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Régimes spéciaux: 'je ne céderai pas' affirme Sarkozy

Rédigé par Laila Elmaaddi | Vendredi 21 Septembre 2007 à 10:10

Hier soir en direct, Nicolas Sarkozy s'est exprimé à la télévision sur divers sujets de la politique interne (réformes sociales, quotas d’immigration…) et internationale (Iran). Commentant sur France Info l'intervention du chef de l'Etat, François Hollande l'a accusé de "fuir devant sa responsabilité".



Ne pas transiger sur les principes

Nicolas Sarkozy
C’était hier, la troisième intervention à la télévision du chef de l’Etat depuis son entrée en fonction le 16 mai. Interrogé sur TF1 et France 2, il n'a pas fait d'annonces spectaculaires mais balayé l'ensemble des sujets d'actualité, à commencer les régimes spéciaux de retraite.

M. Sarkozy a répété sa volonté de "ne pas transiger sur les principes". "Je vais les aligner sur le régime de la fonction publique", "ils cotiseront 40 ans", a répété le président. Pour cela, "on va négocier le temps qu'il faudra" mais "c'est un principe d'équité sur lequel je ne céderai pas", "je suis le chef de l'Etat, je dois être juste", a-t-il martelé.

"Le gouvernement est prêt à discuter assez largement du temps qu'il faut pour arriver à 40 années", a-t-il ajouté, précisant qu'il ne fallait pas "stigmatiser cette catégorie" de salariés. "Ils ont hérité d'un statut, ils ne sont pas coupables (...) avec leurs petits salaires et leurs boulots difficiles, ce ne sont pas de privilégiés", a-t-il insisté.

2009, ça sera la mienne

A propos des fonctionnaires, M. Sarkozy a défendu ses annonces de mercredi: "rémunérations au mérite" ("ce n'est pas anormal qu'on reconnaisse la performance"), "pécule" pour ceux qui voudraient quitter la fonction publique ("pourquoi on ne leur permettrait pas d'avoir une seconde vie ? Pourquoi tout est statufié, notre société en meurt").

Sur la croissance, il s'est montré très volontariste. "Sur la croissance: en 2007, je n'y suis quand même pour rien, 2008, on va essayer de la doper et 2009, ce sera la mienne. Il faut que nous ayons une croissance entre 2.5 et 3% pour arriver au plein emploi", a-t-il souhaité.

Quotas d’immigration

Le président s'est prononcé en faveur de quotas d'immigration."Je le dis de façon très claire, je souhaite que nous arrivions à établir chaque année, après un débat au Parlement, un quota avec un chiffre plafond d'étrangers que nous accueillerons sur notre territoire", a déclaré le chef de l'Etat.

Une nouvelle fois, il a également défendu sa politique d'ouverture, affirmant qu'il ne voulait pas d'un "Etat-UMP". "Les principaux problèmes que j'ai eus, c'est avec mes propres amis", a-t-il dit.

Concernant les questions internationales, le chef de l’Etat a une nouvelle fois dénoncé la volonté de l'Iran de se doter de l'arme nucléaire mais précisé que la France "ne veut pas la guerre". Et au sujet de la libération des infirmières bulgares, le chef de l'Etat a assuré qu'il avait lui-même refusé que son épouse Cécilia témoigne devant la future commission d'enquête parlementaire.

Au terme de trois-quarts d'heure d'entretien, le président a promis de poursuivre ses réformes et s'en est remis au jugement des Français: ils "décideront au moment où ils choisiront un nouveau président", a conclu celui qui n'a jamais caché vouloir faire deux quinquennats.

Hollande: Sarkozy devrait rendre des comptes

Commentant vendredi sur France Info l'intervention télévisée du chef de l'Etat, François Hollande l'a accusé de "fuir devant sa responsabilité".

"Il faudra que cette majorité et Nicolas Sarkozy rendent des comptes dès 2007 sur l'ampleur des déficits, la faiblesse de la croissance et surtout l'absence d'augmentation du pouvoir d'achat", a-t-il dit, en soulignant que le candidat UMP avait "fait toute sa campagne sur le thème du pouvoir d'achat".

"Sur la croissance, il dit +2007, ce n'est pas moi+ (...) 2008, ce n'est pas encore lui, peut-être qu'en 2009, il acceptera de rendre des comptes sur les résultats économiques", a ironisé le numéro un du PS, en estimant que Nicolas Sarkozy est au pouvoir "depuis cinq ans et cinq mois".

Le premier secrétaire du PS a dénoncé également "la méthode détestable" de Nicolas Sarkozy sur la question de l'immigration et affirmé que l'objectif de quotas, tel que le chef de l'Etat l'a présenté, était "irréaliste".