La salle de prière des hommes de la mosquée de Béziers.
Commencé le 1er août dernier avec la mosquée de Vigneux-sur-Seine, ce tour de France est passé par l’est, entre autres dans les villes de Strasbourg et de Mulhouse, avant de mettre le cap vers le sud, sans oublier une étape à la Grande Mosquée de Lyon, le 10 août dernier. De la côte niçoise à Libourne, Baddre-Eddine Bentaïb a sillonné le sud de la France. Une petite panne de voiture l’a ralenti à Libourne, mais armé d’une voiture prêtée par son père, il continue le voyage. Prochaine étape : Rennes. Entretien avec un mosquée-trotter.
Saphirnews : Comment avez-vous préparé ce Ramadan road trip et quels en sont les objectifs ?
Baddre-Eddine Bentaïb : L’idée m’est venue des États-Unis où le site 30mosques.com a développé le concept il y a déjà trois ans. J’ai voulu, moi aussi, cassé les clichés médiatiques sur les lieux de culte musulman, mais aussi montrer que certaines mosquées, de par leur architecture particulière, font désormais partie du patrimoine français.
Au niveau de l’organisation, j’ai d’abord établi mon parcours puis pris contact avec les mosquées. L’accueil est très chaleureux, j’ai eu très peu de refus. Ce voyage a été préparé deux mois à l’avance et j’ai eu la chance de trouver un sponsor qui a financé le projet : le restaurant L’Alambra.
Au niveau de l’organisation, j’ai d’abord établi mon parcours puis pris contact avec les mosquées. L’accueil est très chaleureux, j’ai eu très peu de refus. Ce voyage a été préparé deux mois à l’avance et j’ai eu la chance de trouver un sponsor qui a financé le projet : le restaurant L’Alambra.
Pouvez-vous décrire une « journée type » de votre road trip ?
L’imam Mamadou Daffé, élément central de la communauté de Toulouse, est aussi chercheur au CNRS. ©Trouvetamosquée.fr
B.-E. B : Je mets à profit la matinée pour écrire l’article sur la mosquée visitée la veille et je sélectionne les photos. Ensuite, je prends la route et m’arrête pour publier le papier. Le soir, j’arrive dans une nouvelle ville et une nouvelle mosquée. Là, je suis reçu par un cadre de l’association en charge de la mosquée et je passe du temps avec les fidèles, je partage avec eux la prière et la rupture du jeûne. Pratiquement toutes les moquées que j’ai visitées organise un repas d’iftar ouvert aux non-musulmans. Il s’agit de vivre pleinement la solidarité du mois de Ramadan.
La situation des lieux de culte en France dépend beaucoup du maire et des associations locales. Vos observations sur le terrain confirment-elles cette affirmation ?
B. -E.B : Il est vrai qu’il y a une grande diversité de situations sur le terrain. J’ai été très impressionné par la motivation et l’organisation de la communauté musulmane du Sud-Ouest qui est peu nombreuse mais qui parvient à édifier des lieux de culte dignes et importants.
Dans des grandes villes comme Marseille ou Reims, la communauté est plus nombreuse et doit s’organiser par quartiers. Certains font face à des difficultés politiques, comme à Saint-Etienne, où plusieurs mosquées seraient nécessaires mais où la mairie ne veut pas plus d’une mosquée dans la ville.
Mon coup de cœur de cette tournée revient à la salle de prière que j’ai visitée à Nice. Ils sont dans 200 m² qui ne payent pas de mine. Mais il y a beaucoup de chaleur humaine et de solidarité au sein de cette communauté, malgré les difficultés qu’ils rencontrent avec la mairie.
Dans des grandes villes comme Marseille ou Reims, la communauté est plus nombreuse et doit s’organiser par quartiers. Certains font face à des difficultés politiques, comme à Saint-Etienne, où plusieurs mosquées seraient nécessaires mais où la mairie ne veut pas plus d’une mosquée dans la ville.
Mon coup de cœur de cette tournée revient à la salle de prière que j’ai visitée à Nice. Ils sont dans 200 m² qui ne payent pas de mine. Mais il y a beaucoup de chaleur humaine et de solidarité au sein de cette communauté, malgré les difficultés qu’ils rencontrent avec la mairie.
Ce road trip est aussi une occasion pour ces mosquées de communiquer et on voit bien que dans ce domaine les initiatives se multiplient…
B.-E.B : Oui, les mosquées se rendent compte que la communication est indispensable et surtout qu’Internet est un outil incontournable. Vigneux-sur-Seine, par exemple, suit l’exemple de la Grande Mosquée de Lyon et développe une WebTV, tandis qu’à Reims la mosquée anime une tranche horaire d'une heure et demie sur une radio locale, juste avant la rupture du jeûne. Cela répond à un besoin de toucher les personnes qui ne peuvent se déplacer à la mosquée pour la prière collective.
Votre initiative a connu un certain succès sur Internet…
B.-E.B : Je pense avoir réussi mon pari, l’information a été bien diffusée et le trafic sur mon site a doublé sur le mois du Ramadan passant à 2 000 vues par jour. Au-delà de l’audience, cette expérience m’a donné de la matière pour l’évolution de trouvetamosquee.fr. Je pense m’efforcer désormais de rendre plus compte du côté humain dans les mosquées plutôt que de m’intéresser uniquement au bâtiment lui-même.