Divisions au sein du Conseil
Vendredi, le Conseil de sécurité des Nations unies a tenu une réunion de crise sur l’attaque israélienne au Liban, mais s'est abstenu de demander un cessez-le-feu, ce que Beyrouth aurait pourtant souhaité.
Les débats ont illustré les divisions au sein du Conseil, les Etats-Unis s'abstenant de critiquer Israël et même d'appeler à la retenue, tandis que la France condamnait "le caractère disproportionné de la riposte" de l'Etat hébreu.
Dans une très courte déclaration lue à l'issue des débats par son Président en exercice, l'ambassadeur de France à l'Onu Jean-Marc de La Sablière, le Conseil s'est simplement "félicité" de l'envoi jeudi par le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, d'une mission de bons offices au Proche-Orient.
Une réponse disproportionnée
Raid aérien sur l'aéroport de Beyrouth
Au même moment, Israël poursuivait ses frappes militaires qui ont fait plus de 60 morts et endommagé de nombreuses infrastructures civiles au Liban, notamment l'aéroport international de Beyrouth.
Les frappes ont été déclenchées mercredi en représailles à une opération du Hezbollah libanais en territoire israélien au cours de laquelle huit soldats israéliens ont été tués et deux autres enlevés. "Israël n'avait d'autre choix que de réagir", a déclaré l'ambassadeur d'Israël à l'Onu, Dan Gillerman. "Les actions d'Israël sont une réponse directe à un acte de guerre".
La France a dénoncé la réponse "disproportionnée" de l'Etat hébreu, qui "menace d'annihiler les efforts engagés par le gouvernement libanais pour (...) consolider la démocratie libanaise et la réconciliation de son peuple", a dit M. de La Sablière, tout en appelant le gouvernement libanais à faire davantage d'efforts pour désarmer le Hezbollah.
La Grande-Bretagne a reconnu qu'Israël avait "le droit de se défendre". Mais l'Etat hébreu "doit faire preuve de retenue et s'assurer que ses actions sont proportionnées et mesurées", a ajouté le représentant britannique Emyr Jones Parry.
Des Libanais affluent vers la Syrie
Des milliers de Libanais se sont joints au flot de ressortissants étrangers qui se précipitent depuis deux jours à la frontière syrienne pour tenter d'échapper aux bombardements.
A pied ou en voiture, les civils en fuite ont souvent dû emprunter une route régulièrement visée par les raids de l'aviation israélienne.
Avec les bombardements et les blocus aérien et naval imposés par Israël, la frontière avec la Syrie est devenue la seule ouverture sur le monde accessible aux Libanais.
Quelque 17.000 personnes, principalement des Libanais originaires du Sud et des ouvriers syriens, ont rejoint vendredi la Syrie par le point de Masnaa, au bout de la vallée de Bekaa, ont rapporté des responsables libanais.