durant laquelle le maire de la Courneuve, Gilles Poux, a dénoncé une « laïcité castatrice » hostile aux religions, l’islam en particulier.
« Nous sommes loyaux vis-à-vis de notre pays qui est la France. Nous aimons Dieu, nous aimons notre Prophète, mais nous aimons aussi la République française », a insisté Amar Lasfar, comme pour répondre au discours du Premier ministre Manuel Valls qui a déclaré vouloir « combattre » le discours des Frères musulmans dont est affiliée l’UOIF.
Après l’attaque du siège de Charlie Hebdo, Amar Lasfar, le président de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), répète à l'envi : « Bien évidement que nous défendons la liberté d'expression, en particulier la liberté de la presse. (…) Nous dénonçons le terrorisme, nous dénonçons la barbarie en tant que citoyens musulmans. Mais nous demandons aussi le respect », a-t-il martelé lors de la réception organisée samedi 4 avril au Bourget, durant laquelle le maire de la Courneuve, Gilles Poux, a dénoncé une « laïcité castatrice » hostile aux religions, l’islam en particulier.
« Nous sommes loyaux vis-à-vis de notre pays qui est la France. Nous aimons Dieu, nous aimons notre Prophète, mais nous aimons aussi la République française », a insisté Amar Lasfar, comme pour répondre au discours du Premier ministre Manuel Valls qui a déclaré vouloir « combattre » le discours des Frères musulmans dont est affiliée l’UOIF.
Revendiquer « rien que leurs droits »
Amar Lasfar, président de l'UOIF, et Dalil Boubakeur, président du CFCM, ensemble à la 32e RAMF. © Saphirnews/HBR
Un invité peu habitué à participer au rendez-vous annuel a spécialement fait le déplacement : Dalil Boubakeur. Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, également président du Conseil français du culte musulman (CFCM), a répondu à l’invitation d’Amar Lasfar, marquant ainsi une nouvelle étape dans le rapprochement entre les deux fédérations.
« Les musulmans sont souvent accusés d'avoir insuffisamment dénoncé la violence et le terrorisme, comme s'ils en étaient directement responsables, et c'est faux », a-t-il lancé. « L'islam n'est plus un islam d'immigration, c'est un islam national qui a droit, au même titre que les autres communautés en France, à la reconnaissance et à la considération de la population française », d'autant que les musulmans ont été nombreux à verser leur sang pour la France, a ajouté le recteur.
Les représentants des deux institutions veulent unir leurs voix pour dénoncer la « culpabilisation » qui pèse sur les musulmans, « comme si la violence et le terrorisme abject avaient quelque chose à voir » avec l'islam, déclare Dalil Boubakeur.
Si le gouvernement par la voix de son Premier ministre a annoncé l’organisation d’une grande concertation pour permettre l'épanouissement d'un « islam de France », des avancées concrètes sont espérées. « Nous avons 2 200 mosquées. Il en faut le double d'ici deux ans », veut le président du CFCM, qui annonce aussi que des universités parisiennes seraient prêtes à accueillir des formations à destination de cadres musulmans.
Pour le président de l’UOIF, « les musulmans revendiquent leurs droits, tous leurs droits, rien que leurs droits », comme celui du « petit musulman qui a le droit d'avoir un plat de substitution (à la cantine, ndlr). Nous avons aussi le droit (...) à ce que les maires ne s'opposent pas à la construction de mosquées », a-t-il renchéri.
« Les musulmans sont souvent accusés d'avoir insuffisamment dénoncé la violence et le terrorisme, comme s'ils en étaient directement responsables, et c'est faux », a-t-il lancé. « L'islam n'est plus un islam d'immigration, c'est un islam national qui a droit, au même titre que les autres communautés en France, à la reconnaissance et à la considération de la population française », d'autant que les musulmans ont été nombreux à verser leur sang pour la France, a ajouté le recteur.
Les représentants des deux institutions veulent unir leurs voix pour dénoncer la « culpabilisation » qui pèse sur les musulmans, « comme si la violence et le terrorisme abject avaient quelque chose à voir » avec l'islam, déclare Dalil Boubakeur.
Si le gouvernement par la voix de son Premier ministre a annoncé l’organisation d’une grande concertation pour permettre l'épanouissement d'un « islam de France », des avancées concrètes sont espérées. « Nous avons 2 200 mosquées. Il en faut le double d'ici deux ans », veut le président du CFCM, qui annonce aussi que des universités parisiennes seraient prêtes à accueillir des formations à destination de cadres musulmans.
Pour le président de l’UOIF, « les musulmans revendiquent leurs droits, tous leurs droits, rien que leurs droits », comme celui du « petit musulman qui a le droit d'avoir un plat de substitution (à la cantine, ndlr). Nous avons aussi le droit (...) à ce que les maires ne s'opposent pas à la construction de mosquées », a-t-il renchéri.
