L’Elysée a publié aujourd’hui un communiqué précisant que le Président de la République avait choisit la date du 29 mai 2005 pour le référendum français sur la constitution européenne. Cette période de 3 mois laisse présager une campagne active en faveur du « oui ». Mais ce dimanche 5 mars, Nicolas Sarkosy compte réunir le Conseil national de l’UMP pour exprimer leur approbation de la réforme constitutionnelle sans pour autant « valider » l’éventuelle entrée de la Turquie dans l’union européenne. En effet, nombre de militants refusent, malgré les directives chiraquiennes, l’entrée de ce pays et préconisent à la place un partenariat économique privilégié.
Le dimanche 29 mai 2005, jour de la fête des mères, a finalement été choisi après plusieurs propositions pour le référendum français sur la constitution européenne. Jacques Chirac a souhaité une date qui à la fois précède le départ en vacances des Français mais qui lui laisse également une marge de manœuvre nécessaire pour militer en faveur du « oui ». Au congrès de Versailles, cette semaine, le Parlement a donné son accord pour la révision de la Constitution française préalable au référendum. Il y a deux semaines, ce sont les Espagnols qui ont exprimé avec une écrasante majorité (76,73%) leur volonté de ratifier la constitution européenne avec toutefois un fort taux d’abstention (42%).
Le « non » gagne du terrain
Le Président de la République n’a pas convaincu l’ensemble des électeurs de l’UMP. L’entrée de la Turquie dans l’union européenne provoque des désaccords majeurs et scinde le parti, dont la base exprime vivement son hostilité. Nicolas Sarkosy qui réunit les « cadres de l’UMP » ce dimanche doit en toute logique valider le 'oui' à la réforme constitutionnelle mais tenir également compte de la réprobation des partisans du « non » à l'adhésion de la Turquie. Les déclarations de Roselyne Bachelot (députée UMP) dans Le Monde témoignent de l’état d’esprit de certains militants : « perte d’identité », « cristallisations des craintes» et « paradigme des peurs ». Malgré un fort investissement de Jacques Chirac qui n’hésite pas à multiplier les déclarations télévisuelles, une étude CSA menée il y a quelques jours indique clairement que 17 % des militants UMP sont favorables à l’entrée de la Turquie contre 32 % en 2004. Une situation similaire à celle de 1992 où Jacques Chirac avait milité pour le 'oui à Maastricht' à l’encontre de son parti qui, à l’époque, était le RPR.
Un texte fondateur
Le oui au référendum permettrait au Président de la République de terminer ses deux années de mandat en toute quiétude. La France qui est l’un des six pays fondateurs de l’Europe est également l’un des douze pays à avoir fait le choix du référendum pour ratifier le traité européen. Pour Jacques Chirac ce texte fondateur « consolide l’œuvre de paix, de liberté et de démocratie de cinquante années de construction européenne ». La victoire du non pourrait donc sérieusement compromettre le Président de la République et serait une aubaine pour ceux qui désirent lui succéder en 2007.