Barcelone (Espagne) - Lors du deuxième sommet interreligieux ibéro-américain, qui s'est tenu à Barcelone en juin dernier, les dirigeants religieux d'Amérique latine, d'Espagne et du Portugal ont exhorté les Etats membres à ''reconnaître l'origine éthique de la crise actuelle et à soutenir et à respecter les efforts des communautés religieuses qui visent à freiner la progression de la pauvreté du fait de la crise''.
Les dirigeants religieux de différentes confessions étudient la crise économique mondiale et déclarent que l'avidité y joue un rôle considérable.
Cette source de préoccupation partagée donne un nouveau cadre au dialogue interreligieux puisque la solidarité à l'égard des nécessiteux est un élément commun à toutes les religions du monde. Il faut une économie plus éthique, plus miséricordieuse et les hommes et femmes de foi - y compris les imams, les pasteurs, les prêtres, les rabbins, les moines bouddhistes et les religieuses catholiques - semblent de plus en plus déterminés à faire entendre leur voix.
Les dirigeants religieux au Sommet interreligieux ibéro-américain ont recommandé que les responsables politiques de leurs pays respectifs ''protègent la dignité de chaque être humain lors de l'élaboration des politiques publiques visant à remédier à la crise financière et économique actuelle et à vaincre la pauvreté et l'inégalité''. Ils ont également rappelé la nécessité de maintenir leur engagement à l'égard des objectifs du Millénaire pour le développement des Nations unies pour 2015, dont la lutte contre la pauvreté, ''sans se servir de la crise actuelle comme excuse pour suspendre leurs efforts''.
Les dirigeants religieux de différentes confessions étudient la crise économique mondiale et déclarent que l'avidité y joue un rôle considérable.
Cette source de préoccupation partagée donne un nouveau cadre au dialogue interreligieux puisque la solidarité à l'égard des nécessiteux est un élément commun à toutes les religions du monde. Il faut une économie plus éthique, plus miséricordieuse et les hommes et femmes de foi - y compris les imams, les pasteurs, les prêtres, les rabbins, les moines bouddhistes et les religieuses catholiques - semblent de plus en plus déterminés à faire entendre leur voix.
Les dirigeants religieux au Sommet interreligieux ibéro-américain ont recommandé que les responsables politiques de leurs pays respectifs ''protègent la dignité de chaque être humain lors de l'élaboration des politiques publiques visant à remédier à la crise financière et économique actuelle et à vaincre la pauvreté et l'inégalité''. Ils ont également rappelé la nécessité de maintenir leur engagement à l'égard des objectifs du Millénaire pour le développement des Nations unies pour 2015, dont la lutte contre la pauvreté, ''sans se servir de la crise actuelle comme excuse pour suspendre leurs efforts''.
Les religions ont un rôle à jouer dans la lutte contre la crise financière
Ce sujet est devenu de plus en plus important dans le dialogue interreligieux. Lors d'une conférence interreligieuse organisée par les conservateurs du Parti populaire européen (PPE) en novembre dernier, à Esztergom, la Hongrie s'est penchée sur le rôle de la religion et des institutions religieuses dans la lutte contre la crise financière.
Dans leur document final, les cent délégués ont soutenu que ''les raisons qui expliquent les problèmes économiques sont au nombre de deux. D'une part, l'économie de marché n'est pas suffisamment sociale et écologique ; d'autre part, les institutions actuelles ne disposent pas encore des instruments nécessaires pour réagir de manière adéquate à la mondialisation. Les prétendues mesures anti-crise qui visent à stimuler la croissance économique risquent d'aggraver les inégalités et les conditions environnementales à long terme.''
Tandis que de nombreux pays cherchent désespérément des stratégies pratiques pour sortir de la crise, les dirigeants religieux pensent qu'ils peuvent contribuer d'un point de vue social et religieux à un débat au niveau mondial. Selon eux, la moralité est à l'origine de la crise financière mondiale et la moralité est un domaine où ils se sentent autorisés à s'exprimer.
Les dirigeants religieux n'ont pas l'intention d'apporter des théories économiques mais certaines de leurs propositions reflètent des modèles de développement économique et de croissance durable. Les leaders religieux réunis à Esztergom, qui étaient pour la plupart chrétiens et juifs, ont par exemple invoqué l'économie sociale de marché si chère aux démocrates-chrétiens allemands. Le modèle de l'économie sociale de marché est un système dans lequel l'industrie et le commerce sont dirigés par des entreprises privées mais dans des limites fixées par les gouvernements nationaux pour garantir l'égalité des chances et une responsabilité sociale et environnementale.
Dans d'autres régions du monde, d'autres modèles économiques ont été portés à l'attention des gouvernements et de la société civile. Les universitaires musulmans au Centre international pour le dialogue interreligieux de Doha - qui chaque année organise une réunion interreligieuse au Qatar - ont soutenu, lors d'une réunion qui s'est tenue en 2009, que la finance islamique pouvait non seulement permettre de résoudre la crise actuelle mais aussi prévenir d'autres défaillances du système monétaire international.
Après 1 400 ans de pratique, les règles commerciales islamiques sont en général prudentielles face au risque. Soutenues par un code moral clair, elle pourraient offrir une forme de sécurité que le capitalisme de marché ne semble plus capable d'offrir. Beaucoup de penseurs non musulmans ont salué ces mécanismes.
