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Rentrée 2004 : premiers « signes »

Rédigé par El abed Fatima | Vendredi 3 Septembre 2004 à 00:00

La rentrée des classes s’est donc déroulée hier, jeudi 2 septembre 2004. Selon le ministère de l'Education nationale, l'application de la loi sur la laïcité à l'école n'a pas entraîné d'incident dans la matinée, alors que douze millions d'élèves reprenaient le chemin des cours.



La rentrée des classes s’est donc déroulée hier, jeudi 2 septembre 2004. Selon le ministère de l'Education nationale, l'application de la loi sur la laïcité à l'école n'a pas entraîné d'incident dans la matinée, alors que douze millions d'élèves reprenaient le chemin des cours.

Une rentrée « calme » officiellement

Selon le ministère de l'Education nationale, l'application de la loi sur la laïcité à l'école n'a pas entraîné d'incident dans la matinée, alors que les élèves reprenaient le chemin des cours. «Aucun signalement selon lequel des élèves auraient refusé de retirer un signe religieux ostensible» à leur entrée dans les établissements scolaires n'a été signalé, a fait savoir le ministère.

François Fillon s’est adressé aux professeurs et élèves dans un établissement à La Courneuve, en expliquant cette loi. «Je veux dire que la laïcité n'est nullement tournée contre les religions, et donc pas contre la religion musulmane ».

Il a  ensuite rappelé la « vocation » de la laïcité, qui serait selon lui » faire en sorte que ce qui nous rassemble soit plus fort que ce qui peut nous diviser, c'est ce message d'union et de compréhension mutuelle qui est sous-jacent à notre action en faveur de la laïcité. Ce message fraternel, je vous demande de le faire partager et respecter ! ».

Respecter ce principe va même jusqu’à interdire l’accès à une maman qui a accompagné son petit garçon à l'école primaire. La directrice lui a refusé l'entrée à l'école clairement  à cause de son voile. Ce petit enfant s’est donc retrouvé seul dans sa classe entouré de ces camarades accompagnés eux de leurs parents. Si cette loi ne vise pas l’islam et les musulmans, son interprétation donne lieu à des dérives que l’on ne peut tolérer, mais le pire reste à venir avec les rentrées des terminales.

Un rassemblement est organisé ce matin à 8h45 devant l’école où s’est passé ce « dérapage », un mouvement pour dénoncer et surtout ne pas rester muets devant ce genre d’action pour ne pas laisser la place au « tout permis ».

Le voile attendu par certains et redouté par d’autres

Devant les grilles du lycée Henri-Wallon à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), celui-là même d'où ont été exclues Alma et Lila Lévy en octobre 2003, une dizaine de caméras sont postées dès 8 heures du matin pour « accueillir » les élèves musulmanes. Deux chaînes allemandes, une télévision japonaise, Fox News, CNN et la chaîne iranienne Al Alam . Malheureusement pour eux il n’y aura pas de scoop ce matin.

Au sein de ce lycée tout a été prévu, un dispositif d'accueil a été mis en place pour les élèves  le proviseur et les conseillers principaux d'éducation attendent les élèves. Si une jeune fille se présente en voile ou en fichu, elle est « priée » de l'ôter. En cas de refus, elle est conduite vers une salle de dialogue aménagée dans les locaux administratifs. Le fichu qui jusque-là était admis, ne sera plus toléré cette année.

L’angoisse était d’en « avoir » cette année, ou plutôt d'en voir, de voir ces voiles qui sont signes ostensibles et interdits à l’école, cette loi est passé et aujourd’hui elle est réalité, il faut l’appliquer sans attendre !

On parle de loi sur la laïcité, mais on se concentre sur la chasse aux voiles, avec une certaines « joie » de voir les cœurs de ces jeunes filles se déchirer à chaque fois qu’elles franchiront le portail du collège ou du lycée cette année.

Ces filles qui commencent l’année avec le doigt pointé sur elles comme pour leur montrer qu’elles ne sont pas pareilles, après tout c’est normal, à l’école tout le monde est libre et les lois sont là pour garantir cette liberté en France plus qu’ailleurs.

S’octroyer la liberté et le pouvoir d’ôter la dignité et l’honneur de jeunes filles.