Au lendemain de l’adoption des nouveaux statuts du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, président de l’Union des mosquées de France (UMF), monte au créneau contre l’institution qu’il a présidé entre 2008 et 2013. Une institution dont sa fédération n’est officiellement pas membre statutaire.
Lire aussi : Une réforme des statuts du CFCM adoptée dans la difficulté
Dans une tribune publiée mardi 9 avril sur Saphirnews, initiée par l’UMF et signée par la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), la Grande Mosquée de Lyon, la Grande Mosquée Mohammed VI de Saint-Etienne, la Grande Mosquée d’Evry-Courcouronnes et la Grande Mosquée de Strasbourg, les signataires appellent « à faire évoluer la représentation du culte musulman pour qu’elle soit plus large et à l’écoute des musulmans de France ».
« Redonner la parole et l’initiative aux acteurs du terrain pour que le CFCM puisse retrouver sa légitimité et sa capacité à défendre la dignité et l’intérêt du culte musulman n’est plus une option. C’est une nécessité et une urgence absolues », lit-on. En ce sens, « nous déplorons que le projet de réforme du CFCM tant attendu ne soit pas en phase avec cette exigence », décrivant un projet « réduit à des aménagements des statuts, taillés sur mesure » et qui « ne peut constituer une réforme en soi ».
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Dans une tribune publiée mardi 9 avril sur Saphirnews, initiée par l’UMF et signée par la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), la Grande Mosquée de Lyon, la Grande Mosquée Mohammed VI de Saint-Etienne, la Grande Mosquée d’Evry-Courcouronnes et la Grande Mosquée de Strasbourg, les signataires appellent « à faire évoluer la représentation du culte musulman pour qu’elle soit plus large et à l’écoute des musulmans de France ».
« Redonner la parole et l’initiative aux acteurs du terrain pour que le CFCM puisse retrouver sa légitimité et sa capacité à défendre la dignité et l’intérêt du culte musulman n’est plus une option. C’est une nécessité et une urgence absolues », lit-on. En ce sens, « nous déplorons que le projet de réforme du CFCM tant attendu ne soit pas en phase avec cette exigence », décrivant un projet « réduit à des aménagements des statuts, taillés sur mesure » et qui « ne peut constituer une réforme en soi ».
« La mise en place d’une coordination transitoire » souhaitée
Les signataires vont encore plus loin dans leurs critiques. « Par certaines de ses dérives, il donne l’image d’une représentation confisquée, aggrave la défiance des musulmans de France à l’égard du CFCM et sape l’unité des musulmans de France par l’exclusion et la division qui en résulte », écrivent-ils.
Ils en appellent à « une vraie réforme du CFCM, basée sur une consultation la plus large possible, visant à améliorer les conditions de l’exercice du culte musulman, à rendre plus efficace son organisation, à assurer son financement et à garantir une meilleure formation de ses cadres ». Ils en appellent également à « la mise en place d’une coordination transitoire dont la mission est de mener à bien cette réforme » qui « permettra aux mosquées de chaque département de désigner leurs représentants aux niveaux régional et national ».
Lire aussi : La structure de représentation des musulmans de France doit émerger d’eux-mêmes, de la base
Ils en appellent à « une vraie réforme du CFCM, basée sur une consultation la plus large possible, visant à améliorer les conditions de l’exercice du culte musulman, à rendre plus efficace son organisation, à assurer son financement et à garantir une meilleure formation de ses cadres ». Ils en appellent également à « la mise en place d’une coordination transitoire dont la mission est de mener à bien cette réforme » qui « permettra aux mosquées de chaque département de désigner leurs représentants aux niveaux régional et national ».
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Le CFCM dénonce cette sortie publique
Sans attendre, le CFCM a fait savoir, mardi 9 avril, qu’il « regrette les agissements malheureux de dénigrement » de Mohammed Moussaoui. En réponse à la tribune, l’instance présidée par Ahmet Ogras « croit utile de rappeler » que « la réforme a fait l’objet de longs débats et de plusieurs séminaires de travail auxquels les représentants de l’UMF ont été invités. (…) Dénoncer une forme d'absence d'ouverture est donc une injustice faite au CFCM ». Elle est « le fruit d’une décision concertée et démocratique intégrant les avis de toutes les fédérations et au-delà ».
