La 10e Assemblée mondiale de Religions pour la Paix s'est tenue à Lindau, en Allemagne, du 20 au 23 août. © Christian Thiel/Religions for Peace
La ville de Lindau, en Allemagne, a accueilli du 20 au 23 août la 10e Assemblée mondiale de Religions pour la Paix, une organisation qui, depuis sa création en 1970, organise une conférence interreligieuse internationale tous les 5 à 7 ans.
L’événement a réuni cette année quelque 900 participants venus de 125 pays, incluant des leaders religieux, des représentants de gouvernements, d’ONG et d’organisations de la société civile. La 10e édition, qui avait pour thème « Prendre soin de notre avenir commun », entendait faire écho à la principale mission de Religions pour la Paix, à savoir renforcer la coopération interconvictionnelle à travers le monde et soutenir les communautés opprimées face aux injustices qu'elles subissent dans un contexte de conflits à travers des actions qui vont bien au-delà du simple dialogue.
L’événement a réuni cette année quelque 900 participants venus de 125 pays, incluant des leaders religieux, des représentants de gouvernements, d’ONG et d’organisations de la société civile. La 10e édition, qui avait pour thème « Prendre soin de notre avenir commun », entendait faire écho à la principale mission de Religions pour la Paix, à savoir renforcer la coopération interconvictionnelle à travers le monde et soutenir les communautés opprimées face aux injustices qu'elles subissent dans un contexte de conflits à travers des actions qui vont bien au-delà du simple dialogue.
Reconnaitre et valoriser le rôle des femmes
Dans son discours d’ouverture de ce rassemblement, le président fédéral allemand Frank-Walter Steinmeier, a martelé que « la religion ne doit jamais justifier la haine et la violence », peu importe la foi de chacun.
« Pour la première fois de l'histoire, nous avons aujourd’hui la capacité technologique d'anéantir la race humaine », a indiqué, pour sa part, Abdullah Bin Bayyah, président du Forum pour la promotion de la paix dans les sociétés musulmanes, citant « la propagation du discours extrémiste sous toutes ses formes » comme un fléau à éradiquer.
« Nos efforts collectifs doivent s’intensifier : l’esprit de solidarité et de coopération doit émerger et produire des initiatives sur le terrain qui prouvent au monde que la religion, dans son essence, est une force de miséricorde pour les mondes. Il est temps que les chefs religieux fassent preuve d'une plus grande efficacité et d'une plus grande implication dans les préoccupations des sociétés humaines afin de (…) contrer le spectre des guerres et des conflits meurtriers », a-t-il déclaré.
« Prendre soin de notre avenir commun, promouvoir le bien commun pour tous », telle fut, en ce sens, la devise de cette 10e édition durant laquelle la question de la protection des lieux de culte a été évoquée (voir encadré). Lors du rassemblement, le théologien catholique américain William Vendley a ainsi souligné, au nom de Religions pour la Paix, l'importance de considérer « l’attaque d’un site religieux comme une attaque visant tous les sites religieux. Une communauté ne doit pas seulement protéger son propre site, elle doit protéger les sites sacrés des autres groupes religieux ».
Voir aussi la vidéo – La Casa del Hikma : la préservation du patrimoine, à quoi bon s'en soucier ?
« Pour la première fois de l'histoire, nous avons aujourd’hui la capacité technologique d'anéantir la race humaine », a indiqué, pour sa part, Abdullah Bin Bayyah, président du Forum pour la promotion de la paix dans les sociétés musulmanes, citant « la propagation du discours extrémiste sous toutes ses formes » comme un fléau à éradiquer.
« Nos efforts collectifs doivent s’intensifier : l’esprit de solidarité et de coopération doit émerger et produire des initiatives sur le terrain qui prouvent au monde que la religion, dans son essence, est une force de miséricorde pour les mondes. Il est temps que les chefs religieux fassent preuve d'une plus grande efficacité et d'une plus grande implication dans les préoccupations des sociétés humaines afin de (…) contrer le spectre des guerres et des conflits meurtriers », a-t-il déclaré.
« Prendre soin de notre avenir commun, promouvoir le bien commun pour tous », telle fut, en ce sens, la devise de cette 10e édition durant laquelle la question de la protection des lieux de culte a été évoquée (voir encadré). Lors du rassemblement, le théologien catholique américain William Vendley a ainsi souligné, au nom de Religions pour la Paix, l'importance de considérer « l’attaque d’un site religieux comme une attaque visant tous les sites religieux. Une communauté ne doit pas seulement protéger son propre site, elle doit protéger les sites sacrés des autres groupes religieux ».
Voir aussi la vidéo – La Casa del Hikma : la préservation du patrimoine, à quoi bon s'en soucier ?
Azza Karam, nouvelle secrétaire générale de Religions pour la Paix.
Celui qui fut, jusqu’à cette conférence à Lindau, secrétaire général du réseau Religions pour la Paix depuis 1994 a cédé sa place à Azza Karam, élue le 21 août au poste de William Vendley. Elle devient ainsi la première femme à prendre la tête de cette organisation basée à New York.
Citoyenne néerlandaise d’origine égyptienne, Azza Karam a été conseillère auprès du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) puis coordinatrice de la Task Force inter-agences des Nations Unies sur la religion et le développement, créée en 2010. Cette professeure de confession musulmane a également été directrice, entre 2000 et 2004, du réseau Femmes de foi qui, sous l’égide Religions pour la Paix, réunit un millier d’organisations religieuses féminines.