« Un énorme potentiel » non exploité
Au delà des débats polémiques qu’alimentent régulièrement la classe politique autour de l'islam, Amar Lasfar préfère attirer l’attention sur ces musulmans lambda « qui font des choses extraordinaires. Il suffit simplement de leurs faire confiance et de leur donner les moyens », lance-t-il, faisant allusion aux nombreuses associations et sociétés privées qui se créent chaque année et dont un certain nombre font acte de présence à la foire commerciale, gérée par Gedis.
C’est également ce qui marque Abdallah, 35 ans, professeur d’économie à Paris : « Il y a une chose qu’on ne peut pas nier aujourd’hui en venant ici : c'est que les musulmans sont très engagés dans notre société. C’est plutôt salutaire pour alimenter une réflexion commune autour de la place des musulmans et du danger du radicalisme. »
Dans les allées de la foire, de nombreux musulmans sont venus de province pour se ravitailler. « Comme tout est dans le même lieu, je viens pour faire mes petites courses et voir quelles sont les tendances sur Paris », raconte Hicham, 38 ans, originaire du Nord. « La place que prennent les vêtements et la nourriture sont trop importante à mon goût… Et de l’autre côté, les débats pourraient être meilleurs », déplore Abdallah. « Ce ne sont pas des critiques stériles comme on nous reproche souvent de le faire. C’est que ce rassemblement a encore un énorme potentiel. On tient à ce rendez-vous annuel ! », insiste le professeur d’économie.
Même son de cloche pour Mina, 32 ans, jeune maman qui réside le Val d’Oise : « Sur le papier, les débats sont très riches, passionnants… Mais on a souvent les mêmes invités qui interviennent plusieurs fois dans le même week-end. Sans oublier que la qualité d’écoute des conférences fait défaut. » Charlie, patriotisme, spiritualité, leadership au féminin, écologie… c’est au forum Génér’action, gérée par la jeunesse UOIF, que les débats ont été les plus denses et variés. Cependant, l'immense espace, peu exploité par des exposants, a été bien moins fréquenté que l'an passé, de même que la Foire commerciale.
C’est également ce qui marque Abdallah, 35 ans, professeur d’économie à Paris : « Il y a une chose qu’on ne peut pas nier aujourd’hui en venant ici : c'est que les musulmans sont très engagés dans notre société. C’est plutôt salutaire pour alimenter une réflexion commune autour de la place des musulmans et du danger du radicalisme. »
Dans les allées de la foire, de nombreux musulmans sont venus de province pour se ravitailler. « Comme tout est dans le même lieu, je viens pour faire mes petites courses et voir quelles sont les tendances sur Paris », raconte Hicham, 38 ans, originaire du Nord. « La place que prennent les vêtements et la nourriture sont trop importante à mon goût… Et de l’autre côté, les débats pourraient être meilleurs », déplore Abdallah. « Ce ne sont pas des critiques stériles comme on nous reproche souvent de le faire. C’est que ce rassemblement a encore un énorme potentiel. On tient à ce rendez-vous annuel ! », insiste le professeur d’économie.
Même son de cloche pour Mina, 32 ans, jeune maman qui réside le Val d’Oise : « Sur le papier, les débats sont très riches, passionnants… Mais on a souvent les mêmes invités qui interviennent plusieurs fois dans le même week-end. Sans oublier que la qualité d’écoute des conférences fait défaut. » Charlie, patriotisme, spiritualité, leadership au féminin, écologie… c’est au forum Génér’action, gérée par la jeunesse UOIF, que les débats ont été les plus denses et variés. Cependant, l'immense espace, peu exploité par des exposants, a été bien moins fréquenté que l'an passé, de même que la Foire commerciale.
Une baisse de fréquentation visible
Zineb, 30 ans, fonctionnaire à Paris, est, elle, satisfaite de cette 32e édition : « J’ai trouvé que les débats et les conférences répondaient exactement aux questionnements qui touchent les musulmans. (...) Le problème, c’est qu'ils sont souvent dans la réaction, alors que la majorité des intervenants nous exhortent à être dans la proposition, dans la construction, Et pas en tant que musulman, mais en tant que citoyen français. C’est très important. » L’image qui a marqué la jeune femme est celle de la clôture. Lundi, « les organisateurs, les conférenciers, les invités se sont rassemblés sur scène sur fond de anasheed (chant religieux, ndlr) tout en brandissant le drapeau français », nous décrit-elle.
Une scène que moins de monde a vu cette année, comme Mariam, une étudiante francilienne de 26 ans, qui a préféré écourter son passage au Bourget dont elle est sortie « lassée » de l'ambiance générale. L'après-Charlie n'a pas provoqué cette année un engouement particulier des musulmans de France à la RAMF : 150 000 personnes se sont déplacées sur les trois jours, selon les chiffres officiels qui nous sont délivrés par Boubaker El Hadj Amor. La baisse a été visible à l’œil nu par rapport aux années précédentes, expliquée uniquement par le responsable de l’UOIF par « le mauvais temps » constaté les 3 et 4 avril… En revanche, le nombre de connexions a grimpé en 2015 : 100 000 visites sur le site de la RAMF ont été comptabilisées en l’espace de trois jours pour suivre les débats en streaming, une offre complétée par la diffusion en direct des conférences sur Iqra TV.
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