Un effort interreligieux commun pourrait devenir un puissant instrument de coopération pour trouver des solutions à la crise financière. Bien que certaines institutions religieuses et certains partis politiques soient aussi tombés dans le piège de la cupidité, les religions du monde partagent la conviction que l'être humain est la valeur principale au centre de l'économie. Aussi devraient-ils être autorisés à exprimer leur opinion dans la conception de nouveaux principes pour la croissance économique.
Dans leur document final, les cent délégués ont soutenu que ''les raisons qui expliquent les problèmes économiques sont au nombre de deux. D'une part, l'économie de marché n'est pas suffisamment sociale et écologique ; d'autre part, les institutions actuelles ne disposent pas encore des instruments nécessaires pour réagir de manière adéquate à la mondialisation. Les prétendues mesures anti-crise qui visent à stimuler la croissance économique risquent d'aggraver les inégalités et les conditions environnementales à long terme.''
Tandis que de nombreux pays cherchent désespérément des stratégies pratiques pour sortir de la crise, les dirigeants religieux pensent qu'ils peuvent contribuer d'un point de vue social et religieux à un débat au niveau mondial. Selon eux, la moralité est à l'origine de la crise financière mondiale et la moralité est un domaine où ils se sentent autorisés à s'exprimer.
Les dirigeants religieux n'ont pas l'intention d'apporter des théories économiques mais certaines de leurs propositions reflètent des modèles de développement économique et de croissance durable. Les leaders religieux réunis à Esztergom, qui étaient pour la plupart chrétiens et juifs, ont par exemple invoqué l'économie sociale de marché si chère aux démocrates-chrétiens allemands. Le modèle de l'économie sociale de marché est un système dans lequel l'industrie et le commerce sont dirigés par des entreprises privées mais dans des limites fixées par les gouvernements nationaux pour garantir l'égalité des chances et une responsabilité sociale et environnementale.
Dans d'autres régions du monde, d'autres modèles économiques ont été portés à l'attention des gouvernements et de la société civile. Les universitaires musulmans au Centre international pour le dialogue interreligieux de Doha - qui chaque année organise une réunion interreligieuse au Qatar - ont soutenu, lors d'une réunion qui s'est tenue en 2009, que la finance islamique pouvait non seulement permettre de résoudre la crise actuelle mais aussi prévenir d'autres défaillances du système monétaire international.
Après 1 400 ans de pratique, les règles commerciales islamiques sont en général prudentielles face au risque. Soutenues par un code moral clair, elle pourraient offrir une forme de sécurité que le capitalisme de marché ne semble plus capable d'offrir. Beaucoup de penseurs non musulmans ont salué ces mécanismes.
Un effort interreligieux commun pourrait devenir un puissant instrument de coopération pour trouver des solutions à la crise financière. Bien que certaines institutions religieuses et certains partis politiques soient aussi tombés dans le piège de la cupidité, les religions du monde partagent la conviction que l'être humain est la valeur principale au centre de l'économie. Aussi devraient-ils être autorisés à exprimer leur opinion dans la conception de nouveaux principes pour la croissance économique.
L'être humain, valeur principale de l'économie
Dans d'autres régions du monde, d'autres modèles économiques ont été portés à l'attention des gouvernements et de la société civile. Les universitaires musulmans au Centre international pour le dialogue interreligieux de Doha - qui chaque année organise une réunion interreligieuse au Qatar - ont soutenu, lors d'une réunion qui s'est tenue en 2009, que la finance islamique pouvait non seulement permettre de résoudre la crise actuelle mais aussi prévenir d'autres défaillances du système monétaire international.
Après 1 400 ans de pratique, les règles commerciales islamiques sont en général prudentielles face au risque. Soutenues par un code moral clair, elle pourraient offrir une forme de sécurité que le capitalisme de marché ne semble plus capable d'offrir. Beaucoup de penseurs non musulmans ont salué ces mécanismes.
Un effort interreligieux commun pourrait devenir un puissant instrument de coopération pour trouver des solutions à la crise financière. Bien que certaines institutions religieuses et certains partis politiques soient aussi tombés dans le piège de la cupidité, les religions du monde partagent la conviction que l'être humain est la valeur principale au centre de l'économie. Aussi devraient-ils être autorisés à exprimer leur opinion dans la conception de nouveaux principes pour la croissance économique.
* La journaliste Maria-Paz Lopez, installée à Barcelone, est spécialiste des questions religieuses au quotidien espagnol La Vanguardia et préside le comité directeur de l'Association internationale des journalistes spécialisés dans les questions religieuses (IARJ)
Après 1 400 ans de pratique, les règles commerciales islamiques sont en général prudentielles face au risque. Soutenues par un code moral clair, elle pourraient offrir une forme de sécurité que le capitalisme de marché ne semble plus capable d'offrir. Beaucoup de penseurs non musulmans ont salué ces mécanismes.
Un effort interreligieux commun pourrait devenir un puissant instrument de coopération pour trouver des solutions à la crise financière. Bien que certaines institutions religieuses et certains partis politiques soient aussi tombés dans le piège de la cupidité, les religions du monde partagent la conviction que l'être humain est la valeur principale au centre de l'économie. Aussi devraient-ils être autorisés à exprimer leur opinion dans la conception de nouveaux principes pour la croissance économique.
* La journaliste Maria-Paz Lopez, installée à Barcelone, est spécialiste des questions religieuses au quotidien espagnol La Vanguardia et préside le comité directeur de l'Association internationale des journalistes spécialisés dans les questions religieuses (IARJ)
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