Citoyenne néerlandaise d’origine égyptienne, Azza Karam a été conseillère auprès du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) puis coordinatrice de la Task Force inter-agences des Nations Unies sur la religion et le développement, créée en 2010. Cette professeure de confession musulmane a également été directrice, entre 2000 et 2004, du réseau Femmes de foi qui, sous l’égide Religions pour la Paix, réunit un millier d’organisations religieuses féminines.
Mehrézia Labidi-Maïza
Promouvoir la visibilité, le rôle et le leadership des femmes dans l’édification de la paix a été au cœur de la conférence internationale. « Étant donné que les conflits affectent souvent de manière disproportionné les femmes et les jeunes, et que leurs expériences diffèrent souvent de celles des hommes, il est impératif que, pour comprendre et transformer les conflits, leurs voix et leurs points de vue soient prédominants », fait valoir Religions pour la Paix.
« Les femmes dans le champ religieux ne sont pas simplement des disciples ou des transmettrices. Elles sont aussi des actrices de leur destin. Ce sont des agents de paix. Elles sont des médiatrices. Elles peuvent interpréter et expliquer les textes de leur religion » tout autant que les hommes, a ainsi appuyé lors d’une table-ronde dédiée la députée tunisienne Mehrézia Labidi-Maïza, engagée de longue date dans l’organisation interreligieuse.
« Les femmes dans le champ religieux ne sont pas simplement des disciples ou des transmettrices. Elles sont aussi des actrices de leur destin. Ce sont des agents de paix. Elles sont des médiatrices. Elles peuvent interpréter et expliquer les textes de leur religion » tout autant que les hommes, a ainsi appuyé lors d’une table-ronde dédiée la députée tunisienne Mehrézia Labidi-Maïza, engagée de longue date dans l’organisation interreligieuse.
Un appel à l’action commune
Dans une déclaration finale rendu publique le 23 août, Religions pour la Paix appelle à « prendre soin de notre avenir commun » et à « promouvoir le bien-être partagé », réitérant l’importance du respect des droits humains et de la dignité humaine à travers le monde.
Un appel à l’action commune en 9 points a été lancé, incluant l’engagement de Religions pour la Paix à lutter en faveur du désarmement nucléaire, du bien-être des réfugiés et des migrants à travers le monde ou encore pour la préservation de l’environnement et contre la déforestation, ainsi qu'à créer une « alliance de la vertu » regroupant les organisations religieuses en vue de faire avancer des luttes à forts enjeux.
Un appel à l’action commune en 9 points a été lancé, incluant l’engagement de Religions pour la Paix à lutter en faveur du désarmement nucléaire, du bien-être des réfugiés et des migrants à travers le monde ou encore pour la préservation de l’environnement et contre la déforestation, ainsi qu'à créer une « alliance de la vertu » regroupant les organisations religieuses en vue de faire avancer des luttes à forts enjeux.
Un anneau pour la paix inauguré à Lindau
En marge du rassemblement, une sculpture sous la forme d’un anneau de la paix (Ring for Peace) a été inaugurée dans la ville bavaroise de Lindau, située sur les bords du lac de Constance, afin d’incarner l’interconnexion étroite entre les diverses religions. Ce symbole de la paix dessiné par le designer allemand Gisbert Baarmann, fait 7,5 mètres de hauteur. Fait de bois en provenance du monde entier, il trône aujourd’hui dans le parc Luitpold, et ce de façon permanente.
« Les religions et les croyances ont tant de choses en commun qui les unissent plutôt qu’ils les divisent », a déclaré le Haut représentant de l’Alliance des civilisations des Nations Unies (UNAOC), Miguel Angel Moratinos, lors de l’inauguration d’une sculpture qui fait écho, « avec ses anneaux imbriqués » aux « principes énoncés dans le Plan d’action pour la sauvegarde des sites religieux », lancée par l’ONU en mars après les attentats islamophobes survenus en Nouvelle-Zélande.
Appelant à une action collective pour « faire progresser la dignité humaine pour tous », il a invité l’assistance « à œuvrer de concert pour la sauvegarde des sites religieux et à dénoncer sans équivoque toutes les formes de violence à l’encontre des fidèles et des croyants ».
En marge du rassemblement, une sculpture sous la forme d’un anneau de la paix (Ring for Peace) a été inaugurée dans la ville bavaroise de Lindau, située sur les bords du lac de Constance, afin d’incarner l’interconnexion étroite entre les diverses religions. Ce symbole de la paix dessiné par le designer allemand Gisbert Baarmann, fait 7,5 mètres de hauteur. Fait de bois en provenance du monde entier, il trône aujourd’hui dans le parc Luitpold, et ce de façon permanente.
« Les religions et les croyances ont tant de choses en commun qui les unissent plutôt qu’ils les divisent », a déclaré le Haut représentant de l’Alliance des civilisations des Nations Unies (UNAOC), Miguel Angel Moratinos, lors de l’inauguration d’une sculpture qui fait écho, « avec ses anneaux imbriqués » aux « principes énoncés dans le Plan d’action pour la sauvegarde des sites religieux », lancée par l’ONU en mars après les attentats islamophobes survenus en Nouvelle-Zélande.
Appelant à une action collective pour « faire progresser la dignité humaine pour tous », il a invité l’assistance « à œuvrer de concert pour la sauvegarde des sites religieux et à dénoncer sans équivoque toutes les formes de violence à l’encontre des fidèles et des croyants ».