Ramadan

Ramadan 2014 : des mosquées du Sud-Ouest optent définitivement pour le calcul

Rédigé par | Mardi 17 Juin 2014 à 06:00

Dans le Sud-Ouest de la France, des mosquées ont décidé de trancher définitivement en faveur du calcul scientifique pour déterminer les débuts et fins des mois lunaires, dont celui du Ramadan. Elles ont ainsi annoncé le 28 juin comme premier jour du mois du jeûne, qui se terminera le 28 juillet par la célébration de l'Aïd al-Fitr.



Le Ramadan commencera le 28 juin et se terminera le 28 juillet avec l’Aïd al-Fitr, a annoncé le Conseil régional des associations islamiques du Sud-Ouest de la France (CRAISOF).* La fédération, qui regroupe une vingtaine de mosquées principalement situées dans la région Aquitaine, a opté « une fois pour toute » pour le calcul scientifique quant à la détermination du calendrier liturgique musulman, comme « c’est déjà le cas des cinq prières quotidiennes » face au constat « qu’il est impossible d’unir toutes les tendances musulmanes autour d’un même avis ».

« Ce choix qui, en plus de sa conformité à l’esprit de la charia, reste le plus en phase avec la réalité des musulmans de France. Il est le seul moyen d’éviter les approximations, le suspens inutile et permet aux musulmans de France de mieux organiser leur culte dans une société qui a son propre rythme, et qui doit être pris en considération », a-t-elle fait savoir dans un communiqué paru fin mai.

« L’avis canonique qui préconise le calcul astrophysique et non la vision pour déterminer le début et la fin du mois de Ramadan est celui d’un certain nombre de savants musulmans dans le monde, en Europe et en France » et est celui que défend « depuis des années notre référence religieuse régionale, le Grand Mufti du CRAISOF, Tareq Oubrou », recteur de la mosquée de Bordeaux, précise-t-on.

« Accompagner le changement »

Celui-ci a par ailleurs consacré son sermon du vendredi 13 juin à ce sujet, sans que celui-ci ne soulève de levée de bouclier particulier, nous indique Charafeddine Mouslim, secrétaire général du CRAISOF, ajoutant que cette position, prise « sur une base de bon sens, à la fois canonique et scientifique », a été clarifiée auprès des fidèles des mosquées membres du Conseil régional.

« Les fidèles attendent des responsables de leurs mosquées qu’ils soient à la hauteur de leurs responsabilités. Alors, ils les suivent », dit-il. « On n'oblige aucun fidèle à suivre » la position mais « nous ne permettons personne d’entraver notre choix et de perturber la sérénité qui prévaut pour le Ramadan », poursuit M. Mouslim, qui a fait le choix, dans ce débat, « d'accompagner le changement » auquel n'est pas réfractaire une « écrasante majorité » de la communauté dès lors qu'il est compris.

« Notre méthode est de s'accorder le temps nécessaire jusqu'à ce que les mentalités acceptent ce changement. Mais prendre en considération les mentalités ne veut pas dire rester figé et se laisser guider par une minorité agissante qui, à coup de citation prophétique mal comprises, veut imposer une vision qui ne correspond ni à l'esprit du texte ni aux contraintes du contexte. Une minorité qui, en peuplant les mosquées à longueur de journée, fini par jouer les imams à la place des imams. Et vu que cette minorité est forte en décibels, une partie des responsables associatifs cède à ses caprices pour avoir la paix dans leurs mosquées », souligne le directeur de Fédération musulmane de la Gironde (FMG), qui comprend les mosquées de Bordeaux et de Cenon.

Le CRAISOF, fondé en 1991, est aujourd'hui présidé par Hassan Izzaoui, le recteur de la mosquée de Limoges. Il compte, outre des associations, les mosquées de Brive-la-Gaillarde et Limoges (Limousin) ; celles d'Agen, Bayonne, Bergerac, Bordeaux, Cadillac, Castillon-la-Bataille, Cenon, Dax, La Réole, Libourne, Mont-de-Marsan, Pau, Sainte-Bazeille et Sainte-Foy-la-Grande (Aquitaine) ainsi que les mosquées de La Rochelle, de Poitiers (Poitou-Charentes) et de Tarbes (Midi-Pyrénées).



Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur