« Sésame, ouvre-toi ! » C'est ce que décrocher le baccalauréat devrait impliquer : ouvrir les portes de l'enseignement supérieur. Pour des milliers d'étudiants, c'est la grosse désillusion. Au cœur des débats, la plateforme d'admission post-bac (APB), désignée comme la source d'un véritable calvaire pour des jeunes tout juste sortis du lycée et qui se retrouvent à ce jour, et dans la plupart des cas, sans affectation.
Pour Jimmy Losfeld, président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), syndicat majoritaire, la situation qu'il faut gérer est « très compliquée », avec « une rentrée extrêmement tendue ». Et pour cause, les universités ont dû faire face cette année un gros afflux de bacheliers lié au baby boom de la fin des années 1990. « On n'a pas anticipé l'évolution démographique qui fait qu'aujourd'hui, tous les ans, on a environ 50 000 étudiants en plus par an. Ce qui fait qu'ils sont deux millions aujourd'hui et qu'à l'horizon 2025, ils seront plus de trois millions. On n'a pas été préparé et tout le problème vient de là », s'inquiète le syndicaliste étudiant.
Pour Jimmy Losfeld, président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), syndicat majoritaire, la situation qu'il faut gérer est « très compliquée », avec « une rentrée extrêmement tendue ». Et pour cause, les universités ont dû faire face cette année un gros afflux de bacheliers lié au baby boom de la fin des années 1990. « On n'a pas anticipé l'évolution démographique qui fait qu'aujourd'hui, tous les ans, on a environ 50 000 étudiants en plus par an. Ce qui fait qu'ils sont deux millions aujourd'hui et qu'à l'horizon 2025, ils seront plus de trois millions. On n'a pas été préparé et tout le problème vient de là », s'inquiète le syndicaliste étudiant.
Un sacré manque de communication auprès des bacheliers
Pour Rabia, c’est la première fois que son avenir est aussi flou au mois de septembre. « Ça fait bizarre de ne pas avoir de rentrée », dit-elle. Avec son Bac ES en poche, elle est toujours dans l’attente qu'une place se libère en BTS au plus vite. « j'ai refusé ma place à l'université car je ne voulais pas perdre une place en BTS », explique-t-elle.
Le système sur APB comprend plusieurs phases d’inscription et l’une d’elle en juillet imposait une date limite pour valider ses vœux d’orientation et impliquait de devoir abandonner des choix pré-enregistrés pour libérer des places. Le risque de ne pas valider ses choix d’orientation cet été pour un étudiant lui aurait valu de perdre définitivement tous les vœux sélectionnés et se retrouver sans rien en septembre.
« Aujourd'hui, j'ai laissé tomber APB, je cherche une école sans ce système », lance Inès dépitée. Après avoir obtenu un Bac STMG avec mention assez bien, elle est aujourd’hui sans affectation. L’ancienne lycéenne a validé 15 vœux pour en confirmer 10 par la suite sur la plateforme APB. Les premiers concernaient une orientation en filière courte (BTS, DUT) et les derniers en université, « au cas où ». Aujourd'hui, seules deux universités l’ont classé parmi ses candidats... en liste d'attente. Et malheureusement pour elle, il s’agit de ses deux derniers vœux, choix qui ne l'enchantent pas. Inès s'est déplacée dans les établissements supérieurs pour trouver une solution mais « on me dit que ce n'est pas la peine, qu'il n’y a pas de place, que c'est saturé ».
Au-delà de la complexité du système APB, c’est surtout un énorme manque de communication et d’information pendant leur dernière année au lycée qui est à la source du problème. « Dans l'année, on a dû parler deux ou trois fois d'APB », insiste Chaimae Mme son de cloche pour Rabia : « Ils nous l'ont pas vraiment expliqué, on nous a pas parlé du tirage au sort. »
Le système sur APB comprend plusieurs phases d’inscription et l’une d’elle en juillet imposait une date limite pour valider ses vœux d’orientation et impliquait de devoir abandonner des choix pré-enregistrés pour libérer des places. Le risque de ne pas valider ses choix d’orientation cet été pour un étudiant lui aurait valu de perdre définitivement tous les vœux sélectionnés et se retrouver sans rien en septembre.
« Aujourd'hui, j'ai laissé tomber APB, je cherche une école sans ce système », lance Inès dépitée. Après avoir obtenu un Bac STMG avec mention assez bien, elle est aujourd’hui sans affectation. L’ancienne lycéenne a validé 15 vœux pour en confirmer 10 par la suite sur la plateforme APB. Les premiers concernaient une orientation en filière courte (BTS, DUT) et les derniers en université, « au cas où ». Aujourd'hui, seules deux universités l’ont classé parmi ses candidats... en liste d'attente. Et malheureusement pour elle, il s’agit de ses deux derniers vœux, choix qui ne l'enchantent pas. Inès s'est déplacée dans les établissements supérieurs pour trouver une solution mais « on me dit que ce n'est pas la peine, qu'il n’y a pas de place, que c'est saturé ».
