Sur le vif

Ramadan 2021 : en Algérie, les chaînes de télé appelées à plus de responsabilité

Rédigé par | Vendredi 12 Mars 2021 à 12:45



Alors que le mois de Ramadan approche, l’Autorité de régulation de l’audiovisuel algérienne (ARAV) lance un avertissement : les responsables des chaînes de télévision sont appelés à plus de responsabilité et de vigilance dans le choix des programmes qu’ils diffusent pendant le mois du jeûne.

Lundi 8 mars, l’organe de surveillance a rappelé dans un communiqué relayé par l’Agence de presse algérienne (APS) la nécessité « de faire preuve de responsabilité dans la sélection rigoureuse des œuvres artistiques et de fiction à diffuser durant le mois sacré pour l'intérêt aussi bien de la création que de la société ».

Elle a insisté sur l’impératif pour les chaînes de télévision « d'adopter une démarche sérieuse et profonde pour les phénomènes sociaux dans les différentes productions créatives telles que les séries télévisées, les sitcoms, les caméras cachées et autres programmes afin d'éviter les provocations et les dérives souvent constatées les dernières années », comme ce fut le cas pour la chaîne Echourouk TV à qui des avertissements ont été adressés en avril 2020 après la diffusion du programme humoristique « Dar Laajab ».

Les caméras cachées dans le viseur

L’ARAV avait alors estimé que ce programme de divertissement ne respectait pas « les intérêts économiques et diplomatiques du pays ». Un des épisodes dans lequel le président tunisien avait été caricaturé avait en effet suscité une polémique entre l'Algérie et la Tunisie.

Elle avait également lancé un avertissement à Numidia TV a la même période pour l’émission de caméras cachées « Ana wa rajli » (Mon mari et moi) par Numidia TV. Il était question, dans un épisode qui a fait scandale, de proposer à un homme de jouer pour gagner... une femme à épouser immédiatement. L'ARAV avait alors dénoncé un programme qui portait « atteinte à la dignité humaine ».

L'autorité, qui anticipe cette année de futurs manquements, veut freiner l'usage de caméras cachées, très populaires pendant le Ramadan, avec des séquences ayant recours « à la violence, à la terreur et à l'atteinte à la dignité humaine ».

« Selon les observations des critiques et spécialistes, nombreuses sont les œuvres artistiques diffusées durant le mois de Ramadan dernier, ayant fait appel à des amateurs sans expérience dans le domaine, en quête d'argent uniquement, ce qui leur a fait perdre leur valeur et plonger dans le superficiel et la bassesse », souligne l'ARAV.

Elle exhorte aussi les médias « à l'obligation de respecter les règles déontologiques de la publicité, à ne pas confondre entre le contenu médiatique et celui commercial et à ne pas dépasser le délai réservé à la diffusion des spots publicitaires au détriment du téléspectateur ». Dans son viseur également, « les programmes religieux qui traitent des questions conflictuelles et sensibles, loin du référent religieux national ».

En cas de manquement, l'ARAV a assuré qu’elle prendrait « toutes les mesures que la loi lui confère en vue d'imposer le respect des normes relatives à la diffusion et au timing adéquat, aussi bien pour les œuvres dramatiques et humoristiques que les contenus publicitaires ». Des mesures qui peuvent à aller jusqu’à l'arrêt des programmes visés.

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