Communiqués officiels

Refus de carte de séjour à cause du hijab

Quand l'administration débloque

Rédigé par Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) | Mardi 22 Novembre 2005 à 03:49

La sous-préfecture du Raincy (Seine Saint Denis) a refusé d’attribuer un titre de séjour de dix ans à Chetouani El Khamsa parce qu’elle porte le hijab. La sous préfecture a assimilé sa tenue comme un signe d’appartenance à un islam fondamentaliste ! Ce qui prouverait, toujours selon le courrier adressé à l’intéressée, qu’elle ne justifie pas d’une intégration républicaine à la société française !



Tout en provoquant un sentiment de dégoût, cette nouvelle discrimination suscite quelques remarques et interrogations.

Cette mesure démontre une fois de plus le caractère arbitraire des décisions d’un certain nombre d’institutions publiques à l’encontre des citoyens ou résidents musulmans en France. Dès sa création, le CCIF faisait part de son inquiétude face à de tels comportements. Il a même largement démontré dans son rapport sur l’islamophobie que les institutions publiques étaient devenues les championnes de la discrimination à l’égard de la population musulmane.

On n’a de cesse de répéter que les amalgames sont la source de ces comportements. Nous ne partageons pas complètement cette analyse. Les agents administratifs sont censés connaître la loi mieux que quiconque mais surtout ils doivent, de par leur fonction la faire respecter. Or, lorsqu’il s’agit des musulmans certains la bafouent sciemment convaincu qu’ils seront soutenus par leur supérieur. C’est malheureusement souvent le cas. Mais quand la justice est saisie, elle contribue à rétablir la victime dans ses droits.

On ne peut également s’empêcher de voir l’ombre de la loi du 15 mars 2004 planer sur ces attitudes. Une loi qui a développé chez un grand nombre de personnes un sentiment d’islamophobie de plus en plus affirmé et qui a entraîné un grand nombre de dérives dans les institutions. Des dérives qui mettent à mal les affirmations selon lesquelles cette loi ne vise que l’école et ne concerne pas uniquement les jeunes musulmanes. Nous ne sommes pas dupes et chacun sait que certains cherchent à l’étendre à l’ensemble des institutions publiques.

Le cas de Mme CHETOUANI en est une parfaite illustration

La sous préfecture serait revenue sur son refus d’attribuer le titre de séjour en question à Madame Chetouani. Mais il y a eu faute. Une faute très grave. Elle s’inscrit dans un contexte hostile à la fois aux étrangers et aux musulmans et Madame Chetouani symbolise les deux à la fois. C’est une discrimination flagrante comme toutes celles qui touchent les musulmans depuis un très grand nombre d’années. Mais une discrimination dont l’auteur est détenteur de l’autorité publique et qui la rend par là encore plus inacceptable.

C'est pourquoi le CCIF étudie un éventuel recours devant les instances judiciaires compétentes


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