Aussi, le CFCM indique avoir reçu « à plusieurs reprises » Mohammed Moussaoui les jours précédant l’assemblée générale extraordinaire « pour examiner avec lui les modalités d'intégration au sein du CFCM de l’UMF ». Comme a indiqué à Saphirnews Ahmet Ogras, un accord a été signé avec l’UMF samedi 6 avril, « après plusieurs négociations ». « Cet accord fixait le nombre de délégués désignés pour chaque fédération, mettant positivement un terme aux demandes de l’UMF. Contre toute attente, M. Moussaoui et les représentants de l’UMF n'ont pas daigné assister à l'assemblée générale extraordinaire du CFCM qui se tenait le dimanche 7 avril », déplore-t-on (voir encadré).
« Les fédérations présentes au sein du bureau du CFCM sont l’émanation des lieux de cultes et donc des acteurs locaux. Alléguer que le CFCM est coupé de la base est un non-sens », plaide aussi l’instance, qui met en avant la création, prévue dans les statuts, de conseils départementaux du culte musulman (CDCM). « Avec cette réforme, le CFCM renforce son développement pour servir au mieux les intérêts des musulmans (…). Omettre toutes ces avancées positives qui sont les fruits des revendications du terrain est regrettable ». La rupture est désormais consommée.
Aussi, le CFCM indique avoir reçu « à plusieurs reprises » Mohammed Moussaoui les jours précédant l’assemblée générale extraordinaire « pour examiner avec lui les modalités d'intégration au sein du CFCM de l’UMF ». Comme a indiqué à Saphirnews Ahmet Ogras, un accord a été signé avec l’UMF samedi 6 avril, « après plusieurs négociations ». « Cet accord fixait le nombre de délégués désignés pour chaque fédération, mettant positivement un terme aux demandes de l’UMF. Contre toute attente, M. Moussaoui et les représentants de l’UMF n'ont pas daigné assister à l'assemblée générale extraordinaire du CFCM qui se tenait le dimanche 7 avril », déplore-t-on (voir encadré).
« Les fédérations présentes au sein du bureau du CFCM sont l’émanation des lieux de cultes et donc des acteurs locaux. Alléguer que le CFCM est coupé de la base est un non-sens », plaide aussi l’instance, qui met en avant la création, prévue dans les statuts, de conseils départementaux du culte musulman (CDCM). « Avec cette réforme, le CFCM renforce son développement pour servir au mieux les intérêts des musulmans (…). Omettre toutes ces avancées positives qui sont les fruits des revendications du terrain est regrettable ». La rupture est désormais consommée.
Interrogé par Saphirnews, Mohammed Moussaoui confirme qu’un accord sur la répartition des sièges – impliquant un partage avec le Rassemblement des musulmans de France (RMF), de sensibilité marocaine – avait bien été trouvé samedi entre l’UMF et le CFCM. Toutefois, « il était conditionné par l’orientation d’une vraie départementalisation et, sur ce point, le CFCM n’a pas voulu avancé. Dès lors, cet accord sur les sièges est devenu caduc ». Une décision qu'il motive aussi par le flou entretenu autour de la composition du Conseil religieux et du fonctionnement de l'Association pour le financement et le soutien au culte musulman (AFSCM).
Le président de l’UMF, qui indique avoir signifier à Ahmet Ogras cette prise de position la veille de l’assemblée générale, fait savoir qu’il se réserve le droit de poursuivre le CFCM pour « des irrégularités » – qu'il évoque dans une tribune – en vue de faire annuler les décisions prises lors de l’AGE.
Le président de l’UMF, qui indique avoir signifier à Ahmet Ogras cette prise de position la veille de l’assemblée générale, fait savoir qu’il se réserve le droit de poursuivre le CFCM pour « des irrégularités » – qu'il évoque dans une tribune – en vue de faire annuler les décisions prises lors de l’AGE.