Un hadith du Prophète Muhammad annonce qu’à l’arrivée de chaque mois du Ramadan les portes du Paradis s’ouvrent grandement et celles de l’Enfer se referment, tandis que les démons se retrouvent enchaînés. D’après ce même hadith, une voix s’écrie durant chaque nuit : « Toi qui est à la recherche du bien, approche-toi. Quant à toi qui est en recherche du mal, abstiens-toi. » Ainsi, les principales conditions du monde invisible se réunissent afin de favoriser l’ascension des croyants vers la piété.
En effet, le jeûne qui doit être observé durant ce mois sert d’ascenseur spirituel. Cependant, cet acte de dévotion n’est pas spécifique aux musulmans. D’ailleurs, le Coran le confirme en faisant clairement de la piété la finalité du jeûne : « Ô vous qui avez cru ! On vous a prescrit le jeûne comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété » (s. 2, v. 183). Ce verset coranique, qui introduit le passage relatif au jeûne du mois de Ramadan, indique d’emblée l’universalité de cette pratique, présente dans toutes les traditions.
Contrairement aux autres actes rituels, le jeûne se distingue par la singularité de l’abstinence, qui fait de lui un « non-acte ». En langue arabe, celle-ci est rendue par sawm et siyâm, dont le sens primitif est « être immobile ».
Toutefois, nous pouvons observer que le Coran distingue entre les deux termes. Le siyâm désigne exclusivement le jeûne rituel, en ce sens qu’il implique une totale privation de nourriture, de boisson et de rapport intime. Quant au sawm, il désigne le jeûne en tant qu’abstinence absolue. De ce fait, le silence était un trait distinctif du jeûne de Marie, comme nous pouvons le lire dans le Coran : « J’ai fait le vœu de sawm au Miséricordieux, c’est pourquoi je ne parle aujourd’hui à personne. » (s. 19, v. 36). Par conséquent, le vocable sawm désigne ici un jeûne de silence ou une abstention de parole.
En effet, le jeûne qui doit être observé durant ce mois sert d’ascenseur spirituel. Cependant, cet acte de dévotion n’est pas spécifique aux musulmans. D’ailleurs, le Coran le confirme en faisant clairement de la piété la finalité du jeûne : « Ô vous qui avez cru ! On vous a prescrit le jeûne comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété » (s. 2, v. 183). Ce verset coranique, qui introduit le passage relatif au jeûne du mois de Ramadan, indique d’emblée l’universalité de cette pratique, présente dans toutes les traditions.
Contrairement aux autres actes rituels, le jeûne se distingue par la singularité de l’abstinence, qui fait de lui un « non-acte ». En langue arabe, celle-ci est rendue par sawm et siyâm, dont le sens primitif est « être immobile ».
Toutefois, nous pouvons observer que le Coran distingue entre les deux termes. Le siyâm désigne exclusivement le jeûne rituel, en ce sens qu’il implique une totale privation de nourriture, de boisson et de rapport intime. Quant au sawm, il désigne le jeûne en tant qu’abstinence absolue. De ce fait, le silence était un trait distinctif du jeûne de Marie, comme nous pouvons le lire dans le Coran : « J’ai fait le vœu de sawm au Miséricordieux, c’est pourquoi je ne parle aujourd’hui à personne. » (s. 19, v. 36). Par conséquent, le vocable sawm désigne ici un jeûne de silence ou une abstention de parole.
Un meilleur contrôle de soi, un acte d’adoration
En outre, la valeur que le Coran porte à l’abstinence mérite toute notre attention. Élever celle-ci au rang des actes d’adoration et, qui plus est, en faire un pilier parmi les cinq piliers de l’islam, ne peut laisser l’observateur indifférent. L’abstinence permet effectivement un meilleur contrôle de soi et une gestion sans faille du rapport aux choses. C’est dans ce sens, lorsqu’une personne jeûne, qu’elle doit renoncer à tenir des propos obscènes et à élever la voix. Si quelqu’un l’insulte ou la provoque, elle devra se contenter de répondre : « Je suis en état de jeûne. » Dès lors, on met fin aux réactions incontrôlées et l’abstinence devient ainsi la meilleure réponse aux provocations.
L’individu, de par ses envies et ses passions, tombe souvent dans la surconsommation, ce qui le contraint à déployer plus de temps et de moyens pour les satisfaire. Malheureusement, sa continuelle insatisfaction nourrit sa dépendance au point de devenir l’esclave de ses propres faiblesses. C’est donc aussi pour limiter le pouvoir de la dépendance que l’abstinence a été prescrite comme acte d’adoration. Par la force de l’abstinence, le jeûneur peut désormais se consacrer à l’essentiel.
