Les leaders musulmans américains ont refusé de participer à un iftar du Ramadan cette année 2024 à la Maison Blanche en signe de protestation contre le soutien de Joe Biden à Israël. Ce dernier poursuit son opération militaire contre Gaza qui a coûté la vie à plus de 33 000 personnes. © Flickr/Gage Skidmore
La lune de miel entre Joe Biden et les Américains de confession musulmane est bel et bien consommée, à l’approche de l’élection présidentielle à laquelle le Démocrate, âgé de 81 ans, va se représenter en novembre prochain.
Signe du grand désamour, la Maison Blanche a annoncé, mardi 2 avril, qu’elle n’organisera pas cette année, pour le Ramadan, de repas de rupture du jeûne (iftar) avec des membres éminents de la communauté musulmane américaine face au refus catégorique de ces derniers d’y participer. Ils ne pardonnent en effet pas le soutien indéfectible de Joe Biden à Israël dans son offensive contre la bande de Gaza, au point où plusieurs leaders religieux et associatifs se sont engagés depuis plusieurs mois contre la réélection du Démocrate.
Partager un iftar du Ramadan – qui est sur le point de s’achever – avec le président aurait été des plus déplacés à leurs yeux. En lieu et place d’une réception publique, des leaders communautaires ont demandé une réunion de travail strictement privée avec le président, a fait savoir la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre. « C’était une requête venant de membres de la communauté. C'est ce qu'ils voulaient et nous la comprenons », a-t-elle indiqué à la presse.
Signe du grand désamour, la Maison Blanche a annoncé, mardi 2 avril, qu’elle n’organisera pas cette année, pour le Ramadan, de repas de rupture du jeûne (iftar) avec des membres éminents de la communauté musulmane américaine face au refus catégorique de ces derniers d’y participer. Ils ne pardonnent en effet pas le soutien indéfectible de Joe Biden à Israël dans son offensive contre la bande de Gaza, au point où plusieurs leaders religieux et associatifs se sont engagés depuis plusieurs mois contre la réélection du Démocrate.
Partager un iftar du Ramadan – qui est sur le point de s’achever – avec le président aurait été des plus déplacés à leurs yeux. En lieu et place d’une réception publique, des leaders communautaires ont demandé une réunion de travail strictement privée avec le président, a fait savoir la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre. « C’était une requête venant de membres de la communauté. C'est ce qu'ils voulaient et nous la comprenons », a-t-elle indiqué à la presse.
La colère affichée des Américains musulmans
C’est le cas de l’organisation américaine Emgage qui, « en ces jours les plus sacrés du Ramadan, (…) se tient aux côtés de notre communauté qui a haut et fort exprimé son mécontentement face à la politique du président à l’égard de Gaza ».
« Nous partageons la profonde douleur de notre communauté face à l’aide militaire inconditionnelle continue de l’administration Biden à Israël, qui a entraîné la mort de plus de 30 000 Palestiniens (…). Une catastrophe humanitaire aux proportions sans précédent s’est produite et des millions de personnes sont désormais confrontées à la famine et à la maladie », a signifié Emgage, qui s’est joint à la demande d’organiser « une véritable réunion politique avec des représentants choisis par la communauté, plutôt qu’avec ceux sélectionnés par la Maison Blanche ».
Chez Emgage, « nous pensons que l’administration Biden peut et doit tirer parti de son énorme soutien à Israël pour commencer à prendre des mesures concrètes » en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et permanent, de l’accès sans entrave des convois d'aide humanitaire, de la reprise du financement de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) ou encore l'ouverture d'une voie politique légitime menant à la création d’un État palestinien.
« Nous partageons la profonde douleur de notre communauté face à l’aide militaire inconditionnelle continue de l’administration Biden à Israël, qui a entraîné la mort de plus de 30 000 Palestiniens (…). Une catastrophe humanitaire aux proportions sans précédent s’est produite et des millions de personnes sont désormais confrontées à la famine et à la maladie », a signifié Emgage, qui s’est joint à la demande d’organiser « une véritable réunion politique avec des représentants choisis par la communauté, plutôt qu’avec ceux sélectionnés par la Maison Blanche ».
Chez Emgage, « nous pensons que l’administration Biden peut et doit tirer parti de son énorme soutien à Israël pour commencer à prendre des mesures concrètes » en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et permanent, de l’accès sans entrave des convois d'aide humanitaire, de la reprise du financement de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) ou encore l'ouverture d'une voie politique légitime menant à la création d’un État palestinien.
Le soutien à Joe Biden fragilisé
Un petit groupe de personnes - six selon The Washington Post - ont ainsi pu rencontrer Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris dans la soirée du mardi 2 avril afin d’évoquer, entre autres sujets, la question palestinienne, une première depuis des mois. Depuis octobre 2023, le président n’a eu que de rares interactions avec les musulmans, qui l’accusent d’être insensible au sort des Palestiniens. Pas d’iftar du Ramadan donc en 2024 ; il n’y aura pas non plus de cérémonie pour l’Aïd al-Fitr comme ce fut organisé les années précédentes à la Maison Blanche avec des centaines de convives.
Le soutien toujours affiché de Joe Biden au gouvernement de Benjamin Netanyahou est bien parti pour lui coûter les voix de nombreux Américains musulmans et d’ascendance arabe présents dans des Etats-clés comme le Michigan et le Minnesota, ces mêmes qui ont contribué à sa victoire en 2020 contre Donald Trump.
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