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Réfugiés : partis dans l’espoir, accueillis dans la misère, la mafia guette…

Rédigé par Mom Nicolas | Samedi 16 Novembre 2002 à 00:00

Sangatte fermé, des réfugiées expulsée de l’église St Pierre à Calais. Le premier ministre Raffarin s’est exprimée sur le caractère inhumain des conditions de vie des clandestins, et envisage de lancer une réforme. Une réforme non pas sur leur condition de vie mais sur la durée d’attente d’une réponse administrative pour avoir des papiers et pouvoir ainsi travailler. Cette durée d’attente passerait de deux ans à un mois De nombreuses associations font elles un bilan social et juridique des réfugiés. Les conditions d’accueilles sont catastrophiques et conduisent la plupart du temps aux divers réseaux mafieux tel la prostitution…



Sangatte fermé, des réfugiées expulsée de l’église St Pierre à Calais. Le premier ministre Raffarin s’est exprimée sur le caractère inhumain des conditions de vie des clandestins, et envisage de lancer une réforme. Une réforme non pas sur leur condition de vie mais sur la durée d’attente d’une réponse administrative pour avoir des papiers et pouvoir ainsi travailler. Cette durée d’attente passerait de deux ans à un mois De nombreuses associations font elles un bilan social et juridique des réfugiés. Les conditions d’accueilles sont catastrophiques et conduisent la plupart du temps aux divers réseaux mafieux tel la prostitution, la drogue…

 

Une réforme politique…

Jean-Pierre Raffarin s'est  engagé à lancer « une réforme du droit d'asile pour le rendre plus humain, plus rapide ». Car aujourd'hui, « il faut deux ans pour avoir une réponse », a-t-il déploré. « C'est particulièrement inhumain, c'est pour ça qu'il faut pouvoir répondre, comme le souhaite le président de la République, en un mois ».

Le Premier ministre s'est, cependant, montré ferme, et annonce la couleur: « Autant nous devons avoir cette humanité dans notre politique vis-à-vis du droit d'asile, autant nous devons aussi agir avec autorité », a-t-il dit. « Ce qui s'est passé à Sangatte, c'était quand même le désespoir sous un hangar et ça, ce n'est pas l'image de la France ». En outre Mr Raffarin ajoute sur France-Info : « Il fallait envoyer un message clair, la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Envisager une réforme sur la durée est certes un premier pas mais si c’est pour refuser l’ensemble des réfugiés, ou n’en acceptés qu’une minorité est ce que cela va réellement changer la situation ? Ces demandeurs d’asile sont venus en France, et  la majorité d’entre eux a tout misé sur leur voyage, fuyant un régime dictatorial, ou une situation économique insoutenable. Il leur est par conséquent impossible de faire machine arrière.   

Une situation inhumaine
Selon le réseau Alerte (qui regroupe notamment Emmaüs, ATD Quart-Monde, Médecins du Monde ou encore le Secours catholique), « 48.000 demandeurs d'asile conventionnel (réfugiés menacés par leur gouvernement) et 30.000 demandeurs d'asile territorial (réfugiés dont la vie est menacée dans le pays d'origine mais pas forcément par les autorités) sont arrivés en France en 2001 ».Or, « les conditions d'accueil sont détestables: situation souvent dégradante dans les zones d'attente, durée des procédures pouvant dépasser deux ans, insuffisance criante d'hébergement, interdiction de travailler, allocations ne permettant pas de vivre décemment ».
 Dans certaines préfectures, les demandeurs d'asile n'obtiennent même pas de document indiquant qu'ils auront rendez-vous pour déposer leur demande, ce qui les place en situation de grande précarité juridique, sous la menace d'une reconduite à la frontière, et les prive de l'accès immédiat à la Couverture maladie universelle (CMU) à laquelle ils ont pourtant droit. La mobilisation des structures d'accueil (CHRS, accueil d'urgence, foyers) en plus du dispositif spécifique ne suffit plus.

Les demandeurs d'asile trouvent un accueil sommaire dans des hôtels vétustes ou inadaptés, ou errent dans les rues, à la merci des marchands de sommeil, des réseaux de prostitution, ce qui pose un problème majeur de dignité humaine.