L’individu, de par ses envies et ses passions, tombe souvent dans la surconsommation, ce qui le contraint à déployer plus de temps et de moyens pour les satisfaire. Malheureusement, sa continuelle insatisfaction nourrit sa dépendance au point de devenir l’esclave de ses propres faiblesses. C’est donc aussi pour limiter le pouvoir de la dépendance que l’abstinence a été prescrite comme acte d’adoration. Par la force de l’abstinence, le jeûneur peut désormais se consacrer à l’essentiel.
Nourriture du corps et de l’âme
Mais comment définir l’essentiel ? Pour cela, la lecture du message divin est nécessaire puisqu’il est le guide suprême. D’après nous, c’est en ce mois que s’opère la connexion entre le jeûne et le Coran. Un mois où Coran et Ramadan riment ensemble pour rythmer le rapport à l’essentiel.
Il suffit d’assister aux prières nocturnes, dites de tarâwîh, pour en voir une nette démonstration. Les fidèles se réjouissent, après avoir jeûné le jour, de pouvoir plonger dans le silence de la nuit en psalmodiant le Coran. Ainsi, durant ce mois, la nourriture du corps cède de la place à la nourriture de l’âme.
Il suffit d’assister aux prières nocturnes, dites de tarâwîh, pour en voir une nette démonstration. Les fidèles se réjouissent, après avoir jeûné le jour, de pouvoir plonger dans le silence de la nuit en psalmodiant le Coran. Ainsi, durant ce mois, la nourriture du corps cède de la place à la nourriture de l’âme.
Vers un épanouissement de la personnalité musulmane
Cheikh Zakaria Seddiki : « Au-delà des besoins du corps il existe des besoins de l’âme. »
En réalité, le jeûneur apprend qu’au-delà des besoins du corps il existe des besoins de l’âme. Cependant, le temps et les moyens doivent être répartis harmonieusement afin de satisfaire équitablement l’ensemble des besoins des hommes et des femmes. C’est cet équilibre qui permet à la personnalité musulmane de trouver son développement et son épanouissement.
La piété, mentionnée dans les versets relatifs au siyâm, revient, somme toute, à se prémunir de tout danger pouvant menacer l’intérêt des individus ici-bas et dans l’au-delà. À vrai dire, elle est la force de résistance des croyants que procure le respect de ce programme dévotionnel et qui trouve refuge dans le cœur des fidèles. C’est donc une affaire qui relève de la plus stricte des intimités. Un secret que nul autre que Dieu ne peut entrevoir.
C’est pour cela qu’il est rapporté dans un texte que tout ce que fait le fils d’Adam est pour lui-même, à l’exception du jeûne qui est pour Dieu et c’est Lui qui en donne la récompense. De la sorte, le jeûne devient un rempart contre le Feu et l’Enfer et c’est pourquoi l’expérience du jeûneur lui fera connaître deux joies : au moment de rompre son jeûne, il se réjouit ; et quand il rencontrera son Seigneur, il se réjouira de son jeûne. En s’abstenant donc de certaines choses, le jeûneur espère trouver son bonheur.
* Cheikh Zakaria Seddiki est président du comité ACERFI (Audit, conformité et recherche en finance islamique) et directeur de l’IMED (Institut musulman d’enseignement à distance).
La piété, mentionnée dans les versets relatifs au siyâm, revient, somme toute, à se prémunir de tout danger pouvant menacer l’intérêt des individus ici-bas et dans l’au-delà. À vrai dire, elle est la force de résistance des croyants que procure le respect de ce programme dévotionnel et qui trouve refuge dans le cœur des fidèles. C’est donc une affaire qui relève de la plus stricte des intimités. Un secret que nul autre que Dieu ne peut entrevoir.
C’est pour cela qu’il est rapporté dans un texte que tout ce que fait le fils d’Adam est pour lui-même, à l’exception du jeûne qui est pour Dieu et c’est Lui qui en donne la récompense. De la sorte, le jeûne devient un rempart contre le Feu et l’Enfer et c’est pourquoi l’expérience du jeûneur lui fera connaître deux joies : au moment de rompre son jeûne, il se réjouit ; et quand il rencontrera son Seigneur, il se réjouira de son jeûne. En s’abstenant donc de certaines choses, le jeûneur espère trouver son bonheur.
* Cheikh Zakaria Seddiki est président du comité ACERFI (Audit, conformité et recherche en finance islamique) et directeur de l’IMED (Institut musulman d’enseignement à distance).
Première parution de cet article dans Salamnews, n° 45, juillet-août 2013.
Lire aussi :
Ramadan, le mois du Coran par excellence
Le Ramadan : une grande faveur de Dieu envers Ses serviteurs
Les promesses du Ramadan
Ramadan : donner du sens à notre jeûne
Ramadan : l’examen de conscience
Ramadan : la culture de la paix
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