Au-delà de la complexité du système APB, c’est surtout un énorme manque de communication et d’information pendant leur dernière année au lycée qui est à la source du problème. « Dans l'année, on a dû parler deux ou trois fois d'APB », insiste Chaimae Mme son de cloche pour Rabia : « Ils nous l'ont pas vraiment expliqué, on nous a pas parlé du tirage au sort. »
La mauvaise orientation, une des principales causes de l'échec étudiant
« La plateforme APB, telle que nous la connaissons, ce sera effectivement terminée l'an prochain », annonçait Fédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, dans un entretien au JDD le 3 septembre. Pour autant, sa suppression n’est pas une - et la seule - solution pour Jimmy Losfeld, qui y voit « plus un effet d'annonce qu'autre chose ». Pessimiste, il estime que son remplacement ne donnera pas grand chose : « Ils vont changer la couleur du site et améliorer l'algorithme ni plus ni moins. »
Si la plateforme est bien responsable de certains maux en cette rentrée, un autre problème bien plus profond se cache derrière. « On est mal orienté. Quand on sort du lycée, on est perdu », s’inquiète Chaimae. La mauvaise orientation des lycéens demeure une des principales causes de l’échec des étudiants lors de la première année post-bac (60 %). « Il faut améliorer l'orientation au lycée. C'est la première cause d'échec aussi en licence. Les lycéens sont livrés à eux-mêmes, on ne leur dit pas à quoi correspond telle filière, ils choisissent un petit peu au hasard et ils sont paumés », constate Jimmy Losfeld.
« C'est dur de trouver ce qu'on veut faire, alors mettre 17 vœux, c'est énorme », estime Chaimae. Ce nombre de choix d’orientation laissait des étudiants choisir des orientations par défaut, n’étant pas sélectionné dans leurs premiers vœux formulés.
Si la plateforme est bien responsable de certains maux en cette rentrée, un autre problème bien plus profond se cache derrière. « On est mal orienté. Quand on sort du lycée, on est perdu », s’inquiète Chaimae. La mauvaise orientation des lycéens demeure une des principales causes de l’échec des étudiants lors de la première année post-bac (60 %). « Il faut améliorer l'orientation au lycée. C'est la première cause d'échec aussi en licence. Les lycéens sont livrés à eux-mêmes, on ne leur dit pas à quoi correspond telle filière, ils choisissent un petit peu au hasard et ils sont paumés », constate Jimmy Losfeld.
« C'est dur de trouver ce qu'on veut faire, alors mettre 17 vœux, c'est énorme », estime Chaimae. Ce nombre de choix d’orientation laissait des étudiants choisir des orientations par défaut, n’étant pas sélectionné dans leurs premiers vœux formulés.
La FAGE préconise des solutions
Pour palier à ces problématiques, Jimmy Losfeld propose de « réformer les licences » : il faut « augmenter le taux de réussite car le manque de places est dû au fait que trop d'étudiants redoublent. Il faut fludifier un peu le système et c'est par l'orientation et la réussite en licence qu'on y parviendra dans un premier temps ».
Outre l'augmentation des places dans les filières professionnelles type BTS, le syndicaliste propose aussi d’« augmenter les capacités d'accueil » dans les universités en faisant appel « aux leviers numériques, aux nouvelles pédagogies ». Il préconise également « un investissement massif dans l'enseignement supérieur et la recherche pour construire plus de bâtiments ».
Dans ses dernières recommandations, le ministère de la Recherche a fait part de son souhait de faire disparaître le tirage au sort dans les filières en tension (droit, psycho, sport…), d’une restriction du nombre de vœux et de la possibilité de remise à niveau si le candidat n’a pas les prérequis pour s’inscrire dans une filière de son choix. Le système qui succédera APB réglera-t-il les problèmes apparus cette année dans l’enseignement supérieur ? L’avenir nous le dira mais il est certain qu'il faudra plus que des mesurettes pour parvenir à une situation acceptable.
Outre l'augmentation des places dans les filières professionnelles type BTS, le syndicaliste propose aussi d’« augmenter les capacités d'accueil » dans les universités en faisant appel « aux leviers numériques, aux nouvelles pédagogies ». Il préconise également « un investissement massif dans l'enseignement supérieur et la recherche pour construire plus de bâtiments ».
Dans ses dernières recommandations, le ministère de la Recherche a fait part de son souhait de faire disparaître le tirage au sort dans les filières en tension (droit, psycho, sport…), d’une restriction du nombre de vœux et de la possibilité de remise à niveau si le candidat n’a pas les prérequis pour s’inscrire dans une filière de son choix. Le système qui succédera APB réglera-t-il les problèmes apparus cette année dans l’enseignement supérieur ? L’avenir nous le dira mais il est certain qu'il faudra plus que des mesurettes pour parvenir à une situation acceptable.